vendredi 24 mars 2023

Rêve 68 : Le Yi King

 

 


Cet homme jeune, proche de la trentaine, 
avait rêvé que son amie de cœur, 
à laquelle il avait parlé avec enthousiasme du Yi King, 
lui demandait d’en expliquer le fonctionnement. 
 
Ils se trouvaient alors tous deux, dans le rêve, 
assis à l’arrière d’un taxi qui remontait une avenue 
bordant la rive gauche d’un fleuve, 
allant donc vers l’amont du fleuve, 
dans une ville de préfecture.
 
Comme le jeune homme ouvrait la bouche 
pour tenter de répondre à la question qui lui était posée, 
il ne put proférer un mot, 
un très large sourire s’imposa sur son visage, 
il se trouva soudain revêtu d’un habit de mandarin chinois traditionnel 
tandis que le taxi très banal avait pris l’apparence d’un pousse-pousse 
qui avançait en se balançant au rythme d’une musique très chinoise
.

Rêve de P.
.
 


   
 
 

13 commentaires:

  1. Le large sourire qui s’épanouit sur le visage en prenant la place d’une parole discursive illustre bien la façon de "comprendre" (de vivre) le Yi King par un ressenti profond et par un certain lâcher-prise mental. Cela peut rappeler – s’il est permis de comparer les petites choses aux grandes - le célèbre sourire du Bouddha.
    Et la musique qui accompagne cette transformation pourrait évoquer la musique des sphères :
    « Cette vie profonde est essentiellement mélodie et rythme : c’est la musique des sphères que Pythagore apprenait à ses disciples, les rendant capables de l’entendre. [………………] Telle est notre œuvre de « transmutation » et ce n’est pas pour rien que nos prédécesseurs, les anciens alchimistes, qualifiaient leur entreprise d’art de musique » Étienne Perrot, MYSTIQUE DE LA TERRE (p.229), Éditions La Fontaine de Pierre

    Amezeg

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  2. Ah, ah...je "résonne" totalement avec ton commentaire, Amezeg !
    Je range sans hésiter ce rêve dans les "grands rêves", car j'ai remarqué que la présence de la "musique" caractérise souvent ces derniers...
    Tu veux voir quel article j'avais "prévu" juste après ?
    Allez, je le publie tout de suite...
    Synchronicité, quand tu nous tiens...;-)

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    1. Tu as sans doute raison de le considérer comme un grand rêve. Le thème dont il traite dépasse une problématique individuelle et peut se rapporter à toute une civilisation marquée par un rationalisme excessif qui prive l’humain d’une part de la réalité et d’une pat de sa nature.
      Je crois que le projet insensé, mégalomane et pervers, de créer un humain augmenté (humain 2.0, disent-ils) naît - pour l’essentiel ou en grande partie - de l’ignorance par ses promoteurs de la possibilité d’une réalité augmentée de la conscience qu’un travail intérieur d’ordre spirituel et psychologique permet de réaliser et de vivre.

      Amezeg

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    2. Oui, c'est ça...on ne doit pas se tromper de niveau sur l'"augmentation" qui peut nous aider ...On nous "vend" une fausse augmentation ou amélioration...parce qu'on part d'un "faux modèle" de l'être humain. Nous ne sommes pas de la "matière qui pense", nous sommes de "l'esprit incarné"...et notre "salut" ne peut être, à long terme, que dans une élévation de conscience, une élévation spirituelle...et non pas dans un transhumanisme accéléré et contraire à la Vie.
      Dans le rêve , le fait qu'on passe du taxi (motorisé) au pousse-pousse est d'ailleurs intéressant...c'est comme s'il fallait revenir, pour avancer, à des moyens plus "humains", plus lents...et en harmonie avec le rythme et la musique du monde...:-)

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    3. Certains, dit-on, parlent avec mépris et arrogance de "ceux qui ne sont rien". Ces esprits médiocres savent-ils qu’ils sont "la fine pointe" d’une insuffisance largement répandue en Occident, savent-ils qu’ils sont "de grands mutilés" auxquels manque une grande part de la réalité humaine, savent-ils qu’en regard de cette réalité humaine globale il sont les représentants notables d’une grande insignifiance ? :

      « Notre évolution naturelle en Europe occidentale fut brisée par une psychologie et une spiritualité qui s’étaient développées à partir d’une civilisation plus élevée que la nôtre.[……….] Une dissociation s’est ainsi produite en Occident entre la partie consciente et la partie inconsciente de la mentalité. L’esprit conscient fut indubitablement affranchi de l’irrationalité et des impulsions instinctives, mais l’individualité totale se perdit. L’homme occidental devint quelqu’un de divisé entre sa personnalité consciente et sa personnalité inconsciente. [………..] Pourtant notre personnalité inconsciente existe encore et fait irruption à l’occasion, de la façon la plus incontrôlée. Nous sommes ainsi capables de retomber dans la barbarie la plus choquante et, plus nous réussissons dans la science et la technologie, plus l’usage que nous faisons de nos inventions et de nos découvertes est diabolique. Mais le fait d’amener l’homme à prêter attention à son côté conscient n’est pas le seul moyen de le civiliser, et, en tout cas, ce n’est pas le moyen idéal. Une méthode beaucoup plus satisfaisante serait de considérer l’homme comme un tout au lieu de considérer ses différentes parties. Ce qui est requis est de mettre un terme à la dissociation fatale qui existe entre la partie supérieure et la partie inférieure de l’homme. A la place, il nous faudrait réunir l’homme conscient avec le primitif. » – C.G. JUNG ET LA VOIE DES PROFONDEURS, chapitre Rencontres avec C.G.Jung – Éditions La Fontaine de Pierre

      Amezeg

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    4. C'est ça : l'homme moderne est "divisé", "dissocié" et il est urgent qu'il retrouve l'unité intérieure...si l'on veut qu'il soit à la hauteur des forces et des moyens qu'il utilise , pour l'instant, de façon inconsidérée...

      La "réunion" conscient-inconscient devra se faire, néanmoins, "par le haut"...il ne s'agit pas de retomber dans une sorte d'inconscience bien heureuse (ce qui serait une régression, régression à laquelle beaucoup de techniques de développement personnel invite, le plus souvent avec les meilleures intentions du monde)...il s'agit, et Jung l'avait bien compris, de résoudre le conflit inconscient-conscient, en l'assumant et en le dépassant (ce qui suppose d'accéder à un niveau de conscience supérieur). La tâche est difficile mais pas impossible... :-)

      Et dans cette tâche, l'étude des rêves et des synchronicités est d'une aide précieuse...

      Et le rêve ci-dessus ne nous dit-il pas que l'une des "clés" pourrait être de retrouver la cadence et le rythme du Tout, du "Tao" ?
      Le "rythme" moderne ne serait-il pas profondément "désaccordé"...parce que totalement assujetti à l'ego et à la volonté de pouvoir que celui-ci génère quand il est abandonné à lui-même sans aucune référence à plus grand que lui ?

      La Licorne

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    5. Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers.
      Ce quelque chose est muet et vide.
      Il est indépendant et inaltérable.
      Il circule partout sans se lasser jamais.
      Il doit être la Mère de l'univers.
      Ne connaissant pas son nom, je le dénomme "Tao".
      - Lao Tseu, VIème siècle av J.C

      Y'a t-il là aussi une meilleure définition du champ de fluctuations quantiques qui existe à l'échelle de Planck de la physique moderne ? Ce champ unifié, composé de fluctuations quantiques à l'échelle de Planck peut-être assimilé à la Matrice du cosmos, la Mère de l'univers, donnant naissance à toute chose, animée et inanimée, les atomes, les électrons, les planètes, etc.

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    6. Le balancement des anciens berceaux apaisait-il le jeune enfant bercé parce qu’il lui permettait de se réaccorder à un rythme sensé que les mères d’autrefois percevaient encore car elles ne vivaient pas dans un monde aussi désaccordé d’un rythme sensé (désaccordé du Tao?) qu’il l’est aujourd’hui ?
      Ce n’est qu’une image qui m’est venue en te lisant ci-dessus, je ne la prends pas pour une vérité "scientifique" ;-)

      Amezeg

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    7. Complètement !
      https://youtu.be/BTw0ylE8rng

      C'est quelque chose d'inné...on "sent" en tant que mère, que la balancement est quelque chose qui fait du bien, qui rassure...
      D'ailleurs, ma fille, jusqu'à six mois, a dormi dans un berceau "à l'ancienne"...qui permettait de la balancer doucement pour l'endormir...:-)


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    8. Je suis un peu tombé sous le charme de la berceuse ‘Balance en cadence’… :-))
      Les jeunes gens pilotant une voiture qui menace d’exploser sous les coups de boutoir d’un rythme "musical" violemment asséné par une sono hyperbare déchaînée pourraient l’écouter en guise de caisson de décompression…
      Si ces jeunes gens avaient bénéficié des avantages rythmiques du berceau traditionnel bien berçant peut-être en auraient-ils conservé un sens du rythme plus apaisant… car Le Littré nous apprend que :
      « Ber se dit encore pour berceau dans quelques provinces et dans ce vieux proverbe : Ce qu'on apprend au ber dure jusqu'au ver, c'est-à-dire, on conserve jusqu'au tombeau les impressions et les habitudes de l'enfance. »

      Je connais, pour ma part, un berceau traditionnel qui a fait un long voyage à travers la France pour aller accueillir un nouveau-né dont la mère avait bien connu le bercement du dit berceau à son propre bénéfice. :-)

      Amezeg

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    9. Jung a parlé d’une patiente qui lui avait été adressée par un confrère médecin. Elle souffrait d’insomnies incurables  et dépérissait gravement :

      « Elle en était arrivée à un état de tension spasmodique insupportable. Il était clair qu’il fallait lui apporter une détente psychique. [……..] Il me fallait faire de mon mieux ce qu’on pouvait faire en une heure. J’ai essayé de lui expliquer qu’une détente était nécessaire, que moi, par exemple, je me détendais en faisant de la voile sur le lac, en me laissant aller au vent ; que c’était bienfaisant, nécessaire à tout le monde, Mais je voyais à ses yeux qu’elle ne comprenait pas ; c’était intellectuel, ca ne passait pas plus loin. Or la raison n’avait aucune prise réelle.
      Alors, en parlant de voile et de vent, j’ai entendu la voix de ma mère, qui chantait jadis une berceuse pour ma petite sœur, quand j’avais huit ou neuf ans ; l’histoire d’une petite fille dans un petit bateau, sur le Rhin, avec de petits poissons. Et je me suis mis, presque sans le faire exprès, à chantonner ce que je lui disais du vent, des vagues, de la voile, de la détente, sur l’air de la petite berceuse ; j’ai chantonné ces sensations. Et j’ai vu qu’elle était «enchantée »… » – "C.G.Jung parle - Rencontres et interviews" (chapitre 50 : Aux frontières de la connaissance), Éditions BUCHET :CHASTEL

      Et la patiente avait guéri de son mal, "par la grâce de Dieu", dit Jung.

      Amezeg

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    10. Très belle anecdote...que j'avais oubliée...mais qui me revient au moment où je la lis...
      Le "balancement" du pousse-pousse aurait-il la même efficacité ? :-)

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  3. Mais si on en revient au rêve ci-dessus, il est vraiment très très riche...et oui, il y a, à la fin, la suggestion que les "mots" ne sont pas aptes à décrire le fonctionnement du Yi King (et donc de la synchronicité)...il faut recourir à autre chose...(à l'art de la musique ?).

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