lundi 4 novembre 2019

La symbolique de la Table Ronde


La Table Ronde tient une place importante dans le mythe arthurien
et a reçu de nombreux chevaliers de la quête du Graal.
L’expression « se mettre autour de la table »
signifie qu’il peut y avoir une prise de décision importante
ou signature d’un traité.
Cette expression prenait tout son sens dans ce mythe.

 Nous allons alors nous demander en quoi la Table Ronde  est devenue un symbole.
En premier lieu, nous allons parler de la Table Ronde et de sa portée symbolique
et ensuite des chevaliers célèbres qui l’ont entourée.





Tout d’abord, la Table Ronde fut créée 
 par Merlin l’enchanteur pour le Roi Arthur 
lors de son mariage avec Guenièvre.  
Elle est la troisième Table Ronde de l’histoire, 
après celle du dernier repas du Christ avec ses apôtres 
et de celle de Joseph d’Arimathie, 
qui est un personnage du Nouveau Testament 
et celui qui a récolté le sang du Christ. 

Il
existe une version qui dit que la Table Ronde a été créée pour Uther Pendragon,  
qui est le père du roi Arthur, en l’honneur de la Table de la Cène. 
Mais nous avons préféré celle-ci car elle la plus courante. 

La Table Ronde accueillait
les chevaliers afin de trouver le saint Graal. 
Elle servait aussi lors de réception et pouvait recevoir jusqu’à 1600 personnes ! 
La Table Ronde permet plusieurs interprétations comme représenter la rotondité de la Terre, 
l’idéal chevaleresque et régler les problèmes de préséance entre les chevaliers. 
En effet, de part sa forme, il n’y pas de place privilégiée ainsi cela éviter toute jalousie. 

La table possède un siège vide appelé « siège
périlleux », 
celui-ci devait recevoir le chevalier qui aurait trouvé le Graal 
et engloutir celui qui ne l’aurait pas trouvé ou étant impur.
 Selon la légende, un chevalier a tenté de s’assoir sur le siège
 mais celui-ci n’avait pas trouvé le saint Graal, 
il a alors été précipité vers les enfers.





Ensuite, la Table Ronde a accueilli de nombreux chevaliers, dont cinq emblématiques.
 Seuls les plus méritants et les plus preux étaient acceptés dans ce cercle fermé.

Lancelot du Lac est décrit comme le meilleur chevalier du monde. 
En effet, un de ces exploits les plus célèbres était d’avoir franchi le pont de l’Epée 
qui le conduit au domaine de  Méléagant, le ravisseur de Guenièvre. 
(...)

Puis nous avons Perceval le Gallois, qui a été initié par Gornemant de Goort 
à la technique et aux règles du combat. Il devient le Chevalier Vermeil, 
il est intégré dans le monde  arthurien qui le fascinait. (...) 
Perceval voit le saint Graal au château du Roi pêcheur. 
(...)

Ensuite il y a Galaad, fils de Lancelot du Lac et d’Elaine, fille du roi Pellès. 
Il est le chevalier le plus pur et le plus jeune de la cour arthurienne. 
C’est Merlin qui l’amena à la Table Ronde car il lui a prédit 
qu’il était le bon chevalier, le seul à pouvoir s’assoir dans le siège périlleux 
sans être précipité dans les enfers. (...)
Il sera le seul chevalier à pouvoir achever cette quête.




Puis une des autres figures emblématiques, nous avons Yvain
ou le « Chevalier au lion ». 
Il est connu comme étant le chevalier
 qui prend la défense des faibles et des opprimés, 
(...)

Pour finir, il y a Gauvain, fils du roi Lot d’Orcanie 
et de la reine Morcades, sœur du roi Arthur. 
Avec Yvain, il fut l’un des seuls à être « monseigneur ».  
(...) Obnubilé par les mondanités et la gloire, 
il en oublie l’aventure du Graal,
 c’est pourquoi il a été exclu cette quête.


Pour conclure, la Table Ronde est devenue un véritable symbole 
car elle représente le pouvoir et l’idéal chevaleresque 
de la légende du Roi Arthur, 
nous ne pouvons la dissocier de  celle-ci. 
Les chevaliers qui l’ont entouré jouent un rôle important 
dans sa transition symbolique, 
sans eux elle ne serait pas aussi célèbre et glorieuse.

Selon les légendes arthuriennes, la Table Ronde est la table
 autour de laquelle Arthur et ses Chevaliers se réunissent. 
La taille et l’origine de la Table diffèrent en fonction des auteurs, 
des légendes et de la période d’écriture,
cependant l’idée centrale reste la même, 
celle de pouvoir réunir tous les chevaliers sur un même pied d’égalité.

De nombreux auteurs se sont emparés de cet objet et de ces légendes :
Wace l’évoque dans son Roman de Brut en 1155. 
Elle y est décrite comme un symbole de paix et d’égalité. 
Il ne mentionne pas le nombre de Chevaliers admis autour de la Table. 
Toutefois on constate que ce nombre grandit au fur et à mesure des occurrences.

Chrétien de Troyes, lui, dénombre dans ses « romans de la table ronde » 30 Chevaliers. 
Ces romans chevaleresques, au nombre de 5 sont écrits entre 1170 et 1190, 
et sont pour certains inachevés. 
Il y évoque les quêtes légendaires d’Arthur 
et de ses fidèles compagnons autour du Royaume de Logres.

Jean Markale (1928-2008) écrit une série de romans 
(8 tomes, édités pour la première fois en 1992), Le Cycle du Graal,
 évoquant les légendes des Chevaliers de la Table Ronde 
en s’inspirant des manuscrits datant du XI ème au XV ème siècle.




L’origine même de la Table évolue également avec les différentes histoires.
Dans La Quête du Saint-Graal (XIIIeme siècle, auteur inconnu), 
 Perceval (un des chevaliers les plus connus de cet ordre qui apparaît 
dans les écrits de de Chrétien de Troyes), apprend par sa tante 
qu’il y a eu trois Tables de grande importance liées au Christ :

La première est celle où les douze apôtres de Jésus Christ 
ont pris place autour de lui suite au Sacrifice de l’Agneau sans tache.

La seconde, la table du Saint-Graal, est faite par Joseph d’Arimathie. 
A la place d’honneur de cette table est déposé le Graal, 
qui multiplie le pain déposé sur le plateau.
La légende du Siège Périlleux viendrait de l’histoire de cette table-ci. 
 Par jalousie envers l’un de ses parents nommé Seigneur de la table du Graal, 
un homme s’y assoit. La Terre s’ouvre alors sous lui et l’engloutit.

La troisième est donc la Table Ronde qui serait érigée, 
d’après ce roman, sur les conseils de Merlin.

La forme ronde de la table serait un moyen d’éviter une quelconque préséance. 
Ainsi, personne ne se sent mieux ou moins bien placé qu’un autre Chevalier. 
Elle incite donc à la fraternité, caractéristique essentielle 
de l’Ordre des Chevaliers de la Table Ronde.
 Tous les sièges sont occupés, à l’exception d’un, le" Siège Périlleux "
sur lequel ne peut s’asseoir que le meilleur chevalier du Monde, et le plus pur.




Certains auteurs pensent que la rotondité de la table 
est en fait destinée à rappeler la forme sphérique de la Terre.

Elle est le point de ralliement des Chevaliers, 
un haut lieu symbolique des légendes Arthuriennes. 
Les chevaliers doivent briller par leur fait d’armes 
et sont prêts à secourir les femmes et les hommes en danger. 
La Table Ronde confère également un symbole de grande éthique, 
de franchise et d’honnêteté. 
Selon Jean Frappier, la Table Ronde "est l’expression de l’idéal chevaleresque, 
le centre à la fois géométrique et poétique de toutes leurs aventures" .


La table ronde est également aujourd’hui un terme 
désignant un type particulier de débat. 
Il s’agit de réunir des spécialistes, des collaborateurs, des professionnels
pour discuter, débattre, et proposer des idées pour répondre à une question 
ou pour arriver à un objectif défini.

Contrairement à l’idée légendaire de la Table Ronde, 
il y a, pour ce type de travail un groupe, un meneur, 
qui donne la parole à tour de rôle.

__________


La Table Ronde

Le roi Arthur fonde l'Ordre de la Table Ronde en 516.

La Table ronde d'Arthur, image de l’Univers, symbolise 
un centre spirituel inspiré du cénacle des apôtres. 
Le Graal doit être placé en son centre comme symbole de la Rédemption.


A la fin du XVème siècle, on peut admirer, au château de Winchester,
 une vaste table ronde en chêne de dix-huit pieds de diamètre accrochée aux murs. 
Vingt-quatre rayons peints en vert et blanc y alternent 
avec une rose rouge centrale surmontée de la figure d’Arthur.
Elle est le signe de la commémoration par la dynastie anglaise
 du sacrifice de la Cène en tant que troisième témoin (institué par Merlin), 
les deux premiers étant la Table du Christ, puis celle de Joseph d'Arimathie. 

Toujours visible à la cathédrale de l'endroit, elle appartient aux objets de prestige
 dont les rois d'Occident se réclamaient au Moyen Age 
pour affirmer leur héritage judéo-arthuro-chrétien et leur souveraineté.

Lors du convent maçonnique de Paris en 1785, le baron Gleichen déclare, 
citant des sources rosicruciennes, 
que les maçons "seraient venus en Angleterre sous le roi Arthur".

Un écrit de la loge de Saint Louis des Amis Réunis à Calais indique 
que l'on donnait autrefois le grade de "Chevalier de la Table Ronde du Roi Arthur" 
dans un rituel primitif de cette loge.

L'usage d'une Table Ronde serait indispensable 
à certains travaux de hauts grades du Rite Ecossais.

La Table Ronde évoque le cercle formé par les guerriers celtes 
à l’intérieur de la hutte des délibérations.
.
.








LA TABLE RONDE

La troisième Table, est la fameuse Table Ronde du Roi Arthur,
symbole matériel et moral de souveraineté universelle.

Autour de cette table, en présence du souverain Breton, Arthur,
légitimé par la possession de la fameuse épée Excalibur 
retirée du perron magique,
s’y réunit, chaque année à la Pentecôte,
le meilleur de la Chevalerie des deux Bretagnes
lancée dans la « Quête » à la recherche du Graal perdu.

  
Le rituel de la Table, ne pouvait commencer sans qu’une nouvelle étonnante
soit apportée ou qu’une aventure ne se produise.

A son origine, la Table Ronde possédait douze sièges plus un,
 qui devait rester vide.
Tout était de pierre, la Table comme les sièges
où était gravé le nom du chevalier autorisé à y prendre place.

Parmi les Chevaliers, le plus couramment nommés au côté d’Arthur,
on peut citer : Kai, Gauvain, Urien, Bohors, Hector,
Perceval, Bedurere, Tristan, Sagremor, Lancelot, Galaad.
Dans ce dispositif en cercle autour de la Table Ronde,
nous venons de l’évoquer,
il y avait une treizième place, place de Judas,
 dite « Siège périlleux » (ou éjectable !)
destiné à éprouver la valeur de tout prétendant
voulant conclure la quête par la possession du graal.

L’acte lui même de sa possession ne peut être de ce monde.
Si le chevalier n’avait pas le mérite d’être pur et sincère,
le siège se lézardait et le sol s’ouvrait pour précipiter
dans les abîmes de la terre le prétentieux chevalier.
Elle perpétue la place d’une trahison
à celle, rectangulaire, de la Cène.

Seul Galaad aura l’honneur de pouvoir l’occuper
et Perceval de l’essayer un instant,
avant d’être l’élu de la quête à la Table Ronde,
émanation par le Saint-Esprit,
Les trois Tables auront trois élus : Jésus, Joseph, Galaad.





Le cercle fut initialement composé de douze Chevaliers,
mais probablement très vite élargi
à l’admission de quarante huit et même davantage,
plus d’une centaine pour certains puisque entre autres,
le Roi Ban de Bénoïc, père de Lancelot du lac,
Bohort de Gaunes, seigneurs en Gaule,
et le parricide Mordret (fils de Morgane,
incestueux et parricide d’Arthur),
en firent partie également.

A l’allégorie ou aux multiples symboles
 que la rotondité de la Table (comme le Monde!) et le cercle suggèrent,
il faut mentionner l’image d’une couronne Solaire,
une entité « Féminine » voire sexuelle du cercle et de l’anneau,
un postulat à l’opposé du « Masculin », de l’épée, et du Guerrier,
qui garde ici à priori plus que jamais ses grandes prérogatives ancestrales
avec la Table Ronde de la Quête.




Aux allégories de la Table Ronde, se greffe le « Cercle » fidèle
des Chevaliers du Royaume d’Arthur, « l’Ordre » militaire indispensable au Roi
pour ses entreprises. Une alliance de guerriers et de forces invisibles destinés
 à fournir l’énergie indispensable au Roi et à son entreprise peu commune.

Le Siège Périlleux de pierre de la Table Ronde qui « crie » et se « fend »,
fait appel à une situation primitive préceltique bien particulière,
tout comme la Lance, l’Epée, ou le Chaudron,
qui seront récupérés par la culture Celtique
avant d’être Christianisés plus tard.




Avec les récits du Légendaire Arthurien
et ses nombreuses correspondances symboliques
d’un monde presque oublié pour nous,
 il ne faut pas négliger qu’à la fameuse bataille de Tailta
près de Stonehenge,
 les Tuatha Dé Danann (Le peuple de la Déesse Dana),
avaient été vaincus par les Gaëls c’est-à-dire les Celtes.

A cette époque, il fut convenu que les Gaëls
garderaient la surface de la terre
et les Tuatha, le sous-sol de la terre, des lacs, et des tertres,
ainsi que les îles lointaines sur la mer !
Dans ce changement brutal de civilisation
 probablement proche d’une réalité,
où l’ancienne ne disparaîtra pas complètement,
un comportement chamaniste et druidique
laissera entrevoir des accès entre ces deux mondes,
véritables portes magiques sur des au-delà.




C’est ainsi que la pierre de Fal à Tara,
capitale religieuse et symbolique de l’Irlande primitive,
servait aux cérémonies d’investiture de Souveraineté.
La Pierre devait désigner le nouvel élu, le Roi Suprême, par un cri ! …,
 alors que la Pierre qui se fend s’ouvrait en deux !

La recherche d’un « Cor » qui prolonge le « Cri de la Pierre »,
annonçant cette élection, sera aussi le sujet d’une quête semblable
à celle du Graal dans un récit ancien.

A la Table Ronde, le cri de la pierre est remplacé
 par les noms des Chevaliers qui s’inscrivent spontanément
dans la pierre de chaque siège.

La Pierre qui se fend dans le contexte cérémonial de la Table Ronde,
est à l’image d’un vagin de la terre de la Déesse Mère,
susceptible de « donner » son approbation à la naissance
d’un Chevalier nécessaire à la quête,
 mais aussi de « reprendre » toute créature,
une exigence en cas de non convenance
 à l’accès de la valeur suprême du Graal.




La « Pierre » est donc à considérer, tel le fondement de la Table Ronde,
comme le symbole de la « Terre », la Déesse Mère elle-même,
qui attire ou rejette le prétendant au même titre suprême qu’un Roi,
en l’occurrence, les Chevaliers de la Table Ronde,
 égaux du Roi Arthur dans la Légende.

Toute quête du Graal, est aussi une recherche de puissance supérieure.
 Avec pour objectif le Graal ou le Saint Graal, la Table Ronde du Roi Arthur
est destinée à redonner (le Graal retrouvé!) puissance à un Royaume
mais aussi une vie à un pays stérile, d’où une connexion permanente
qui apparaît entre les éléments masculins et féminins.

(...)
.

Georges A. D. Martin
.




 

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