vendredi 17 novembre 2017

Rêve 51 : Rêve partagé

Vendredi 17 novembre 2017


Ce rêve s’est produit au cours de l’hiver 1982.
J’étais à l’époque jeune mariée, et étant canadienne d’origine
nous avions décidé tous deux d’immigrer avec nos rêves et nos espoirs au Québec.
 Le mariage datait de trois ans mais partait déjà à vau-l’eau,
et les difficultés financières qui surgirent dès notre arrivée au Québec
contribuèrent à creuser notre incompréhension mutuelle.
Nous étions à la fois en forte empathie, à la fois en rapports de force perpétuels.
 Au bout d’un an de ce régime, je commençais à songer à rompre les liens,
j’aspirais en fait à retrouver ma liberté et à repartir à zéro.
C’est alors que je fis un rêve. (...)

Je suis dans une petite maison d’une pièce.
Dehors, il fait une tempête de neige monstrueuse.
Soudain on frappe à la porte à coups redoublés.

C’est mon mari. Je ne veux pas qu’il entre car la porte donne directement
sur la tempête de neige (au Québec il y a toujours soit deux portes,
soit un vestibule qui sert de sas entre la maison et dehors).

Là il n’y a aucune protection et je sais que la tempête va s’engouffrer.
Une bataille s’engage alors entre mon mari qui réussit à entrebâiller la porte
de peine et de misère, avec effectivement du vent, de la neige,
de la tourmente qui s’engouffrent,
 et moi qui tant bien que mal m’évertue à la refermer.

Le rêve m’avait frappée comme seuls savent le faire certains rêves.
J’avoue que je ne sais plus si c’est moi qui le racontai alors à mon mari
ou si c’est lui qui entreprit d’en parler.
Toujours est-il que le lendemain il me parla à son tour d’un rêve
qui l’avait troublé et ébranlé durant la nuit.

Il avait rêvé qu’il était dehors dans une tempête de neige,
et qu’il frappait désespérément à la porte d’une petite maison
dans laquelle je me trouvais en me suppliant d’ouvrir
et que je bloquais la porte et l’empêchais d’entrer.

Cette expérience commune nous a beaucoup impressionnés.
Elle n’a cependant pas empêché notre séparation qui se produisit un an plus tard.
Cependant, au-delà de nos propres prises de décisions conscientes,
nous avons pressenti après cette expérience que les êtres humains
étaient probablement beaucoup plus liés que ce que les apparences montrent.

Comment, je ne sais pas, mais je crois que ce jour-là,
 j’ai pour la première fois vraiment pressenti cette immense toile invisible
 qui semble lier les êtres vivants, dans une autre dimension
qui nous échappe au quotidien.

.
.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire