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Qu'est-ce qu'un "Grand Rêve" ? C'est un rêve qui n'est pas seulement personnel, c'est un rêve plus marquant que nos rêves habituels, un rêve aux images fortes, qu'on ne peut s'empêcher de raconter... parce qu'il est de ceux qui concernent tout le monde.
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Jeudi 15 décembre 2022
L’anima est une notion essentielle de la psychologie de Jung et se retrouve dans de nombreux rêves.
L’anima est la part féminine de l’homme. Cela ne signifie pas qu’un homme dont l’anima a pu se développer normalement est à moitié femme. Simplement, le développement psychologique d’un homme n’est complet que si les femmes de sa vie, sa mère en particulier, ont su lui apporter des qualités plutôt féminines qui complèteront ses qualités propres.
La nature est ainsi faite que, considérant qu’un homme rencontrera toujours une femme dans sa vie (sa mère), elle anticipe cette rencontre future pour le doter de qualités propres qui, en l’absence de cet apport ultérieur à sa conception, se révèleront insuffisantes.
Un homme peut-il atteindre son équilibre en l’absence d’une mère ? La question inverse se poserait plus facilement, mais la réponse serait la même : les femmes ont la capacité d’apporter à l’homme des connaissances auxquelles il ne pourrait accéder seul. La mère est l’une de ses femmes, peut-être la plus importante évidemment, mais pas la seule. Un amour d’enfance permet par exemple de compléter son anima. Ou encore une femme de son entourage familial, pour en rester aux rencontres de l’enfance. Et les maîtresses (d’école) !
Ensuite, on ne
parle pas là d’un secret que seules connaissent les femmes, qu’elles se
transmettent de bouche à oreille depuis des siècles. Des hommes peuvent
également transmettre par l’exemple cette part qui leur a été apportée
initialement.
Le problème d’une anima négative est généralement plus
présent que celui d’une anima atrophiée. Évidemment, la mère a un rôle
essentiel dans la construction de l’anima de son fils, mais son apport
est bien plus large et son absence a alors des répercutions bien plus
profondes sur le développement psychologique d’un enfant.
Chez l’homme, l’anima est souvent modelée par la mère, mère nourricière et protectrice. Les sentiments de sécurité et protection découlent d’une anima positive. A l’inverse, une anima négative engendre une inquiétude et peur perpétuelle.
La peur de l’avenir plus généralement reflète l’anima négative, car la mère est censée apporter l’espérance et la confiance en soi.
L’anima positive au contraire permet à l’homme un meilleur ressenti sensoriel de son environnement, ce qui l’aide à prendre des décisions en considérant l’ensemble des paramètres des problèmes soulevés. Dans le poème de La Fontaine "La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf", fort est à parier que cette grenouille est un mâle à l’anima négative, incapable d’intuition et, au final, de raisonnement.
Sans faire de généralités, très haut dans la hiérarchie des entreprises et des administrations, des hommes à l’anima négative dirigent avec poigne, sont craints, capables de se sacrifier entièrement à leur travail, mais sans aucune capacité à sentir les évolutions du monde qui les entoure, à fédérer les attentes de leurs collaborateurs, salariés et clients, à anticiper l’avenir.
Imaginez que juste avant la crise de l’Euro...le Crédit Agricole s’est fortement développé en Grèce et en Espagne !
L’anima positive peut être symbolisée par un personnage féminin,
une jeune fille, une femme fatale, parfois même une enfant (entraînant
souvent dans ce dernier cas la culpabilité du rêveur face à son rêve
alors que le message en était fortement positif).
L’anima négative prend l’image d’une prostituée, d’une sorcière...
Lorsqu’elle est un paysage, l’anima est une vallée, des collines, car une femme se dessine tout en courbes et non avec des droites. Ce paysage peut alors être resplendissant, riche et généreux, peuplé d’animaux merveilleux, ou encore désertique, abandonné, enneigé et glacé.
La maison, domaine privilégié de la mère, et plus largement la ville, sont des symboles qui animent également les rêves d’anima. Les différentes parties de la maison sont importantes pour découvrir la signification de son rêve, et chaque détail compte car rêver d’un escalier délabré, rendant risqué son utilisation et interdisant l’accès aux étages supérieurs a un sens opposé à la vision d’une salle à manger où la table a été dressée. De la même façon, une ville peut apparaître inquiétante, dangereuse, ou au contraire permettre un déplacement facilité, offrir des jardins, permettre des rencontres.
Marie-Louise Von Franz fut une élève de Jung et elle poursuivit en quelque sorte son œuvre pour décrire l’individuation et préciser la signification des symboles (notamment dans les contes). La citation suivante est tirée de son ouvrage Psychothérapie :
"L’anima est une sorte de désir ou un système d’attentes et d’aspirations qu’un homme nourrit face à une femme, un système relationnel érotique. Dès lors que les aspirations extérieures telles que la sensualité commune ou les spéculations portant sur l’argent, le pouvoir ou d’autres aspects semblables s’en mêlent, tout est perdu. Rendre l’anima consciente, cela signifie aimer l’autre pour lui-même et par amour de l’amour.
Mais l’anima se dissimule aussi, pour commencer, dans l’ambition d’un homme ; et c’est elle qui l’enchevêtre dans la faute et les errements s’il ne prend pas conscience de ses appétits de puissance. L’homme qui n’en est pas capable risque de se retrouver dans la solitude, sombrant finalement dans un état de possession complète."
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Dans son livre Psychothérapie, ML Von Franz précise la définition qu’en donne Jung :
"L’animus correspond à un système de compréhension. Il s’agit en effet de l’intelligence ou de la vérité par amour de la vérité, à l’exclusion de toute autre immixtion de sensualité ou de désirs de puissance. Seule celle qui aime la vérité pour elle-même pourra intégrer l’animus, qui, dès lors, deviendra, tout comme l’anima, une passerelle menant au Soi, c’est à dire à la connaissance du Soi."
Alors que l’anima de l’homme est représentée par une femme seule, l’animus de la femme apparaît en rêve sous la forme d’un groupe d’hommes. Ces hommes seront plus ou moins menaçants en fonction du développement de l’animus vu par l’inconscient : Des voleurs, bandits, pirates... témoignent d’un animus négatif, perçu comme une source d’inquiétude, une menace.
Des
hommes primitifs (des tarzans, des hommes gentils mais un peu simplets)
présentent davantage l’animus non plus comme un danger mais comme une
partie qui reste en partie vierge, pas assez développée dans tous les
cas pour permettre à la femme de s’accomplir réellement.
L’animus
positif remplace les groupes d’hommes par un homme "idéal", capable
d’actions et de prises de décisions : un prince, un acteur de cinéma, un
pilote...
Mais l’animus peut également prendre des formes matérielles, verticales le plus souvent : une tour, une colonne, un mât... Ces symboles peuvent être positifs ou négatifs en fonction de leurs caractéristiques : brillant ou délabré, utilisation de la symbolique des couleurs, ouvert ou inaccessible... De la même façon, les symboles du père peuvent être directement utilisés, le soleil notamment, resplendissant ou dissimulé par des nuages.
Les rêves de castration à l’inverse relèvent un animus anémié et l’incapacité d’action d’une femme.
Extrait du site "Signification rêves"
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Samedi 26 novembre 2022
Ce 24 novembre,
notre ami et poète Christian Bobin
s'en est allé, de l'autre côté du lac,
retrouver son père...et son frère...
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Nul doute qu'il y aura, de temps à autre,
un brin de muguet sur sa tombe.
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Citations :
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Lorsque vous pensez à la couleur rouge, plusieurs choses peuvent vous venir à l'esprit. De la lave chaude à la Saint-Valentin, la couleur rouge peut avoir tellement de significations. Dans les rêves, le rouge est associé à de nombreuses choses et peut servir d'outil précieux pour interpréter la signification d'un rêve.
Parce que les couleurs sont si polyvalentes, j'ai divisé les significations potentielles en trois catégories différentes.
La couleur rouge est l'une des couleurs les plus primitives de notre monde, grâce à son association avec le sang. Il revêt une signification émotionnelle particulière pour les cultures du monde entier. Le rouge est généralement associé à des sentiments comme la luxure, le courage, la passion, la colère et la peur.
Alors, comment pouvez-vous dire quelle émotion le rouge représente dans votre rêve? Le contexte est tout dans ce cas. Un bon exemple d'un fruit rouge qui peut apparaître dans les rêves est la fraise.
Pour certaines personnes, les fraises sont associées à l'innocence des sorties en famille à la ferme locale pour la cueillette des baies ou la culture des fraises dans leurs jardins. Ces images apportent des sentiments d'amour familial, de sécurité et d'accomplissement, qui pourraient tous être des choses dont vous vous êtes entouré ou dont vous avez besoin de plus dans votre vie.
D'un autre côté, d'autres considèrent les fraises comme un fruit très sensuel. Si vous rêvez de donner des fraises trempées dans de la crème ou du chocolat à un amant, le rêve peut renforcer l'amour romantique et la luxure que vous ressentez pour une personne en particulier ou le désir que vous ressentez pour ce type de relation.
La qualité de la couleur est également révélatrice des émotions dont votre rêve essaie de vous parler également. Pour rester dans l'exemple de la fraise, si les baies sont l'ombre riche et profonde des fruits mûrs, cela pourrait signifier que les sentiments qu'elles représentent sont sains et épanouissants. Cependant, si le rouge est mélangé avec le noir ou le gris de pourriture, cela signifie que les émotions sont devenues toxiques et qu'il est temps de les laisser partir.
Pensez aussi aux types de rouge. Un pourpre profond et riche pourrait représenter des côtés plus sombres de la luxure que l'écarlate brillant et ludique du cœur d'un cupidon, ou le rose innocent d'une chambre d'enfant.
En plus d'être une partie importante de l'interprétation des rêves, il y a des faits très intéressants à ce sujet.
Tout est symbolique dans les rêves, mais la couleur rouge a une gamme de symbolisme plus large que beaucoup ne le pensent. Pensez à votre vie de tous les jours, un instant.
Quand un réverbère devient rouge, c'est un avertissement pour s'arrêter, afin que d'autres voitures puissent passer. Si vous donnez du sang, vous pouvez donner à la Croix-Rouge, qui est en place pour aider les personnes dans le besoin.
Le quartier rouge de votre ville est l'endroit où les gens cherchent un exutoire pour leur luxure.
Lorsque le sang fait son apparition, c'est généralement à cause d'une maladie ou d'une blessure. Parce que la couleur a tellement de significations différentes dans le monde éveillé, ces mêmes significations sont valables dans le sommeil.
En plus de choses comme les signes avant-coureurs, cela pourrait également représenter la nécessité de prêter attention aux aspects féminins de votre vie. Grâce à son association avec le sang menstruel et l'accouchement, le rouge est également un puissant symbole de fertilité, de maternité et de tout ce qui concerne les femmes.
Encore une fois, le contexte est tout. Si vous rêvez de sang, est-ce parce que vous ou quelqu'un d'autre êtes blessé ? Ou est-ce lié à la menstruation ? Les blessures peuvent être un avertissement que quelque chose ne va pas, tandis que les menstruations peuvent représenter la fertilité en association avec un projet ou un processus en cours. En outre, une blessure bandée indique que le problème est en cours de traitement, alors que si la plaie est libre de saigner, cela pourrait indiquer un besoin urgent d'une intervention saine.
Les archéologues ont trouvé des traces de peinture rouge en lien avec les cérémonies religieuses bien avant que le mot écrit n'ait été inventé. Bien que les cultures à travers le monde aient évolué bien après ces humbles débuts, l'importance du rouge a persisté dans le tissu de nos coutumes et religions variées.
Les cardinaux de l'Église catholique portent le rouge comme une représentation de leur profond dévouement à leur religion, tandis que les mariées dans de nombreuses cultures portent le rouge comme une expression de la joie conjugale.
Il existe plusieurs cultures africaines qui associent la couleur rouge au chagrin, au mal et à la violence, tandis que de nombreuses cultures européennes et américaines l'associent au romantisme.
Dans les rêves, le rouge pourrait représenter n'importe laquelle de ces choses, selon vos croyances individuelles.
Il est également associé au feu, qui peut être considéré comme une force de nettoyage tout autant qu'une force destructrice. D'un autre côté, le feu peut également être une force nourricière, comme le feu dans un foyer ou sur lequel des aliments sont cuits.
La couleur rouge, comme le feu qu'elle peut représenter, est une leçon de contradictions et l'expérience profondément spirituelle de la vie humaine peut-être.
Étroitement lié au feu se trouve le Phénix, l'oiseau mythique qui renaît de ses propres cendres. Dans ce cas, le rouge pourrait représenter une grande douleur et une grande lutte, mais la promesse d'un tout nouveau départ et l'espoir d'un meilleur moment.
Pour dessiner un autre lien avec le rôle du Phénix, le rouge indique également un cycle de vie, de mort et de renaissance. Lorsque ce type de réincarnation est mis en scène, votre rêve peut simplement vous dire que vous êtes dans un état de croissance.
Si vous êtes diplômé de l'école, par exemple, votre vie d'élève dans cet établissement se termine, mais votre vie dans une autre école ou sur le lieu de travail ne fait que commencer.
Symbole rouge | Sens général | |
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Du sang | Vie, blessure, fertilité, maternité | |
Feu | Passion, nettoyage, destruction, soin, chaleur | |
Poitrine de Robin Red | Nouveaux débuts, printemps, nature |
Bien que différents symboles aient différentes significations, certaines significations sont universelles.
En fin de compte, la signification de la couleur rouge dans vos rêves dépend fortement de ce qui se passe dans votre vie et de vos associations avec elle. La technique ci-dessous m'a aidé à déchiffrer les rêves étrangers que j'ai faits. Cela fonctionnera pour la plupart des symboles...
Symbolisme individuel
Lorsque vous avez un rêve dans lequel le rouge est un facteur important, prenez une minute pour noter les premières choses qui vous viennent à l'esprit lorsque vous pensez à la couleur. Le rouge vous rappelle-t-il le plaisir ? Est-ce une expression de romance?
Une fois que vous avez les cinq premières choses auxquelles vous pensez, notez ce qui était rouge dans le rêve ou ce qui a attiré votre attention. À partir de là, écrivez quelle importance ces choses ont pour vous et voyez s'il y a des liens avec ce que vous avez écrit pour la couleur rouge.
Le contexte
Une fois que vous avez écrit les symboles individuels, jetez un œil au contexte du rêve. Comment utilisiez-vous les outils présentés? Quel était le ton émotionnel? Y avait-il quelque chose d'étrange dans les événements?
Cela peut prendre un peu de pratique pour réussir à interpréter avec succès vos rêves, en particulier l'étranger une fois, mais en utilisant le symbolisme riche que les couleurs comme le rouge vous aidera à comprendre ce que votre subconscient essaie de vous dire plus facilement. Une fois que vous avez appris à lire vos rêves, vous pouvez commencer à remarquer des changements positifs dans votre vie à cause de ces messages.
Article ICI
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Relire aussi :
"Symboles : Le rouge et le blanc"
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Autre article intéressant ICI
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Extrait :
L’alchimie spirituelle consiste en un processus de purification de l’être.
L’individu est vu au départ comme une matière amalgamée, au sein de laquelle il faudra effectuer une séparation pour extraire le principe supérieur permettant l’accès à la pleine conscience. Ce principe supérieur devra ensuite être réintégré à la matière : l’individu sera recomposé, c’est l’Oeuvre au rouge.
L’Oeuvre au rouge se fait sous le signe du soufre et du soleil : dans l’athanor (four alchimique), le feu est à sa puissance maximale afin que le principe supérieur puisse s’unir définitivement au corps. A cet instant, l’individu est en contact avec le centre solaire, ordonnateur.
Ici, le symbolisme de la couleur rouge est très présent. L’individu recomposé est appelé « Roi hermétique », il est vêtu de pourpre, on lui attribue un sceptre et une couronne.
L’Oeuvre au rouge est la dernière transmutation : le plomb est transformé en or. Il s’agit en fait d’une renaissance : l’individu abandonne ses illusions, accède aux Mystères, il devient immortel. Il est désormais le souverain de lui-même.
La Pierre philosophale, de couleur rouge, est le résultat final de ce processus de transformation : c’est l’individu lui-même, une fois l’Oeuvre au rouge achevée.
Ce symbolisme rappelle aussi celui du Graal, coupe dans laquelle aurait été recueilli le sang de Jésus, et dont la quête mène à la vie éternelle.
Avant d’être un porte-bonheur, le muguet est avant tout une magnifique plante.
Nous ne pouvions donc que débuter cet article par quelques mots de botanique sur les particularités qui font les charmes de notre fameuse fleur… mais également ses dangers.
Il faut savoir que le muguet porte-bonheur est une plante ancienne, connue de nombreux peuples, et ce depuis la nuit des temps.
Avec une histoire aussi longue, elle a pu recouvrir des noms bien différents, dont voici une petite liste (non exhaustive) :
Eh oui, le muguet porte-bonheur est connu sous de nombreux noms.
(...)
Au fil des siècles, il s’est développé une croyance populaire selon laquelle chaque fleur enverrait un message unique. Certaines s'échangent pour le premier mai (le muguet), tandis que d'autres serviront la fête du travail, le premier jour d'une saison ou simplement le retour des beaux jours.
Ainsi, offrir une rose rouge est synonyme d’amour tandis qu’un chrysanthème sera offerte aux défunts lors des enterrements ou qu'une églantine exprimera la poésie.
Au sujet de la signification du muguet, il sera plutôt question d’un bonheur simple, de pureté dans les actes et les sentiments ou encore de chance en amour.
Voici d’ailleurs une liste de quelques vertus prêtées au muguet porte-bonheur dans le cadre du langage des fleurs :
(...)
Table des matières :
Vendredi 21 octobre 2022
Passage où Bobin parle de son rêve : entre 14mn45 et 18mn25
Samedi 3 septembre 2022
Dans la vie, toute ombre qui n'a pas pu être mise en lumière remonte tôt ou tard en surface, c’est une loi à laquelle personne n’échappe.
Le mal-être et l’état de tension que nous éprouvons lorsque nous faisons l’expérience du manque d’amour, à un niveau ou à un autre, est le signe que certaines de nos ombres tentent d’attirer l’attention sur elles.
Or, que sommes-nous tenté de faire lorsque c’est le cas ? Le plus souvent, nous cherchons à fuir cet état désagréable. Nous cherchons à anesthésier la souffrance. Pour cela, nous nous déportons vers l'extérieur en quête de « remplissage », destiné à combler la sensation insoutenable de « vide » intérieur. En se déportant de la sorte, on sort de soi, on s’éloigne de la souffrance pour ne plus y être exposé. Ce mécanisme de fuite peut apporter un soulagement ou une satisfaction en réaction à l’éloignement de la souffrance, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle aura disparu. Elle a juste été « étouffée » ; un couvercle a été mis dessus pour ne plus la ressentir, et c'est cet étouffement qui procure un sentiment d'apaisement, sentiment rassurant dont on deviendra petit à petit dépendant !
C’est ce que nous sommes tenté de faire lorsque la souffrance et l’état de tension qui lui est associé crient en nous. Alors, c’est comme si nous laissions tomber un enfant triste et affamé parce que sa présence nous insupporte, tant il nous renvoie à nos limites, nos hontes, nos peurs, notre culpabilité, etc. Toutefois, l’étouffer ne lui apportera pas ce dont il a besoin pour retrouver le bonheur et la satiété, bien au contraire, ce sera encore pire. En nous éloignant de lui, nous le laissons tomber, nous l’abandonnons à son triste sort, nous le privons d'attention, et donc d'amour.
Cette souffrance que nous ressentons, nous devons nous en occuper, la considérer, la mettre en lumière. Mais, comme disait Jung, « ce travail est désagréable, donc impopulaire ». Il est tellement plus facile de fuir vers l’extérieur en quête de stimulation rapide, pour compenser, pour occulter, pour oublier…
C’est ce que nous faisons la plupart du temps : fuir le « vide » et tenter de le remplir par des artifices, ou, ce qui revient au même, se laisser captiver mentalement par autre chose, afin de dévier l'attention. C’est ce mécanisme de déportation qui peut, bien souvent, nous pousser à nous remplir d’aliments, à passer des heures sur internet à perdre notre temps (quand bien même chercherait-on à se persuader de faire quelque chose d'utile...), à chercher le partenaire qui pourra nous « combler », à se complaire dans l’inertie, ou à s’adonner à toute activité susceptible d’occuper notre esprit et de nous maintenir en surface, suffisamment éloignés des hurlements de notre enfant blessé.
Ce qui est étrange, c’est que le réflexe naturel (et donc normal) face à la souffrance serait au contraire le « repli sur soi », l’envie de ne rien faire. Ce réflexe nous incite à « aller au-dedans de soi » pour y accueillir la souffrance, pour la regarder en face, ce qui est là la seule et unique manière de la mettre en lumière (et par là même d'apprendre à se connaître vraiment, dans le sens du « connais-toi toi-même »). Malheureusement, ce réflexe naturel d’introspection est lui aussi supplanté par le réflexe de fuite.
Ce n’est que lorsque nous avons épuisé toute notre énergie à nous débattre en surface que, par manque de force, nous replongeons au cœur de l’ombre.
C’est ce que l’on appelle la dépression ! Alors, nous n’avons plus envie de rien ; nous n’avons même plus d’appétit et tout nous paraît fade, insipide, dénué d’intérêt et de sens. Le fait que nous n’ayons plus envie de rien nous oblige à faire face. Et là, acceptons-nous de plonger dans le noir, ou tentons-nous un dernier stratagème pour fuir en restant solidement cramponné à notre mental, se jugeant et se condamnant lourdement de vivre cette souffrance ?
Paradoxalement, c’est le refus de la souffrance qui l’alimente et la renforce, créant au fil du temps, un véritable monstre terrifiant, un gardien du seuil hideux, amalgame de toutes nos peurs, nos colères refoulées, nos hontes, nos blessures, nos jugements négatifs, etc. Alors, que faire face à ce monstre, cet enfant blessé renié, meurtri et méprisé ?
Imaginons que nous soyons perdus en plein désert. Nous marchons sous le soleil, traînant notre ombre derrière nous. En pleine détresse, affamés, désorientés, nous en venons à accuser cette ombre d’être la responsable de notre triste sort. Nous cherchons à nous en éloigner, mais elle nous suit… comme une ombre. Nous nous débattons, nous courons dans toutes les directions, mais rien n’y fait, elle reste collée à nos baskets. Nous prenons alors conscience que fuir est inutile et ne fait que renforcer son emprise sur nous.
C’est là que, à bout de souffle et de force, nous commençons à déposer les armes.
Face à l’immobilité et au sentiment de vide que nous laisse la vue de notre ombre, remonte en nous le sentiment effroyable de la peur, qui est désormais à vif. Cette peur vient de la croyance que si nous nous abandonnons totalement, l’ombre va nous submerger, et que nous allons en mourir. C’est la peur de la peur, en quelque sorte.
Et c’est là, en cherchant une ultime issue, que nous réalisons qu’il nous est possible de plonger dans l’ombre pour voir si elle est vraiment si terrifiante qu’elle en a l’air.
Dans un ultime élan de courage et de foi, nous acceptons de faire le grand saut dans le gouffre sans fond de nos ténèbres intérieures.
Nous lâchons prise, en accordant toute notre attention à la sensation de ce vide, et à toutes les émotions qu’il exprime. Nous acceptons, nous cessons de lutter, nous nous détendons intégralement. Nous contemplons l’ombre telle qu’elle est, en la ressentant de l’intérieur. Ainsi, nous ne sommes plus l’ombre, mais la lumière qui contemple l’ombre, et par cette mise en lumière, nous la faisons disparaître. Nous réalisons alors qu’au-delà de nos propres illusions, nous n’avons jamais été rien d’autre que la Lumière elle-même… Nous réalisons que nous sommes le Soleil...
Le secret de la transmutation alchimique de l’ombre en lumière, c’est le lâcher-prise.
Il s’agit d’ouvrir les portes de notre incarnation à la lumière de l’Amour, afin qu’elle nous aide à éclairer nos ombres. Par soi-même, c’est-à-dire par les moyens limités de l’individualité, on ne peut rien faire. Nous avons besoin de l’aide d’une Intelligence supérieure, qui est précisément l’Amour. Le lâcher-prise est la porte ouverte à la manifestation subtile de cet Amour, et c’est cette essence subtile que nous pouvons capter par le souffle de la respiration.
Concrètement, cette ouverture se fait dès que nous descendons dans le corps pour y RESSENTIR nos « ombres » et y RELÂCHER toutes les parties du corps qui se sont crispées sous leur influence. Lorsque nous ressentons, nous ne sommes plus dans le mental, et nous faisons l'expérience de la réalité à partir du Coeur, à partir du centre, et non plus de la périphérie où nous nous déportions jusqu'alors en quête d'une source de stimulation compensatoire destinée à anesthésier ou étouffer la souffrance. La démarche est donc extrêmement simple, peut-être même trop simple pour qu’on veuille bien s’y intéresser et lui accorder crédit.
La Nature ayant horreur du vide, elle n’a de cesse de vouloir nous « remplir » d’Amour, mais elle ne peut nous « insuffler » son essence si nous nous maintenons dans la fermeture.
Cette fermeture se reflète dans le corps par une mauvaise posture et par la crispation musculaire, qui entravent la respiration. En relâchant le corps intégralement, notre respiration peut retrouver un rythme naturel et harmonieux, et nous pouvons ainsi absorber le « souffle vital » nécessaire pour faire l'expérience du bien-être.
En se laissant ainsi imprégner par l’énergie d’Amour, nous prenons conscience que notre santé et notre état d’esprit s’améliorent ; nous nous sentons bien, « nourris », sereins, confiants, et naturellement optimistes. C’est la magie de l’Amour, qui, avant d’être un sentiment, est la plus puissante force de guérison, de cohésion et d’harmonisation. Ce n’est que lorsque nous en sommes suffisamment imprégnés que notre Coeur peut s’ouvrir et l'offrir à autrui.
Alors, étant nous-mêmes comblés par cet Amour, nous pouvons le propager sans rien attendre en retour, à l’image du Soleil qui disperse sa lumière sur toute forme de vie, inconditionnellement et de façon désintéressée.
Si nous nous maintenons dans le lâcher-prise, alors nous sommes constamment « ressourcés », et l'Amour peut se propager librement à travers nous.
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Jeudi 25 août 2022
«Aujourd'hui, le second millénaire s'achève et nous vivons dans une époque qui nous suggère des images apocalyptiques de destruction universelle...»Nous ne nous attarderons cependant pas sur ces œuvres qui parlent par elles-mêmes et n'ont pas grand besoin de commentaires. Nous irons plutôt puiser dans des écrits ultérieurs où Jung a poussé son analyse à des niveaux plus profonds et plus universels et mené ses intuitions premières à leurs ultimes conséquences. Nous pensons ici en particulier à Réponse à Job.
La racine de la guerre serait à aller chercher dans la structure bipolaire de l'inconscient. En effet ce dernier renferme des couples d'opposés qui tiraillent l'être humain et tendent à le diviser. C'est même, selon Jung, le but suprême du développement de la personnalité que d'arriver à un point d'équilibre où l'harmonie s'instaure entre les tendances antagonistes: ce que Jung a appelé le «processus d'individuation».
Pourtant, sans ce jeu des contraires, il ne pourrait y avoir de vie psychique, comme il ne pourrait y avoir, sur le plan physique, de déploiement d'énergie s'il n'y avait différence de potentiel entre des pôles opposés. Mais qui dit opposition dit lutte. Si l'homme est divisé à l'intérieur de lui-même, il n'est pas étonnant qu'il ait tendance à se diviser d'avec ses semblables..
Une
première opposition se localise au niveau de la rencontre de l'individu
avec le milieu. La survie exige en effet l'adaptation à l'environnement
physique et humain.
Or les instruments d'adaptation dont dispose le
Moi constituent eux aussi un système polaire. Jung les a appelés
«fonctions» du Moi ,
à savoir la pensée, le sentiment, l'intuition et la sensation,
lesquelles «présentent entre elles certaines incompatibilités, dont
tient compte leur disposition deux à deux opposées».
Cette situation confronte l'individu à la nécessité de se spécialiser dans l'une ou l'autre fonction, qui deviendra son outil privilégié pour traiter avec le milieu. Par le fait même il s'ampute de nombreuses possibilités qui s'atrophient et sont condamnées à sommeiller dans l'inconscient.
Par sa nature même, le champ de la conscience est extrêmement réduit et ne permet d'actualiser qu'une part infime du potentiel psychologique. Jung le compare d'ailleurs au faisceau étroit d'une lampe de poche qui ne nous permet d'explorer à la fois qu'une portion très réduite de l'environnement nocturne.
Toutes les possibilités qui ont été ainsi reléguées dans l'inconscient, à cause de leur incompatibilité avec les orientations du Moi, constituent ce que Jung a appelé l'«ombre». C'est également dans ce foyer que se concentrent les tendances que l'on a dû refouler pour se conformer au code des mœurs imposé par les parents et la société. Il n'est donc pas difficile de concevoir que l'ombre représente aux yeux de l'individu ce qu'il y a de moins réjouissant dans sa personne.
Dans Aïon, Jung esquisse une description très convaincante de l'aspect menaçant qu'elle représente pour le Moi:
L'ombre représente donc cette moitié de la personnalité qui fait pendant à tous les processus d'adaptation et vient troubler la clarté de l'image positive que chacun tente de se construire de lui-même.
Conformément aux prescriptions de la morale traditionnelle, l'individu s'efforce d'acquérir les vertus qui feront de lui un honnête citoyen, un bon parent, un professionnel consciencieux, etc. Mais ce que la psychanalyse a découvert, c'est que ce magnifique travail d'éducation ne peut s'accomplir sans d'innombrables refoulements.
En clair, cela signifie que les tendances immorales ou antisociales que l'on croyait avoir été déracinées continuent à mener une vie autonome sous le seuil de la conscience. Elles réapparaissent sous le masque de symptômes variés qui vont du simple lapsus à la somatisation la plus grave.
L'ombre constitue donc l'ennemi intérieur, l'empêcheur de tourner en rond, la source des sentiments d'infériorité. Malheureusement elle ne se réduit pas à un accident de parcours, une faiblesse dont, moyennant une bonne dose de volonté, il sera un jour possible de se débarrasser. Au contraire il faut y reconnaître une nécessité de la psychologie humaine, dont le dynamisme même découle de l'opposition entre les tendances contraires.
Cette théorie occupe
d'ailleurs une place centrale dans l'oeuvre de Jung. Par exemple, toutes
ses recherches approfondies sur le symbolisme alchimique
explorent les multiples façons dont les alchimistes s'y sont pris pour
représenter leur «opus», qui n'est autre que la réconciliation des
opposés qui se combattent dans la psyché humaine.
Par contre, si
jeune que soit la psychologie des phénomènes psychiques inconscients,
elle n'en a pas moins établi d'une manière solide un certain nombre de
faits qui reçoivent de plus en plus l'accord général. Parmi eux se
trouve la structure contradictoire de la psyché, structure qui est
commune à toutes les productions naturelles. Celles-ci constituent des
phénomènes énergétiques qui proviennent toujours d'un «état moins
probable» de tension des opposés.
Cette formule revêt une importance toute spéciale pour la psychologie, car la conscience hésite généralement à percevoir ou à admettre la nature contradictoire de son arrière-plan, bien que son énergie ait précisément là sa source.
(...)
( deuxième partie de l'article ICI )
(paru dans le blog "Autour de Carl")
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