jeudi 21 septembre 2023

L'Histoire et les Rêves

  
 
 
 
Les grands événements de l'histoire du monde sont, au fond, 
d'une insignifiance profonde. 
Seule est essentielle, en dernière analyse, 
 
C'est celle-ci seulement qui fait l'histoire; 
c'est en elle que se jouent d'abord toutes les grandes transformations; 
l'histoire entière et l'avenir du monde résultent en définitive 
de la somme colossale de ces sources cachées et individuelles.
  
Nous sommes, dans ce que notre vie a de plus privé et de plus subjectif, 
non seulement les victimes, mais aussi les artisans de notre temps. 
Notre temps - c'est nous !
 
Quand je conseille à mon malade : 
« Prêtez attention à vos rêves », j'entends par là:
 
« Revenez à ce qu'il y a de plus subjectif en vous, 
à la source de votre existence et de votre vie, 
à ce point où vous participez, à votre insu, 
à l'histoire du monde.
.
 
C.G. Jung
"L'homme à la découverte de son âme" 
 
 
 
 

11 commentaires:

  1. En découvrant cet article , je me demandais si le voyageur du temps de l'illustration revêtait "l'aspect" de la case chronologique qu'il traversait? On pourrait le supposer et l'idée est très interessante (je dirai plus, inspirante ). A ce propos , savez vous qui en est l'auteur?
    Désolé si mon commentaire est hors sujet.
    Un rêveur éveillé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, non, rassurez-vous, toutes les remarques sont bonns , il n'y a pas de hors-sujet, ici.
      L'illustration est en effet charmante et inspirante...mais je ne sais malheureusement pas qui en est l'auteur. J'ai fait une rapide recherche (sur Google Images)...sans résultat.
      Je l'ai récupérée sur une frise historique...mais où ? That's the question...(ma mémoire me lâche).
      Merci de votre passage, en tout cas (quel que soit votre costume et votre époque ;-)

      Supprimer
  2. Ce très sage et très réaliste point de vue exprimé par Jung contraste fortement avec une formule souvent entendue, qui se veut sage et tombe sentencieusement de la bouche de ceux qui s’estiment sages et pleins d’expérience : "Tu ne changeras pas le monde, on ne changera pas le monde."

    Amezeg

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, ah...c'est drôle que tu dises ça...car c'est la phrase préférée de..ma petite soeur ! (réponse toute faite aux questions qu'on pourrait éventuellement se poser...n'est-ce pas ?).

      Supprimer
    2. Ceci dit, si nous participons à la "marche du monde", c'est le plus souvent inconsciemment. Et nous y participons dans les plus petites choses.

      Imaginons, par exemple, qu'individuellement, nous ayons pris la décision de ne pas acheter de téléphone portable. Que la majorité des gens s'en soit passé et ait continué à fonctionner comme avant. La marche du monde n'en aurait-elle pas été changée ???

      Supprimer
  3. Soit l’on ne soupçonne même pas que "le monde c’est nous", soit on le soupçonne mais on a toutes sortes de freins à vivre en soi-même les changements qui contribueraient à changer le monde. Ces freins peuvent être très puissants et protéger des fragilités qu’il ne faut pas négliger de prendre en considération.
    Souhaitons que toutes celles et tous ceux qui le peuvent sans se mettre gravement en péril mettent en œuvre en eux-mêmes les changements qui changeront aussi le monde.

    Amezeg

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les freins, et les empêchements, on les expérimente d'abord en soi-même (ce qui permet de mieux comprendre ceux des autres).

      Personne n'est parfait ni omniscient, mais chacun a la possibilité de faire "sa part". La condition première étant d'oser sortir de son petit "confort" (matériel mais surtout mental).

      Il existe plein d'outils pour dénouer, au moins en partie, nos blocages inconscients. La voie des rêves est une des plus intéressante mais ce n'est pas la seule.

      La psychogénéalogie, par exemple, qui "remonte dans le passé familial" (et donc dans l'Histoire) est très intéressante, pour comprendre comment les problèmes inconscients "traversent les époques" et comment les histoires personnelles et l'histoire collective sont intriquées.
      Personnellement, ça m'apporte beaucoup...aussi.

      Supprimer
    2. « Personne n'est parfait ni omniscient, mais chacun a la possibilité de faire "sa part". La condition première étant d'oser sortir de son petit "confort" (matériel mais surtout mental). »

      Oui, lorsqu’il s’agit simplement d’un petit "confort" et pas d’une position d’équilibre psychique très fragile qui permet tout juste de ne pas tomber dans une situation bien plus grave.
      Cela me rappelle - je cite là un cas extrême - le médecin qui était venu consulter Jung dans le but d’entreprendre une analyse didactique afin de devenir analyste-thérapeute. Or Jung décela, dans un rêve que lui confia son interlocuteur, l’existence chez celui-ci d’un état de psychose latente et s’arrangea donc pour le renvoyer, "en douceur", à sa pratique de médecine physique. Ce médecin faisait partie des gens dont le fragile équilibre demande que l’on n’y touche surtout pas.

      Amezeg

      Supprimer
  4. Bien sûr que ce genre de cas existe...Mais cela ne doit pas fournir une excuse à tous les autres... :-)

    Et puis il existe des tas de gens qui, dans l'Histoire du monde, ont mis en péril leur "fragile équilibre" (et qui même l'ont carrément perdu) et qui ont quand même réussi, auparavant, contribué à enrichir - culturellement - l'humanité : on peut citer Nietzsche, Nerval...et bien d'autres.

    Tout comme il existe un héroïsme qui consiste à défendre jusqu'au bout ce que l'on pense important, quitte à y "perdre la vie"...il peut exister un héroïsme qui va jusqu'à y "perdre la raison" ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un fragile équilibre peut concerner autre chose que la raison, cela peut concerner le goût de vivre, le sens des valeurs (sentiment), la capacité à aimer, ... Sans aller jusqu’à la psychose, les dépressions peuvent survenir et s’installer si ce fragile équilibre est rompu.
      Savoir si l’inertie psychique/psychologique est due à une forme de paresse, au désir de protéger un "petit confort", peut demander du discernement, peut parfois être délicat à déterminer.
      Même s’il me semble que, bien souvent, cette inertie mériterait d’ être "un peu secouée"… ;-)

      Amezeg

      Supprimer
  5. Ce que tu dis n'est pas faux : chacun a ses limites et la "noirceur" du monde, si elle est balancée d'un coup dans un esprit non préparé peut nuire gravement à l'équilibre de la personne et l'entraîner vers la dépression.
    Je le vois autour de moi.
    On doit ménager ses forces et se nourrir avant tout de beau et de bon, si l'on veut être en mesure de résister un peu à la face sombre du monde.

    Mais moi, je parlais surtout de la tendance de beaucoup à balayer d'un revers de main les opinions différentes de celles qui sont couramment admises, sans chercher plus loin. Là, c'est de la paresse...intellectuelle.
    Et la paresse est aussi dans le fait de ne surtout rien faire qui puisse nous valoir des critiques...ou des ennuis.
    Le malheur du monde est souvent dû...à ceux qui regardent, sans rien dire et sans rien faire.

    RépondreSupprimer