lundi 31 décembre 2018

Les fêtes de l'hiver

Lundi 31 décembre 2018

Nous avons dit précédemment que le paradoxe des fêtes de l'hiver, 
c'est qu'au coeur de l'obscurité, 
elles soient centrées sur le mystère de la lumière. 

Pour nous, les fêtes de l'hiver sont centrées autour de Noël
Noël, l'épiphanie, le Nouvel An, les fêtes de la chandeleur, 
gravitent autour de l'événement chrétien : 
la naissance du sauveur. 



Bien que la signification de la fête de Noël soit connue, 
nous pouvons, dans le cadre de ce sujet, 
insister sur l'importance des symboles lumineux de cette fête.

Placée au moment le plus fort de la nuit cosmique, le 25 décembre -
 ce qui ne correspond à aucune réalité historique - proche du solstice, 
cette fête coïncide avec les antiques fêtes du solstice 
qui sont toutes des célébrations cosmiques

Au moment le plus bas de la course du soleil, est célébrée 
la naissance encore mystérieuse d'un germe inconnu. 
Dans l'imagerie chrétienne, le germe nouveau naît de façon secrète
 parce qu'il est en butte aux poursuites du roi Hérode. 

Cette symbolique de naissance dans la pauvreté allie les contraires : 
le roi attendu par le peuple juif ne va pas naître dans une famille en vue 
mais d'une façon secrète, d'un simple charpentier 
-quelqu'un qui travaille la matière- et d'une vierge.

On retrouve ici le thème de nombreuses naissances de héros divins, 
conçus par une vierge, c'est-à-dire nés d'un élément féminin 
considéré comme intact, totalement pur; 

L'imagerie de Noël - la grotte, l'étable, les animaux; boeuf et âne 
-exprime la naissance de l'indicible dans la matière. 
Ce qui va sauver l'humanité nait dans le secret le plus complet.
 Mystère difficilement exprimable que celui du germe invisible !

Ainsi, le renouveau, lorsqu'il se prépare est encore inconnu; 
seule une sorte d'intuition, de pénétration inconsciente, 
permet de savoir que si, extérieurement, rien n'a changé,
quelque chose à l'intérieur est pourtant différent 
et se dirige progressivement vers un nouveau développement. 

La fête de Noël célèbre à la fois la notion de germe secret 
et celle de retour à la lumière.

L'arbre de Noël en est un exemple : 
le sapin, arbre toujours vert, 
témoin d'une végétation qui jamais ne disparaît, 
est un symbole d'immortalité; 
on y accroche guirlandes et boules lumineuses  
figurant les planètes et la danse des astres...
(...)




L'Epiphanie, avec la venue des mages,
a elle aussi une signification cosmique. 
Les mages sont ceux, qui, connaissant le cours des astres, 
connaissent ainsi l'avenir.
Ils représentent au fond l'intuition 
qui pénètre le sens d'un événement.

Seuls les mages et les hommes simples
que sont les bergers, proches des animaux, 
 ont perçu que quelque chose a changé.
Ainsi, lorsque psychologiquement, quelque chose change
seues en nous l'intuition et une nature simple peuvent le percevoir,
alors qu'une autre partie de nous-même peut très bien ne pas le voir
et ne ressentir que la stagnation.
L'intuition, elle, peut percevoir la possibilité de changement et y croire.
C'est cette partie de nous-mêmes, plus instinctive,
 plus proche de notre animalité,  
qui peut nourrir le nouveau dynamisme.

Le gâteau de la fête des Rois
figure une couronne ou une galette solaire.
Dans ce gâteau est traditionnellement dissimulée la fève, germe caché, 
 qui fera de celui qui le trouve le roi de la fête.




Un germe, une substance précieuse cachée au coeur de la matière, 
attend d'être découvert pour conférer à celui qui le trouve 
la "royauté", la maîtrise.



Un rêve fait par un auditeur
 résume cette idée de façon humoristique ; 
il y est question de l'auteur et de la conférence sur l'hiver :

Elle est un peu en colère parce que des gens lui ont fait changer 
le titre de la prochaine conférence. 
Elle dit alors :
 "J'ai été amenée à parler d'autre chose 
mais finalement j'ai réussi à dire ce que je voulais dire 
et le nouveau titre sera : 
"L'EMERAUDE 
DANS LA POMME DE TERRE"




On pourrait dire : du germe, de la pierre,
du secret caché dans quelque chose de simple.
Il est important de comprendre que c'est
dans quelque chose de simple, dans le quotidien,
qu'on peut trouver le germe, la Pierre,
qui va peu à peu se dégager.
.

Marie-Claire Dolghin
"Les saisons de l'âme"
.




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