mercredi 29 août 2018

Le symbole de la maison dans les rêves (1)





Mercredi 29 août 2018



La maison dans les rêves, qu'elle soit simple cabane, manoir imposant, appartement vaste ou étriqué, elle représente toujours la personne du rêveur.
La maison est l'image de la personnalité et de l'identité du rêveur, de la rêveuse.

Si la maison est belle, grande et cossue, c'est le signe d'une certaine valeur personnelle pour la rêveuse. Cela peut venir équilibrer ou compenser un sentiment inverse dans l'existence. C'est une façon de remettre la notion de sa propre importance au bon niveau. A l'inverse, une minuscule maison, un peu défraîchie ou à l'abandon, indique la nécessité de s'occuper mieux de soi-même. La maison représente toujours un message important pour la relation de soi à soi, pour le sentiment que nous avons de notre existence et de notre valeur.
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L'intérieur de la maison illustre notre vie interne et les différents éléments de notre personnalité. Un vaste appartement représente une riche vie intérieure. A l'inverse un petit studio symbolise une dimension interne étriquée où l'on peut se sentir à l'étroit ou parfois protégée.
Un intérieur harmonieux et soigné montre un accord avec soi-même, tandis qu'un chez soi en pagaille évoque un certain désordre dans nos idées et notre façon de mener notre existence. Un appartement ou une maison vide représente un sentiment d'isolement ou un besoin de nettoyage interne pour repartir à zéro.
  Un intérieur plein de meubles et de choses diverses, symbolise un passé chargé, cela peut être positif comme négatif. Un intérieur étranger nous fait découvrir des aspects de soi jusqu'alors méconnus. L'ambiance de la maison est à l'image de notre ambiance interne, agréable, pénible, nette ou encombrée, accueillante ou désolée etc.

L'extérieur d'une maison représente notre propre aspect extérieur ou du moins le sentiment et l'idée que nous en avons. C'est notre apparence au monde et la façon dont nous nous présentons aux autres. Cela illustre notre sens de la sociabilité et nos valeurs dans ce domaine.
Ainsi une maison joliment fleurie montre une personnalité avenante, une maison sombre et cachée derrière des arbres symbolise au contraire des difficultés relationnelles. Une maison imposante avec de nombreuses fenêtres, représente une forte personnalité très ouverte sur les autres.
Une maison haute et étroite avec de petites fenêtres est le signe d'une personnalité exigeante qui trie beaucoup ses relations.
Plus la maison a de portes et de fenêtres, plus la rêveuse est accessible aux autres et communique bien avec l'extérieur. A l'inverse, plus les ouvertures sont petites ou inexistantes, plus la rêveuse se renferme en elle-même et ne recherche pas le contact avec autrui.
La taille de la maison représente notre importance sociale. Une grande maison nous confère une grande importance dans la société, une petite maison nous représente de façon humble parmi les autres.

La cuisine est une pièce en relation avec la mère. Elle représente le rapport psychologique que nous avons avec ce que représente notre mère. Il y est question de la façon de se nourrir, aussi bien matériellement que moralement.
 C'est une pièce qui véhicule les notions de soins et d'amour. Ainsi une cuisine agréable représente une bonne relation à ses besoins et un sentiment d'estime personnelle suffisant. Tandis qu'une cuisine sombre et laide symbolise un rapport dégradé aux besoins de son corps et de son âme, des difficultés avec sa mère et à être mère soi-même.
La cuisine est aussi le lieu du feu, celui qui transforme les aliments. De ce fait elle représente toutes les capacités à se transformer soi-même. Une grande cuisine propre permet une transformation dans de bonnes conditions. Une petite cuisine très intime offre une transformation de soi à l'abri du regard des autres. L'absence de la cuisine symbolise une grande difficulté à se transformer, donc à évoluer dans sa vie.

La chambre est un des lieux de l'intimité dans la maison. Elle représente notre capacité à nous ressourcer et la qualité de nos relations intimes, affectives et sexuelles. La chambre symbolise notre vie avec l'autre, le compagnon. Une grande chambre claire représente des relations ouvertes et sans arrière pensée avec l'autre. Une chambre sombre et très décorée montre une relation riche et complexe à la fois. Une chambre qui ne ferme pas, symbolise la difficulté à s'isoler pour se retrouver et pour avoir les rapports que l'on souhaite avec l'autre. Une chambre en désordre représente le désordre des sentiments à l'égard de la relation amoureuse, c'est une confusion interne. Une chambre trop rangée montre une trop grande rigidité dans sa vie sexuelle.

La salle de séjour, la salle à manger, le salon toutes ces pièces représentent le lieu des relations avec les autres membres de la famille ou les amis. Elles symbolisent notre façon de communiquer avec ces autres personnes et la qualité des échanges existants dans une famille.
Un grand salon clair symbolise une bonne entente familiale ou amicale, sans cachotteries. Un petit salon sombre sera le signe de relations difficiles.
Un salon tout en longueur représente des relations étirées, voire intermittentes.
L'ambiance du salon est à l'image de l'ambiance dans la famille ou avec les amis. La pièce peut être chaleureuse ou froide, hautaine ou simple, naturelle ou raffinée etc.

La salle de bain est le lieu de l'eau, symbole des sentiments et de l'inconscient. Elle représente la relation avec son corps, notamment avec sa sexualité. Elle symbolise aussi notre capacité à nous laver, soit nous débarrasser de certains évènements et ainsi à nous ressourcer.
Une salle de bain agréable est le signe d'un bon rapport à soi-même et à ses désirs sexuels.
Une salle de bain trop petite représente une vie sexuelle trop étriquée.
Une salle de bain sombre signifie une difficulté à comprendre ses propres besoins.
Une salle de bain colorée, fleurie est signe de plaisir. Une salle de bain qui ne ferme pas représente le manque d'intimité pour vivre un vrai ressourcement.

Les wc, ou toilettes symbolisent le lieu de l'évacuation. Il est ici question de notre capacité à nous débarrasser de certains sentiments ou de certaines idées négatives qui nous encombrent. Les wc qui ne ferment pas nous empêchent toute évacuation et signifient notre difficulté à tourner la page ou à pardonner.
Des toilettes trop étroites ou trop vastes représentent un côté inadapté pour se sentir débarrassée des aspects gênant du passé. Aller aux wc est un acte positif qui nous soulage de certaines choses de notre histoire qui pesaient sur nous ou notre humeur. Il est toujours bon de se soulager aux wc, même en public.

Le grenier représente le lieu de nos idées. C'est tout ce qui nous trotte dans la tête et que nous n'avons pas encore bien déterminés. Ces idées sont encore en haut, elles n'ont pas pris consistance, mais elles existent. Le grenier est un espace de notre esprit où sont aussi rangés nos souvenirs. Aller dans le grenier peut représenter une certaine nostalgie. C'est aussi le signe d'une activité mentale, positive ou pas.
 Du bruit dans le grenier signifie que des idées nous travaillent à notre insu. Un grenier encombré représente une tête trop pleine et surmenée. Un vaste grenier agréable est une capacité intellectuelle positive.

La cave représente le sous-sol de notre conscience. C'est le lieu où nous refoulons certains aspects de notre vie. La cave symbolise notre zone d'ombre, ce que nous avons laissé derrière nous et oublié, mais pas complètement.
Descendre à la cave signifie aller voir en nous-mêmes les contenus oubliés et refoulés de notre vie. Une cave encombrée représente de nombreux aspects refoulés dans sa vie et qui risquent de réapparaître. Une cave inquiétante signifie que nous avons peur de nous-même et notamment de certains de nos désirs.

Article complet ICI
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dimanche 26 août 2018

L'étoile mystérieuse des rêves

Dimanche 26 août 2018 

 

L’étoile mystérieuse des rêves

 

« L’homme a du génie quand il rêve », clamait le cinéaste Akira Kurosawa. Aux frontières de la conscience, le rêve nous veille et nous éveille. Initiatique autant qu’énigmatique, il nous invite à traverser le miroir pour décrypter ses messages...

 
« Dans mon rêve, j’ai sept ans, mais le raisonnement de l’adulte que je suis.
Je navigue dans un monde futuriste, où la guerre a tout détruit.
Je tombe sur la maison de mon enfance, qui, bizarrement, tient debout dans les ruines.
Je descends à la cave et je découvre un mausolée.
Sur les murs couverts de moisissures, des photos épinglées de mon passé
 et des membres de ma famille, sur plusieurs générations,
y compris ceux que je n’ai pas connus.
 
 Alors que je déteste les caves, je ressens une profonde sérénité,
comme si plus rien ne pouvait m’arriver.
Je sens la présence de mes proches, même morts.
Émue de voir que les traces du passé ont subsisté,
en dépit du monde anéanti, je me réveille, des larmes plein les yeux.
 
Une grande force m’accompagne depuis ce rêve,
comme si mes fondations étaient consolidées »,
 
partage Brigitte, alors en pleine phase de transition.


À fortiori lorsqu’il est saillant,
le rêve ferme la boucle d’un certain temps de notre vie,
 pour en ouvrir un autre.
Il est le signe que quelque chose arrive...
Révélateur, il amène à la conscience, sous forme sensible d’images, de mots,
 sensations et symboles crépusculaires,
ce que l’on ne peut encore (se) formuler dans la lumière des jours.

 

Un pouvoir immense

Mystérieux, foisonnant, souvent extravagant, le rêve égrène des énigmes sibyllines, des détails de génie pour le moins cocasses, des intuitions et messages phares, au fil d’improbables scénarios.
 
« Ce que peut le rêve est immense. Réparer, se remémorer, prophétiser, écouter, mettre en garde, terroriser, apaiser, dévoiler, libérer. Et nous permettre d’oublier », relève la psychanalyste Anne Dufourmantelle. Loin des interprétations toutes faites, forcément restrictives, c’est un chemin de connaissance de soi. D’évolution.
 
« La voie royale vers l’inconscient », dixit Freud. Une invitation à l’action à même de nous sortir de la glaise de l’immobilisme et de nos schémas récurrents. Selon Roland Pec, somnologue et psychologue – qui travaille à l’articulation entre la biologie et la psychologie du rêve – interpréter signifie donner un « sens » au rêve, dans ses deux termes : signification et direction.

« L’enjeu n’est pas de chercher la vérité des rêves. L’essentiel, selon moi, c’est la direction : vers quoi ce rêve tend-il ? Quelle orientation indique-t-il, en état vigile ? Le thérapeute, lui, est un facilitateur, un maïeuticien. »
 Cette ouverture magique offre une perspective élargie de notre quotidien, de notre conscience, un autre angle de vue, décalé, sur la réalité. « Plus on travaille l’inconscient par le biais du rêve, plus la conscience devient claire », avertit la psychologue et psychothérapeute Monique Tiberghien... et plus les rêves nous éclairent !
Si tant est que l’on puisse « éveiller » le rêve. Des sages de l’Antiquité aux peuples traditionnels, en passant par les yogis ou les pères de la psychanalyse, le travail sur les rêves a traversé les âges.
 
Ces enseignements trouvent leur écho contemporain dans les recherches menées sur les rêves lucides. On peut ainsi apprendre à développer la conscience du rêve – le convoquer, l’orienter, voire le maîtriser ou le modifier, telle une voie d’éveil. Si les récentes découvertes sur le sommeil, portées par le développement des neurosciences, ont fait progresser la compréhension de la mécanique onirique, la substance même du rêve demeure nimbée d’une importante part de mystère...La part du rêve !
 
 


 

L’histoire rêvée du songe

Ce réel, si cher à la science, s’entrouvre alors sur un monde extraordinaire.
Pour l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, « le rêve est l’art premier ».
« Les textes les plus anciens, sans exception – mésopotamiens, grecs, égyptiens, latins, chinois, etc. – portent mention de récits de rêves », relève Roland Pec, qui mène des recherches sur le sujet.

Même la préhistoire n’est pas en reste. De nombreuses peintures rupestres, parfois vieilles de plus de 30000 ans, témoignent de cette activité onirique. « Selon des paléontologues de renom, une proportion importante de scènes de chasse représenterait davantage des scénarii de rêves que des faits réels », observe Roland Pec. Dans le cours de l’histoire, l’avènement de l’écriture a permis de conserver des traces quant à l’usage et l’interprétation des rêves.

L’une des premières traces écrites d’un rêve proviendrait de Mésopotamie. Elle remonterait au IIIe millénaire av. JC. Gravée sur la stèle dite « des Vautours », elle raconte comment le roi sumérien Eannatum reçut en songe l'ordre de prendre le pouvoir.

L'antiquité est une période faste pour les rêves, perçus comme des portes prophétiques, divines, entrebâillées sur le futur.
« Le dieu a créé les rêves pour indiquer la route au dormeur dont les yeux sont dans l’obscurité », peut-on lire sur le Papyrus Insinger, ce manuscrit phare, daté approximativement du IIe siècle av. J.-C., qui condense la sagesse de l’Égypte antique.
Les prêtres égyptiens, appelés « maîtres des choses secrètes », étaient considérés comme des intermédiaires, à même d’interpréter et de délivrer la clé des songes.
 
Le rêveur grec antique, lui, ne fait pas un rêve, il voit le rêve :
Oneiros (littéralement « qui voit le rêve »), le dieu des rêves, venait en effet visiter le dormeur, dans le but de lui transmettre un oracle.
« Dans les modèles oniromythiques (biblique, antique, mais aussi traditionnel), le monde d’où surgissent les rêves est invisible. Il est surnaturel et extérieur au dormeur.
Soit l’âme du rêveur rend visite à un être surnaturel, soit c’est ce dernier qui lui rend visite. Et les rêves ont pour fonction d’annoncer l’avenir », poursuit Roland Pec.
 
Mais ces visites divines dans le repli du sommeil ne font pourtant pas de l’homme un sujet passif – il est amené à faire des choix et poser des actes. « C’est typique de l’Antiquité : le message symbolique du rêve est totalement ignoré, seule compte la prédiction concrète », relève Roland Pec.
Une exception, cependant, à cette vision : Aristote, auteur de deux ouvrages sur ce thème, affirme haut et fort, au VIe siècle av. J.-C., que le rêve n’est pas issu d’une révélation surnaturelle, mais qu’il découle de l’esprit humain.
De nos jours, cette théorie « intérieure » prévaut largement en Occident. (...) 
 
 
 

vendredi 24 août 2018

Au revoir Michel Cazenave

 Vendredi 24 août 2018

 



Ce que je cherche en fin de compte,
c'est l'expérience intérieure qui a guidé Jung toute sa vie.
C'est de comprendre les épreuves qu'il a dû affronter,
les ténèbres de feu qu'il a dû traverser,
le pouvoir de la mort qu'il n'a cessé de côtoyer. 
Bref, d'entrer dans les tourments d'une âme
si angoissée de comprendre le monde
qu'elle ne s'est jamais reposée dans les clairières
que pourtant elle découvrait à mesure,
ou dans les lueurs d'aube tremblantes
 qui surgissaient quelque fois
au sortir des nuits noires
qu'il avait fallu regarder
sans cligner des paupières.
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+ Autre conférence de Michel Cazenave :