samedi 28 septembre 2019

Etats modifiés de conscience (2)






On appelle "état modifié de conscience" (E.M.C) 
tout état de l'être ayant franchi un cap de perceptions 
par rapport à celles de l'état ordinaire de conscience.
 Tout être vivant (mis à part quelques exceptions chez certains animaux) 
 se retrouve, à un moment donné, dans un état modifié de conscience.  
C'est l'état qui est modifié, pas la conscience !... 
 La plupart du temps, cet état est relégué dans le pack des bizarreries inutiles. 
Dommage, car on peut provoquer un état modifié de conscience 
et entrer en état modifié de conscience.



- Comment faire l'expérience d'un E.M.C. ?
Bien que l'on ne puisse pas "commander" un songe, 
en revanche on peut décider de dormir.
Il y aura donc nécessairement l'apparition du sommeil paradoxal ,
 petite phase où surgit le rêve, le songe.

Il existe de multiples techniques sont propices aux E.M.C. telles que:
les hyperventilations (Respiration Consciente),la technique des dyades, l'hypnose,
la relaxation, le bouddhisme zen, la méditation cadrée....
A quoi ça sert ? 
Quel en est l'intérêt, pourquoi vouloir accéder à un E.M.C.?

La réponse est simple, cet état est libérateur
Il libère le corps, d'abord, qui se détend, qui se nettoie des contractions, 
des tensions, des noeuds, il libère l'esprit, ensuite, 
qui peut enfin s'exprimer en faisant fi des us et coutumes sociales 
appliquées au plus grand nombre. 
Au quotidien, nos faits et gestes, comme les pensées qui relèvent 
d'une mécanique mentale et intellectuelle, 
s'orchestrent en état ordinaire de conscience
 ou si vous préférez à l'état éveillé.

L'État Ordinaire de Conscience

 

... se caractérise par le "pseudo contrôle" que l'on pense avoir sur nos actes, 
nos décisions, notre perception des choses, notre "intelligence"...
Or, il apparaît que nos actes, notre perception des choses, notre "intelligence" 
sont sous le joug de notre vécu, de nos expériences de vie, de la vision 
qu'ont nos éducateurs (parents-adultes) sur la vie, et aux règles de société, 
aux modes de pensées qui varient selon les époques, aux codes sociaux obligés
 qui permettent plus ou moins de canaliser les réactions viscérales: 
non, on ne crache pas sur son voisin, on n'insulte pas autrui, 
on le tue moins encore et, oui on se contient ! 


Se contenir pour la bonne cause est une chose, 
mais trop se contenir en se pliant au normatif,
 en calquant tout son comportement sur la loi du plus grand nombre, 
restreint le champ de conscience et interdit 
le développement de soi et le développement tout court.

L'État Modifié de Conscience

 

se caractérise par l'abandon de l'esprit raisonnant et de ses carapaces naturelles 
(mécaniques de défenses posées dans l'enfance) pour une expérience à vivre. 
L'acceptation à cette expérience à vivre se fait rapidement ou par étapes,
c'est selon le rythme de chacun.

(...)

Le Rêve

....ou le songe est l'état modifié de conscience le plus connu 
et admis comme un des fonctionnements naturel et normal du cerveau. 
Longtemps combattu par l'obscurantisme religieux,
on n'osait pas trop parler de ses rêves.
Aujourd'hui (depuis 1992 en France, interpréter les rêves n'est plus un délit !)
on est un peu plus décontracté, mais un peu seulement.

Le rêve appartient au sommeil. 
 Au bout d'1 h 30 environ d'un premier cycle de sommeil,
on entame une phase d'un autre genre de sommeil appelé "sommeil paradoxal"
 (cf: Michel Jouvet, neubiologiste et inventeur du sommeil paradoxal)

Il se repère par une activité cérébrale accélérée au regard de la phase de sommeil ordinaire 
qui, lui, se distingue par une grande lenteur. 
 Le sommeil paradoxal est reconnu par les spécialistes du sommeil 
comme le support principal, mais pas unique, 
qui privilégie l'apparition de scénarios tels que les scénarios oniriques, 
c'est-à-dire des songes.
 Le rêve, ou l'activité nommée comme telle aujourd'hui, 
surgit au cours d'un état modifié de conscience qui se produit à notre insu. 

A notre insu, car la volonté volontariste, 
le "je vais y arriver" ou le "je veux y accéder donc je peux"
 empêche cette possibilité. 
Lorsque l'on dort, le corps se relâche, se détend, le mental également 
pour "plonger" dans un stade de détente encore plus intense. 
Et c'est ainsi qu'allégé des rigidités du conscient, 
l'esprit accepte de s'ouvrir à une forme de connaissance. 
Et si on oublie ses rêves, on les a oubliés tout simplement 
mais on a rêvé tout de même. 
 
Quelle est la part de temps que prennent nos rêves dans notre vie ?
Pour avoir une idée du temps qu'occupent les sommeils paradoxaux 
dans la vie d'un être humain, prenons l'exemple d'un homme de 75 ans, 
 avec une moyenne de 5 cycles de sommeil par nuit, 
soit l'équivalent de 7 heures 30. 
 Il dort donc 25 ans soit un tiers de sa vie. 
 Cette récupération obligatoire comprend 25% de sommeil paradoxal 
en alternance avec le sommeil ordinaire, dit végétatif. 
 25% soit 6 ans et quelques mois.
 
Chez les animaux domestiques par exemple le cheval, 
le sommeil paradoxal comprend un peu moins de 10%
 de leur état de sommeil total.  
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, 
éthologue et psychanalyste français
précise que les prédateurs rêvent davantage, 
car ils "s'endorment en toute confiance".

Louise-Frédérique
"Café-rêves"




jeudi 26 septembre 2019

Etats modifiés de conscience (1)





Selon l’ethnologue Georges Lapassade, 
« les termes « états modifiés de conscience » (EMC)
 rassemblent un certain nombre d’expériences 
au cours desquelles le sujet a l’impression 
que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle 
et qu’il vit un autre rapport au monde, 
à lui-même, à son corps, à son identité ».

Pour désigner ce « dérèglement », 
les Anglo-Saxons utilisent l’expression 
Altered State of Consciousness (ASC), 
expression que l’on pourrait traduire littéralement 
par « état de conscience altéré ». 
Toutefois, la plupart des auteurs francophones
 lui ont préféré celle de modification, 
craignant que cette notion d’altération de la conscience 
ne soit entendue comme un symptôme pathologique.

Vivre un autre rapport au monde revient aussi à expérimenter 
une réalité différente de la réalité ordinaire. 
Au niveau philosophique, 
cela nous oblige à nous interroger sur qu’est la normalité : 
comment s’assurer de notre conscience ? 
Georges Lapassade invite à se poser la question en ces termes : 
« Qui, où et quand suis-je ? » 

Répondre à ces trois éléments d’interrogation permet 
de prendre conscience de son statut d’individu, 
dans un registre spatio-temporel en accord avec des repères communs 
à l’ensemble de la société. 
En effet, ces repères – auxquels nous recourons sans cesse – 
fondent le concept de la réalité ordinaire. 
Ils attestent en quelque sorte de notre expérience subjective de cette réalité. 
En conséquence, une variation, même infime, d’une réponse à la question 
« qui, où, quand suis-je » 
suggèrera la présence d’un état modifié de conscience.

Les critères qui permettraient de catégoriser 
les états modifiés de conscience ne sont pas faciles à établir, 
tant le phénomène est variable et ses caractéristiques multiples.

Le chercheur Pierre Etevenon distingue trois types d’EMC :
« Les états de conscience naturels, désignant l’éveil, le sommeil, 
le sommeil paradoxal qui correspond le plus souvent à un vécu de rêve. 
Les états de conscience altérés, 
regroupant les pathologies mentales et neurologiques, 
ainsi que les intoxications sous drogue. 
Enfin, les états de conscience modifiés volontairement, 
lors de méditations, relaxations, yoga, transe chamanique ou mystique,
expérience de mort imminente, ivresse des sommets ou des profondeurs. »

Selon les critères normatifs en vigueur dans notre société, 
on pourrait être amené à considérer les EMC
 comme des formes d’états psychotiques transitoires.
 Mais il faut être prudent face à ce parallèle avec la folie, 
car lors de ces états modifiés de conscience, même les plus profonds, 
le sujet revient à la réalité du groupe au terme de son expérience. 

En revanche, ce n’est pas le cas du psychotique qui évolue, lui, 
dans une sorte d’état modifié de conscience chronique et le plus souvent irréversible. 
La différence fondamentale entre un épisode psychopathologique 
et un état modifié de conscience réside donc 
dans la capacité de maîtrise du sujet.

Longtemps associés aux phénomènes paranormaux, 
les états modifiés de conscience ont longtemps suscité 
l’aversion de la communauté scientifique. 
C’est seulement à partir des années 1960 
que les psychologues américains ont repris et approfondi la notion d’ASC. 
« Cette notion s’est alors développée dans un contexte 
de contre-culture et de révolution psychédélique. 
Elle se situe au carrefour des recherches 
sur l’hypnose, les drogues, les techniques de méditation », 
précise Georges Lapassade. 

Ce courant, qui a changé le regard de la psychologie et de l’ethnologie classique,
n’a pas réellement trouvé d’échos favorables au sein de la recherche française, 
encore très sceptique sur la question.






mardi 24 septembre 2019

Les différentes fonctions du rêve

Mardi 24 septembre 2019




Dans son livre "les rêves ne mentent pas",
Laurent Lachance propose sept fonctions du rêve :

Fonction compensatoire, qui vient atténuer les tensions de l'âme
Fonction informative, qui nous renseigne sur notre état extérieur et intérieur
Fonction prémonitoire, qui nous avertit de ce qui se prépare dans notre vie
Fonction télépathique, qui nous met en relation avec les autres
Fonction télékinésique, qui nous permet de voyager
Fonction initiatique, qui nous introduit au monde de l'après-vie
Fonction énergétique, qui nous met en relation avec des forces universelles.


Les rêves nous avertissent et surtout ne nous mentent pas.
Ils sont une projection directe de notre état psychique.
Ils peuvent nous sembler obscurs, car ils parlent le langage de l'âme
qui est celui des images.
Mais ces images se comprennent grâce à des questions élémentaires
que nous pouvons nous poser.

Les rêves sont une mine d'or pour tous.
Et ils demeurent nos plus fidèles informateurs :
le monde pourra s'écrouler autour de nous, les rêves resteront.

Ceux qui n'essaient pas de les comprendre
se privent d'une source de renseignements qu'ils ne peuvent obtenir autrement.
S'ils n'apprennent pas par les rêves,
ils apprendront par les événements.

Car l'énergie qui descend vers nous dans le rêve peut être corrigée
si nous changeons d'attitude.
Ignorer les alertes du rêve, c'est donner tête première
dans les dangers qui nous guettent.
.





jeudi 12 septembre 2019

Les rêves : une porte vers la bibliothèque universelle ?


Jeudi 12 septembre 2019




Bénédicte Uyttenhove envisage, dans cette interview,  
la possibilité que l'"inconscient collectif"
constitue une sorte de "bibliothèque universelle"
située au-delà de l'espace et du temps...
.


dimanche 8 septembre 2019

L'inconscient partout autour de nous

Dimanche 8 septembre 2019
 
 



L'inconscient, j'y insiste, n'est pas quelque chose
qu'on rencontre uniquement en soi,
une sorte d'univers secret.
.
Félix guattari
"Qu'est-ce que l'écosophie ?"
.



L’inconscient, je le verrais plutôt comme quelque chose 
qui traînerait un peu partout autour de nous, 
aussi bien dans les gestes, les objets quotidiens, 
qu’à la télé, dans l’air du temps, 
et même, et peut-être surtout, dans les grands problèmes de l’heure.
 (Je pense, par exemple, à cette question du choix de société 
qui refait invariablement surface lors de chaque campagne électorale.)

Donc un inconscient travaillant aussi bien à l’intérieur des individus,
 dans leur façon de percevoir le monde, de vivre leur corps, 
leur territoire, leur sexe, qu’à l’intérieur du couple,
de la famille, de l’école, du quartier,
des usines, des stades, des Universités…

Autrement dit, pas un inconscient de spécialistes de l’inconscient, 
pas un inconscient cristallisé dans le passé, 
gélifié dans un discours institutionnalisé, 
mais au contraire, tourné vers l’avenir, 
un inconscient dont la trame ne serait autre que le possible lui-même, 
le possible à fleur de langage, mais aussi le possible à fleur de peau,
 à fleur de socius, à fleur de cosmos…
.
 
Félix Guattari
"L'inconscient machinique"