Vendredi 24 mai 2019
Revenons maintenant à l'incendie
de Notre-Dame de Paris, du 15 avril.
de Notre-Dame de Paris, du 15 avril.
J'ai dit dans un article précédent
qu'en tant qu'événement significatif, en tant que "signe de jour",
qu'en tant qu'événement significatif, en tant que "signe de jour",
il serait possible de l'analyser sur le plan symbolique
comme on le ferait d'un vrai rêve.
Essayons.
L'événement a eu un grand impact dans les consciences,
en France et ailleurs.
Quelque chose du même ordre que lors de l'effondrement
des deux tours du World Trade Center :
le sentiment prédominant était, me semble-t-il,
un sentiment proche de la sidération.
Tous ceux qui y assistaient, à Paris ou devant leur télévision,
avaient du mal à en croire leurs yeux.
Comme une sorte de mauvais rêve ou de cauchemar.
On avait presque l'impression que l'on allait se réveiller
et découvrir que "ce n'était pas vrai",
que rien n'était arrivé, que Notre-Dame se dressait,
comme avant, dans toute sa splendeur.
Pourquoi donc cette sidération ?
Sans doute parce que, dans notre inconscient,
la cathédrale de Paris fait partie du "paysage".
Elle est là depuis si longtemps, elle a traversé tant d'époques,
elle a vu tant de vies humaines défiler à ses pieds,
elle a survécu à tant de tribulations...
qu'elle paraît "immortelle".
Qu'un monument aussi magnifique, aussi démesuré
et aussi chargé d'histoire puisse, sans crier gare, s'envoler en fumée,
n'est pas concevable.
Quand cela arrive, nous sommes immédiatement ramenés
au caractère éphémère de toute chose...
nous touchons du doigt la fragilité de nos constructions, de nos repères...
y compris les plus anciens ou les plus "intouchables".
A cela s'ajoute le caractère "spirituel" du monument
et sa situation géographique :
en plein coeur de Paris, en plein coeur du pays.
Ce n'est pas un hasard si le point "zéro",
point de départ pour mesurer toutes les distances kilométriques,
affiche sa rose des vents sur le parvis de la cathédrale.
Quand Notre-Dame se met à brûler, c'est le coeur de la France qui brûle,
c'est son "centre sacré" (et donc son "âme") qui est en danger.
Et c'est ce que tout un chacun a ressenti, je crois,
sans forcément pouvoir l'exprimer clairement.
Or, si l'on se place sur le plan symbolique,
il y a bien là un signal de "danger", un avertissement.
Le feu incendiaire, quand il apparaît dans un rêve ,
est toujours le signe que la "tension émotionnelle" du rêveur
a atteint un paroxysme...
Des "tensions" très fortes, il est évident que la France
en a connues plus d'une, ces derniers mois...
les tensions politiques, sociales...et même environnementales
se succèdent depuis l'été dernier à un rythme effréné.
Le "feu" a déjà pris plusieurs fois dans les rues et nous avons tous en tête
les images des Champs Elysées "en flammes".
Le soir du drame, le président avait prévu de s'exprimer :
il devait donner des pistes, des solutions...après le grand débat national.
Cette soirée qui devait, dans l'intention, être une soirée d'apaisement...
a été finalement une soirée où la tension,
où la "crise" s'est manifestée encore plus fort,
de façon à la fois concrète et symbolique.
Le "pompier" Macron a dû laisser la place aux vrais pompiers...
qui se sont activés pour éviter le pire.
Ce qu'on peut dire, en tout cas, c'est que,
quelle que soit l'origine de cet incendie,
il est le signe d'un "état de crise"...
Or, une crise est toujours un "point tournant"...
En effet, l'étymologie du mot "crise"
(du grec "Krisis", décision importante, choix)
renvoie à l'idée d'un moment clé où l'on doit faire un choix,
d'un moment où "ça doit se décider".
En chinois, le mot désigne à la fois un danger ET une opportunité.
Et en latin, en latin CRISIS signifie "phase décisive d'une maladie".
Si notre pays est "malade", la "crise" est à la fois le signe de cette maladie
(inflammation ? fièvre ?) et une des opportunités
pour enclencher le processus de guérison....
(du grec "Krisis", décision importante, choix)
renvoie à l'idée d'un moment clé où l'on doit faire un choix,
d'un moment où "ça doit se décider".
En chinois, le mot désigne à la fois un danger ET une opportunité.
Et en latin, en latin CRISIS signifie "phase décisive d'une maladie".
Si notre pays est "malade", la "crise" est à la fois le signe de cette maladie
(inflammation ? fièvre ?) et une des opportunités
pour enclencher le processus de guérison....
Si cet incendie apparaissait dans le rêve d'une personne particulière,
on lui dirait qu'elle court le risque de "péter un câble" et de faire des bêtises,
par emportement, par passion, par colère...
mais qu'elle a aussi l'occasion, après avoir constaté lucidement
la situation "critique" et "urgente" dans laquelle elle se trouve,
d'effectuer les changements nécessaires
et d'entamer un processus de renouvellement.
on lui dirait qu'elle court le risque de "péter un câble" et de faire des bêtises,
par emportement, par passion, par colère...
mais qu'elle a aussi l'occasion, après avoir constaté lucidement
la situation "critique" et "urgente" dans laquelle elle se trouve,
d'effectuer les changements nécessaires
et d'entamer un processus de renouvellement.
Le feu, quand il est "maîtrisé", est en effet profondément transformateur.
Le feu, c'est "l'émotion brûlante" qui pousse à l'action.
Il est avant tout "énergie", une énergie parfois dévastatrice
et parfois lumineuse, chaleureuse.
Il y a sans doute là dans l'image de cette cathédrale
qui échappe in extremis au pire,
un appel à la "maîtrise"...
Le feu, c'est "l'émotion brûlante" qui pousse à l'action.
Il est avant tout "énergie", une énergie parfois dévastatrice
et parfois lumineuse, chaleureuse.
Il y a sans doute là dans l'image de cette cathédrale
qui échappe in extremis au pire,
un appel à la "maîtrise"...
Le feu, c'est aussi le "feu" de la sexualité...
Ces derniers temps, l'Eglise est aux prises avec des scandales
concernant des abus sexuels sur enfants.
Il y a là un "feu" qui ravage, un feu très négatif,
qui peut "entamer" le toit de l'Eglise
(le toit = le sommet = haute hiérarchie ou dirigeants de l'institution)
et le faire tomber.
Ces derniers temps, l'Eglise est aux prises avec des scandales
concernant des abus sexuels sur enfants.
Il y a là un "feu" qui ravage, un feu très négatif,
qui peut "entamer" le toit de l'Eglise
(le toit = le sommet = haute hiérarchie ou dirigeants de l'institution)
et le faire tomber.
Parmi les images diffusées ce soir-là, celle qui a été la plus marquante,
c'est celle de la "flèche" qui se casse en deux, et qui tombe à terre...
Tous les journaux ont partagé la photo de l'extrémité de la flèche
comme "suspendue à l'horizontale" pendant quelques secondes,
au milieu de la fumée épaisse et des flammes jaune citron.
c'est celle de la "flèche" qui se casse en deux, et qui tombe à terre...
Tous les journaux ont partagé la photo de l'extrémité de la flèche
comme "suspendue à l'horizontale" pendant quelques secondes,
au milieu de la fumée épaisse et des flammes jaune citron.
Or, il n'est pas besoin d'avoir étudié la psychanalyse pendant des années
pour voir dans cette "flèche" pointue et dressée un symbole "masculin".
L'Eglise est une institution entièrement basée sur le Masculin...
(prêtres "hommes" -dans le catholicisme-, un Dieu-Père,
pas d'élément féminin dans la Sainte Trinité...etc).
Ce qui s'écroule, ce qui tombe, devant les yeux de millions de spectateurs,
ne serait-ce pas cette "hégémonie masculine",
cette domination excessive et anachronique du Masculin,
sans contrepartie féminine ?
pour voir dans cette "flèche" pointue et dressée un symbole "masculin".
L'Eglise est une institution entièrement basée sur le Masculin...
(prêtres "hommes" -dans le catholicisme-, un Dieu-Père,
pas d'élément féminin dans la Sainte Trinité...etc).
Ce qui s'écroule, ce qui tombe, devant les yeux de millions de spectateurs,
ne serait-ce pas cette "hégémonie masculine",
cette domination excessive et anachronique du Masculin,
sans contrepartie féminine ?
D'autre part, un détail (qui n'en est pas un,
car il a des conséquences notables sur la santé des habitants)
a attiré mon attention :
sur le toit de la cathédrale, il y avait
(pour protéger les structures des intempéries et de l'érosion)
300 tonnes de plomb !
car il a des conséquences notables sur la santé des habitants)
a attiré mon attention :
sur le toit de la cathédrale, il y avait
(pour protéger les structures des intempéries et de l'érosion)
300 tonnes de plomb !
Comment ne pas penser , en imaginant tout ce "plomb"
présent dans la fournaise de l'incendie,
au processus alchimique ?
Quand on sait, de plus, que l'incendie a eu lieu pendant la semaine sainte ,
il est probable que nous sommes là
en face d'un puissant symbole de mort et de résurrection.
Ce qui meurt, c'est un passé (passé historique, passé religieux
et peut-être passé politique, social),
un passé qui "ne reviendra plus"...une mémoire ancienne qui n'a plus lieu d'être
et qui doit laisser place à l'avenir, un avenir à bâtir, à reconstruire.
Beaucoup s'interrogent sur la forme à donner au nouveau toit de l'édifice :
copie de l'ancien, rénovation un peu différente ou modernisme,
voire ultra-modernisme ?
Je ne sais pas quelle décision sera prise, mais ce que je sens,
c'est que la reconstruction urgente,
c'est, bien avant d'assembler les pierres et les poutres,
de travailler à notre reconstruction "intérieure"...
Notre-Dame est une cathédrale dédiée à la Vierge...
et donc au Féminin divin.
En tant que telle, elle est Mère et Matrice...
En tant que telle, elle est Mère et Matrice...
elle est un lieu de protection, d'asile, de refuge
(ce que nous rappelle le roman de Victor Hugo)
et c'est bien sûr, un lieu de prière et d'intériorité.
Au-delà du chef d'oeuvre architectural,
Notre-Dame est un puissant lieu énergétique,
un lieu qui "rayonne"
une énergie très féminine,
une énergie d'Amour.
Son amputation nous prive de cette énergie bénéfique
et de sa protection invisible.
Et puis il est triste de constater qu'on avait fait de cette cathédrale,
au fil des ans, une attraction pour touristes,
un endroit où passaient des millions de personnes
au fil des ans, une attraction pour touristes,
un endroit où passaient des millions de personnes
qui déambulaient à l'intérieur comme dans un "musée",
sans toujours beaucoup de respect
pour l'aspect "sacré" de cette église millénaire.
pour l'aspect "sacré" de cette église millénaire.
Ses "énergies" ont pu en être abaissées.
Le feu ayant fait son oeuvre,
elle ne sera plus ouverte au public pendant un moment,
ce qui n'est peut-être pas un mal.
Elle est entrée dans une pause. Un temps de régénération.
Avant, espérons-le, de retrouver toute son "aura".
En conclusion, on pourrait dire
que Notre-Dame en feu nous ramène
à ce qu'il y a de plus essentiel,
à "Notre-Âme de Paris" :
que Notre-Dame en feu nous ramène
à ce qu'il y a de plus essentiel,
à "Notre-Âme de Paris" :
à notre "âme"personnelle et et à "l'âme" de la France.
Une âme qui est aujourd'hui en souffrance.
Quand notre plus belle "Maison" brûle,
nous ne pouvons pas regarder "ailleurs" !
Nous vivons des heures sensibles, cruciales, des heures et des jours
où tout est tendu, compliqué, incertain, difficile,
et où tout peut basculer d'un côté ou de l'autre...
soit vers un avenir "catastrophe"...soit vers un avenir "meilleur".
Le récent incendie nous montre l'urgence de la situation
dans laquelle nous nous trouvons, il nous crie :
"Attention ! Regardez où vous allez !
Réagissez avant qu'il ne soit trop tard !"
Nous nous sommes crus très "forts"...
Nous avons cru, collectivement, que la science,
la technique et le progrès nous sauveraient de tout,
mais ils viennent de se montrer impuissants
à empêcher la perte de ce qui nous tenait à coeur...
nous avons cru en une Eglise "puissance temporelle"...
nous avons cru en une Eglise "puissance temporelle"...
qui est aujourd'hui au bord de "l'effondrement"....
nous avons longtemps fait confiance, en politique et ailleurs,
à des dirigeants sans foi ni loi...qui nous trompent et nous abusent...
et qui laissent sur le côté, pour reprendre les termes de Victor Hugo,
des millions de "Misérables"...
Alors que faire ?
Peut-être avant toute chose,
nous tourner vers un endroit que nous avons oublié :
l'intérieur de nous-même, notre "cathédrale intérieure",
celle qui est "indestructible"...
C'est là que tout se passe...
c'est là que nous pouvons aller vers la "transformation".
Nous sommes dans une crise qui est non seulement politique et sociale,
mais qui est, plus justement et plus profondément, une "crise du sacré".
C'est à un niveau très fondamental que le besoin de renouveau se manifeste.
Il y a une "mort" à vivre...
mais une mort transformante.
Purifier les vieilles mémoires.
Mourir au passé, mourir à nos anciennes croyances
(religieuses et non religieuses),
accepter que tout cela disparaisse...
et faire confiance à ce qui veut venir,
à ce qui veut renaître...
Accepter la mutation intérieure...
et observer comment elle s'incarne,
petit à petit, à l'extérieur.
La Licorne