Mardi 30 avril 2019
Le gros vaisseau de pierre était là, encalminé sur l'île.
Le gros vaisseau de pierre était là, encalminé sur l'île.
Je n'avais qu'à monter en haut de ses tours pour retrouver mes forces.
Dans l'escalier régnait la fraîcheur. L'odeur de la pierre, aqueuse, métallique,
n'avait probablement pas changé depuis le XIIe siècle
date de la construction de Notre-Dame. Je crois à la mémoire des pierres.
Elles absorbent l'écho des conversations, des pensées.
Elles incorporent l'odeur des hommes. les pierres sauvages des grottes,
et les pierres sages des églises rayonnent d'une force mantique (...)
Chaque jour, je sentais les forces revenir.
Il y avait quelque chose d'alchimique dans ces heures d'exercice.
Comme si le mystère, la puissance de Notre-Dame pulsaient dans mes chairs.
A présent, je suis remis, je marche droit
et je salue toujours les tours de Notre-Dame quand je flâne à leur pied.
je leur rends bien modestement le bienfait qu'elles m'offrirent.
.
Sylvain Tesson
"Une très légère oscillation"
Marqués par les mégalithes de nos ancêtres,
les hauts lieux de notre
planète
sont non seulement des générateurs d'énergie spirituelle
Tout au
long des âges on a reconnu la puissance bénéfique de ces sites sacrés,
c'est pourquoi chaque nouvelle culture a construit ses temples et
églises
précisément sur les fondations des précédents ;
ainsi la
cathédrale Notre-Dame de Paris est-elle érigée
au-dessus d'un temple
dédié à Diane,
lui-même construit là où se situait
le pilier des Nautes
vénérant des dieux gaulois.
vénérant des dieux gaulois.
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Christine Hardy
"Réseaux énergétiques et conscience collective"
.
.
Ils montèrent toute la nef central la redescendirent gravement,
prirent le bas-côté nord qu'ils remontèrent, passèrent devant le choeur,
où ils firent une prosternation à deux genoux, redescendirent le
bas-côté sud,
remontèrent encore une fois la nef centrale, à pas très
lents
et s'arrêtèrent sur la croisée du transept,
les yeux levés vers le fond de l'abside pendant un long instant.
A vrai dire, c'était ainsi qu'ils faisaient chaque fois qu'ils visitaient une église.
les yeux levés vers le fond de l'abside pendant un long instant.
A vrai dire, c'était ainsi qu'ils faisaient chaque fois qu'ils visitaient une église.
C'était ce qu'ils appelaient "faire le petit labyrinthe".
Jehan le fit aussi pour les imiter, et comme chaque fois
il ressentit en
lui un grand mouvement, comme si quelque chose se détendait,
se
gonflait dans tout son corps, mais là c'était encore plus fort que
jamais.
C'était comme à Fontenay, comme à Chapaize, comme à Cluny, comme
à Conques.
Il en fit part à ses compagnons qui, gravement, mesurant
leurs paroles,
acquiescèrent en disant, au bout d'un silence :
Oui, c'est une de nos meilleures !
Oui, c'est une de nos meilleures !
.
Henri Vincenot
Toutes les églises sont un point de mariage
entre les énergies de la terre et du ciel.
(...)
.
Une église est, par définition,
un amplificateur énergétique.
(...)
Ce qu'on oublie souvent, c'est qu'autrefois une église
était un véritable ATHANOR,
à la manière de nos centrales modernes qui transforment
l'énergie en électricité, source de lumière physique.
Les fantastiques vaisseaux de pierre que sont nos basiliques et nos cathédrales
ont été construits comme des creusets alchimiques dans lesquels,
la matière transfigurée servirait de support à la conversion des hommes
et les aiderait ainsi à accéder au sacré.
L'église romane, par exemple, est un ouvrage d'art
qui fonctionne comme une machine à régénérer et à guérir,
non seulement sur le plan physique,
mais sur tous les plans de la conscience manifestée,
du vital au spirituel.
C'est aussi, bien sûr, un lieu de prière,
et plus particulièrement de prière à la Vierge Mère,
à laquelle la plupart de nos églises sont consacrées.
Car elles ne pouvaient accomplir de miracles qu'en son nom.
Elle, l'unique médiatrice.
Et cela fonctionne toujours.
Qui de nous n'a ressenti dans certaines églises
une impression d'apaisement et de plénitude.
On est bien, on se sent presque devenir meilleur !
Car un sanctuaire, c'est avant tout un lieu cosmo-tellurique
où se marient les énergies du ciel et de la terre.
Et la concordance des deux, parfaitement équilibrées en un seul endroit
par la sagesse des constructeurs,
permet alors à l'homme qui est capable de la transmuter,
d'accéder à l'énergie du ciel, additionnée au pouvoir de la terre.
.
Il pourra alors, par la seule force de l'Esprit qui est en lui,
non seulement changer la structure moléculaire de son corps,
mais transformer l'essence même de son être intérieur.
.
Jacques Bonvin - Paul Trilloux
"Eglise romane, lieu d'énergie"
.
Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886,
se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël.
Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques,
considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié
et la matière de quelques exercices décadents.
C'est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule,
j'assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand messe.
Puis, n'ayant rien de mieux à faire, je revins aux Vêpres.
Les enfants de la maîtrise en robes blanches
et les élèves du petit séminaire de Saint Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient,
étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat.
J'étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier
à l'entrée du choeur et à droite de la sacristie.
Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie.
En un instant, je fus touché au coeur et je crus.
Je crus, d'une telle force d'adhésion ,
d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante,
d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis,
tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée
n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher.
.
Paul Claudel
"Ma conversion"
Comme dans le dolmen, l'édifice a contact d'eau avec son puits
qui existe, originellement, au niveau du choeur de chaque cathédrale.
Mais la cathédrale va plus loin.
Elle s'élève dans l'air.
Elle plonge -et on la fait très haute pour cela
- dans les courants aériens, dans les pluies du ciel,
dans les orages de l'atmosphère,
dans les grands courants cosmiques.
Elle recueille la lumière, elle l'absorbe, et la transforme...
De terre, d'eau, d'air et de feu !
Quel athanor a jamais été plus complet
pour réaliser la plus belle des alchimies humaines ?
Car il s'agit bien d'alchimie.
Il s'agit bien de transmutation,
non de métal, mais d'homme.
D'homme que l'on veut conduire
vers un stade supérieur d'humanité.
.
Louis Charpentier
"Les mystères de la cathédrale de Chartres"
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