Les rêves à signification collective
Ce sont des rêves mythologiques, à sens général humain
Ce sont des rêves mythologiques, à sens général humain
-notre problématique momentanée est en effet partagée
par nombre de nos contemporains !
Ils représentent ce que les auteurs jungiens
nomment aussi les "grands rêves",
ceux qui correspondent à notre "mythe personnel"
tout en comportant une dimension collective.
Certains rêves d'enfants et de personnalités créatrices, en particulier,
comportent une telle dimension.
Jung note que ces rêves mythologiques ou collectifs ont un caractère
qui pousse instinctivement ceux qui les font à en faire part.
Cet instinct est parfaitement adapté,
car de tels rêves n'appartiennent pas à l'individu;
ils ont une signification collective.
Ils sont vrais en eux-mêmes et d'une manière générale,
et ils sont aussi vrais pour chacun en particulier
et dans certaines circonstances.
C'est la raison pour laquelle dans l'Antiquité et au Moyen-Âge,
on accordait tant d'importance aux rêves.
On ressentait qu'ils étaient l'expression d'une vérité humaine collective.
Un exemple célèbre, issu de la vie de Jung lui-même,
est son rêve récurrent (*), en 1913, d'un torrent de sang
"Je vis un flot immense recouvrir
tous les pays de plaine septentrionaux,
situés entre la mer du Nord et les Alpes.
Les flots s'étendaient alors de l'Angleterre à la Russie
et des côtes de la Mer du Nord presque jusqu'aux Alpes.
Lorsqu'ils atteignirent la Suisse,
je vis les montagnes s'élever toujours davantage
comme pour protéger notre pays.
Une catastrophe épouvantable venait de s'abattre.
Je voyais d'immenses vagues jaunes,
les débris des œuvres de la civilisation flottant
et la mort d'innombrables milliers d'humains.
La mer se transforma alors en flots de sang."
Ce rêve se rapportait à ce qui a finalement été
l'éclatement de la première guerre mondiale.
A l'époque, Jung, très alarmé, craignait qu'il ne préfigure
le surgissement chez lui d'une grave décompression psychique
- et en un certain sens, c'était aussi vrai, car ce rêve a précédé de peu
la grave crise personnelle des années 1912 à 1917,
qui débuta avec sa rupture avec Freud et se prolongea
durant la première période de rédaction de son célèbre Livre Rouge.
.
"Rêves et intuition"
.
(*) En fait, il s'agit plus exactement
d'un rêve éveillé, d'une vision,
qu'il eut au cours d'un voyage en train ...
Mais peu après, au début de l'été 1914,
il eut un rêve récurrent
qui se répéta trois fois :
d'un rêve éveillé, d'une vision,
qu'il eut au cours d'un voyage en train ...
Mais peu après, au début de l'été 1914,
il eut un rêve récurrent
qui se répéta trois fois :
"Au beau milieu de l'été, un froid arctique faisait irruption
et la terre se trouvait pétrifiée sous le gel.
Une fois par exemple, je vis que toute la Lorraine,
avec ses canaux, était gelée.
Toute la région était comme désertée des hommes,
et tous les lacs et les rivières étaient recouverts de glace.
Toute végétation vivante était figée par le gel.
Ces images de rêve se reproduisirent en avril, en mai,
et pour la dernière fois, en juin 1914.
Lors de la troisième répétition de ce rêve,
un froid monstrueux qui semblait venir
des espaces intersidéraux avait envahi la Terre.
Toutefois, ce rêve eut une fin imprévue.
Il y avait un arbre, portant des feuilles,
mais pas de fruits (mon arbre de vie, pensais-je),
dont les feuilles s'étaient transformées sous l'effet du gel
en grains de raisin sucrés, pleins d'un jus bienfaisant.
Je cueillais les raisins et les offrais
à une foule nombreuse qui attendait."
.
La Licorne
.
P-S : On notera que ce rêve de "catastrophe"
se termine d'une bien heureuse façon...
qui laisse présager, sans doute,
le futur apport de Jung à la culture de son époque...
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