Pauli aurait fait un autre rêve, celui-là :
"On m’annonce officiellement la visite d’un « roi ».
Il s’approche réellement vers moi, et parle d’une grande autorité:
« Professeur Pauli, vous êtes dans la possession d’un appareil
qui vous permet de voir à la fois le danois et l’anglais.»
Pauli sait que différents mots qui commencent en danois avec un v,
le font en anglais avec un w. Il l’a examiné à propos d’un rêve (*),
dans lequel son ancien professeur danois Niels Bohr,
lui a expliqué, que la différence entre v et w correspondait
à celle entre le danois et l’anglais:
"Je ne devrais pas m’arrêter au danois, mais aussi passer à l’anglais."
Ce n’est qu’en octobre que Pauli envoie ce rêve à C.G. Jung.
Lui voit dans le V, le chiffre romain pour 5,
et il remarque dans une lettre à Pauli:
"Le V indique le 5 romain et le double égale W = 2 x 5 = 10, et 10 = 1.
De sorte qu’il s’agit ici encore aussi de W (le double V), de l’un et du tout".
De l’appareil pour pouvoir voir en double, il croit que
"C’est une caractéristique remarquable de l’homme qui est uni en soi-même.
Il voit la forme de l’opposition intérieure et extérieure, pas seulement le V = 5,
ce qui est un symbole pour l’homme naturel,
qui est emprisonné dans le monde sensuel et sa clarté,
avec sa conscience qui est fondée sur la perception.
W (double V) est au contraire l’homme complet, qui n’est plus scindé,
et qui voit bien l’aspect extérieur du monde,
mais en même temps le sens caché de cela."
.
Texte ici
.
Voici le rêve de Pauli en question :
1er octobre 1954
Bohr arrive et m'explique que la différence entre v et w
équivaut à la différence entre danois et anglais.
Il serait bon que je ne m'en tienne pas au seul danois
et que je passe à l'anglais.
Il m'invite alors dans une grande fête dans son institut
qui vient d'être réaménagé (nouvelle maison).
D'autres personnes qui vont toutes à la fête arrivent :
j'en connais certaines, d'autres me sont inconnues.
Dans le fond, j'entends des voix italiennes.
Un Danois inconnu d'un âge assez avancé est là avec sa femme,
ainsi que mon collègue Jost de Zürich
(professeur de physique théorique, proche collaborateur).
Je vois qu'il s'agit d'une grande réception, très importante.
Je me réveille tendu, le mot "vindue" (**)
me vient immédiatement à l'esprit
et je l'associe donc au rêve.
.
Correspondance Pauli-Jung
p 213
.
(**) En lien avec le mot vindöga (oeil du vent)
qui, en vieux suédois, veut dire "fenêtre".
(le mot danois "vindue" a donné "window" en anglais)
.
.
Texte ici
.
Voici le rêve de Pauli en question :
1er octobre 1954
Bohr arrive et m'explique que la différence entre v et w
équivaut à la différence entre danois et anglais.
Il serait bon que je ne m'en tienne pas au seul danois
et que je passe à l'anglais.
Il m'invite alors dans une grande fête dans son institut
qui vient d'être réaménagé (nouvelle maison).
D'autres personnes qui vont toutes à la fête arrivent :
j'en connais certaines, d'autres me sont inconnues.
Dans le fond, j'entends des voix italiennes.
Un Danois inconnu d'un âge assez avancé est là avec sa femme,
ainsi que mon collègue Jost de Zürich
(professeur de physique théorique, proche collaborateur).
Je vois qu'il s'agit d'une grande réception, très importante.
Je me réveille tendu, le mot "vindue" (**)
me vient immédiatement à l'esprit
et je l'associe donc au rêve.
.
Correspondance Pauli-Jung
p 213
.
(**) En lien avec le mot vindöga (oeil du vent)
qui, en vieux suédois, veut dire "fenêtre".
(le mot danois "vindue" a donné "window" en anglais)
.
Cet "œil du vent" n’évoquerait-il pas l’œil de l’Esprit ?
RépondreSupprimerLe mot " vindue " me rappelle d’autre part qu’en langue bretonne Dieu se dit Doue (prononcé : doué) et, même si W.Pauli n’était probablement pas bretonnant..., cela me fait penser à vind/wind Doue ou à wind/ deu (dei) : le vent de Dieu (en anglais et en breton, ou en anglais et en latin) ; et le vent de Dieu c’est encore l’Esprit qui souffle où il veut. L’œil de l’Esprit serait la conscience* divine en l’homme, qui permet à celui-ci de passer du danois à l’anglais, "langue des anges" (angli = angeli), et de voir ainsi le fond des choses au delà ou en deçà de leur apparence superficielle. Ce qui rejoindrait le point de vue de Jung estimant que le passage du Vau W suggérait qu’il s’agissait de voir l’unité sous-jacente à la multiplicité, de voir le Un dans le Tout. Le V serait la manifestation seule, le W serait la manifestation plus le reflet sous-jacent de la manifestation (V+V’)**que l’individu ne peut percevoir s’il ne se laisse pas éclairer par l’œil du vent, par l’œil divin qui demande à s’ouvrir en lui.
Amezeg
* L’œil...
** Le fond transcendant et la réalité visible, la manifestation en ce monde, étant des reflets l’un de l’autre.
P.S.
RépondreSupprimerVindue, vindöga, œil du vent, fenêtre*...sur l’éternité : ouverture sur l’Unus Mundus
(voir ici l’illustration bien connue : http://grandsreves1234.blogspot.fr/2014/12/reve-9-reve-cosmique.html)
Amezeg
* fait naître...
Merci Amezeg !
RépondreSupprimer"Le W serait la manifestation plus le reflet sous-jacent de la manifestation (V+V’)" : c'est précisément ce que je voyais, aussi, dans cette lettre double...
L'association avec la gravure du pélerin ...est géniale !
Je crois qu'il y a un rapport.
C'est bien là la "fenêtre" sur "l'autre côté des choses", et une ouverture sur le monde "Un".
Quant à l'oeil du vent = oeil divin, je ne sais pas...je laisse mûrir... :-)
Par "oeil du vent", je voyais plutôt ce qu'on appelle "l'oeil du cyclone"...
SupprimerCe point immobile qui reste épargné par l'agitation alors que tout tourne et s'agite autour...
...ça ressemble d'ailleurs plus ou moins à une "petite fenêtre ronde", à un "trou noir" aussi...
Images évocatrices ici :
http://vous-et-voies.com/chemin_eva/itineraires-bis/enfants-de-lair/attachment/l-oeil-du-cyclone/
http://www.charlieboquet.com/portfolio/l%C2%90oeil-du-cyclone/
Autre remarque : en anglais, W (qui est l'initiale du prénom de Pauli...) se dit "double U" (double "you" ?)
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