dimanche 31 janvier 2016

Un très beau rêve...de son et de lumière

Dimanche 31 janvier 2016


 
Le magicien-créateur


 
Je vois et peut-être j'entends...
comme une page de musique, une partition...
je vois la clé de sol, des notes...ces notes ne sont pas immobiles...
c'est une écriture mais qui se détache de la page, en bloc, 
comme si les écritures se confondaient avec les ondes vibratoires, 
comme si la musique que j'entends, 
je la transposais en signes et mouvements ondulatoires...
ces ondes et les signes qui les parcourent 
s'étirent dans l'espace, vers l'infini...

Il me vient l'image d'un sonneur, 
d'un magicien habillé de bleu 
et, sur son habit, il y a des étoiles dorées...
un magicien qui soufflerait dans une longue corne, 
une longue trompette dont sortirait le son...



 
la lumière et le son sortent ensemble de cette espèce de trompette, 
en petites particules qui se répandent dans l'univers...
et les étoiles de l'habit se détachent aussi 
et participent à cette grande fête...
c'est léger, très léger, et, de temps en temps, 
dans cette fenêtre où se dessinent des volutes, 
apparaissent des images, comme si le sonneur les engendrait, 
comme des bulles de savon...
la lumière et les sons se condensent en bulles, en volutes 
dans lesquelles il y a des images mais indéfinissables...
elles évoluent dans l'espace jusqu'à devenir invisibles..;

 

 
Il y a toujours le magicien et il ne joue plus de la trompette. 
Il est là, spectateur...peut-être prend-il conscience 
que c'est lui qui est le créateur, qu'il est à l'origine ?
 
Il se rend compte qu'il n'a pas "voulu", 
c'est venu à travers sa musique...
c'est une création qui est venue par l'amour 
d'avoir créé un son dans l'univers...
il se contente de regarder maintenant ce qui est sa création...
il est un peu fasciné, il se dit que c'est beau, il laisse faire, 
ça ne lui appartient pas, ça ne lui a jamais appartenu...
 
il n'avait rien voulu au départ, 
il est heureux de contempler cette beauté, 
il regarde, il ne parle pas...il n'y a rien à dire, rien à faire 
et cette contemplation peut durer très longtemps...
le temps n'existe pas, là...ça peut durer à l'infini..
.ce mouvement de ces deux êtres-là est presque parfait, 
faut laisser...les choses...le mouvement...



 
Et maintenant, 
je vois le magicien qui tourne le dos à  sa création, 
il s'en va...peut-être a-t-il d'autres choses à faire ? 
Peut-être encore jouer de sa trompette ? 
Peut-être recréer quelque chose ? Peut-être rien ? 
 
Il a peut-être une baguette magique...
il est riche d'être dans ce mouvement 
et d'obtenir des choses sans le vouloir...de créer des choses...
il s'en va, très calmement, il y a de la musique autour de lui, 
il est entouré d'une harmonie musicale...
il y a aussi des particules de lumière autour de lui...
et je veux bien arrêter mon rêve là !....
.
 
Rêve éveillé de Béatrice
Extrait de "Un escalier vers le ciel"
de Georges Romey
.




vendredi 29 janvier 2016

Rêves de guérison

Vendredi 29 janvier 2016

Dans la Grèce antique, les gens venaient de partout 
pour recevoir des rêves de guérisons 
grâce au rituel de l'incubation onirique. 
Il s'agissait de dormir dans l'un des nombreux temples 
dédiés à Esculape, dieu de la médecine.

De nos jours, l'incubation en rêve 
se fait dans l'intimité de notre demeure.
Juste avant le sommeil, prenez le temps 
de penser à ce qui vous préoccupe 
et soyez assuré que votre subconscient, 
guidé par la sagesse de l'âme,
vous conseillera et vous informera 
par l'intermédiaire du rêve. 
Ainsi, la solution ou la nouvelle perspective obtenue 
vous permettra de résoudre les conflits 
ou les inquiétudes précédents.


A titre d'exemple de rêve de guérison, voici l'expérience de Simon.

A 17 ans, Simon fait un voyage en France d'une durée de un mois. 
Il y rencontre une jeune Hollandaise, s'attache à elle et en devient amoureux. 
Au retour des quatre plus belles semaines de sa vie, 
il a de la difficulté à décrocher de cette expérience. 
Eloigné de la personne aimée, il est en proie à une immense tristesse 
qui le rend passif et inactif. Un mois plus tard, il fait le rêve suivant :

Je suis dans une salle d'attente située à l'étage supérieur
 de l'ancienne maison de mes grands-parents maternels. 
La salle, sans décoration, contient quelques chaises
 le long des murs blancs sans fenêtre. 
Le plancher est en bois et la pièce éclairée 
par une lumière tamisée.
Je suis assis sur une chaise, 
en compagnie de quelques autres personnes 
auxquelles je ne prête pas attention. 
Sur le mur à gauche, j'aperçois une ouverture, 
un cadre de porte sans porte. 
Je ne peux cependant pas voir de l'autre côté.


Je ressens une tristesse et une énorme lassitude. 
En fait, je suis conscient que cette salle d'attente est réservée 
aux personnes prêtes à mourir. 
Je le suis (dans mon rêve, non dans la réalité). 
Dans ma tête, j'entends une voix qui annonce
 le nom de la prochaine personne. 
L'homme à côté de moi tressaille. 
Il n'ose pas se lever et son hésitation m'exaspère. 
Alors une voix résonne dans ma tête 
et me dit qu'elle sait que je suis prêt
 et que je n'hésiterai pas. Elle m'enjoint donc d'y aller.



Je me lève, traverse l'ouverture, 
descends l'escalier de la maison de mes grands-parents
 et, arrivé aux dernières marches, je m'arrête. 
Sur ma droite, de l'autre côté de la salle, 
un homme est assis sur un divan.
Il a les cheveux longs, 
une petite moustache et une courte barbe.
 Il est tout en lumière et il se dégage de lui 
une aura de chaleur et de sérénité. 
Lorsqu'il me parle, sa bouche ne bouge pas. 
J'entends sa voix dans ma tête, grave et douce,
 pleine de sollicitude et de compassion. 
Elle est très apaisante. 

J'ai conscience de la présence d'autres personnes 
que je ne vois pas.


Toujours par télépathie, il me dit quelque chose comme : 
"Bienvenue parmi nous. N'aie pas peur, 
nous sommes ici pour t'aider, te libérer. 
Nous connaissons ta tristesse et savons que tu es prêt à mourir. 
mais d'abord, viens à mes côtés, nous allons réviser ta vie,
 instant par instant, les bons moments comme les mauvais. "

J'avance donc jusqu'à lui, et nous passons en revue ma vie.
Ensuite, il me fait passer des tests. 
Je ne me souviens pas dans quel but et ne me rappelle que d'un seul.
Je vois mes mains tenant un morceau de cantaloup. 
Tout le reste est nébuleux. 
Il me dit que je dois mordre dans le cantaloup 
et sculpter la Hollande avec mes dents. 
Je m'exécute.


Puis il revient, me donne une gourde bleue,
en me disant que ce n'est pas la mort 
que je suis venu chercher, mais une purification. 
Il me dit que la gourde contient 
toutes les mauvaises choses de ma vie, 
les expériences négatives, tout ce qui fait mal et que, 
pour m'en débarrasser, je dois simplement la vider. 
En la vidant, je vois de l'eau et une pâte blanche sortir.



Dès qu'elle est vide, je sens en moi 
une béatitude incroyable et indescriptible. 
Je me sens serein, calme, léger, au chaud, neuf. 
jamais je n'ai été aussi bien. 
Je revois alors l'homme. Il n'est plus du tout en lumière. 
Il est redevenu normal et il monte un escalier roulant. 
Il me dit que son travail est terminé, 
me souhaite bonne chance et part 
sans rien demander en retour."

Au réveil, Simon sait tout de suite qu'il est libéré du chagrin 
de son retour de voyage. Il se sent bien toute la journée.

Dans ce long rêve, plusieurs aspects de nature spirituelle sont abordés. 
On débute par la préparation à mourir, donc à se transformer, 
à laisser tomber une partie de sa personnalité. 
Ensuite, il y a la rencontre avec l'homme lumineux, 
qui agit comme guide et thérapeute. 
L'expérience de faire le bilan de sa vie est un privilège 
que les personnes sur le point de mourir accomplissent habituellement.

Simon passe aussi des tests symbolisant l'initiation intérieure 
qui amène des changements dans la conscience du rêveur. 
Le cantaloup dans lequel il mord et sculpte la Hollande 
pourrait représenter l'aspect sensuel 
de sa relation avec la jeune Hollandaise 
ou encore sa capacité à mordre de nouveau dans la vie. 
Finalement, la gourde qu'il vide de son contenu 
achève sa guérison jusque dans son corps mental 
indiqué par la couleur bleue de celle-ci.

Après un certain temps d'expérimentation, 
j'ai acquis la certitude du pouvoir de guérison à l'état de rêve 
et j'ai dû même y faire appel en toute urgence. 
Je suis en voyage avec un groupe d'amis 
quand je dois faire face à un chagrin d'amour. 
Ne voulant pas gâcher le reste de mes vacances 
par cette peine inattendue et terriblement douloureuse, 
je fais l'effort de regarder la situation en face 
et d'accepter cette peine causée par ma naïveté. 
Puis, je demande à mon guide intérieur 
de panser les plaies le plus vite possible 
afin de vivre harmonieusement le reste du voyage. 

La nuit suivante, je rêve à l'homme aimé 
et à un personnage bienveillant 
qui m'explique la cause de mon désarroi.

Le lendemain, au réveil, 
mes pensées douloureuses se sont envolées 
pour faire place à un profond sentiment de paix. 
J'accepte, sans ressentir la souffrance de la veille, 
que la personne aimée s'éloigne de moi. 
Preuve que la guérison est bien amorcée, 
je me réjouis même de son nouveau bonheur. 
Quel soulagement !

Un facteur commun de ces rêves inspirants 
est la présence de la lumière
représentée par différents symboles, 
dont le soleil, la clarté éblouissante du jour
les astres, un faisceau lumineux aveuglant, un objet brillant.
cette lumière témoigne de l'omniprésence de l'Esprit.

Il y a aussi la présence du son
représenté par des paroles bienfaisantes 
venant d'une source connue ou inconnue, 
par des musiques célestes aux sonorités élevantes 
ou par les sons de la nature 
qui régénèrent nos forces intérieures.
Il peut s'agir d'un seul et unique mot 
qui résonne sans cesse 
afin d'éveiller une nouvelle aptitude
 ou un potentiel ignoré jusqu'à maintenant.



Une femme de 38 ans, en période de cheminement personnel, 
fait le rêve suivant qui réunit lumière et son :

L'escalier lumineux

"Je marche seule dans un endroit inconnu. 
Cependant, je me sens très bien .
Soudain, devant moi, apparaît un long escalier
dont les marches lumineuses montent 
vers une immense source de lumière.
je regarde intensément cette lumière qui m'attire.
Une voix se fait entendre et elle me dit ceci :
"Ne détourne jamais ton regard de cette lumière."
Je m'éveille avec un sentiment de bien-être profond.

Ces deux éléments, lumière et son, 
manifestations de l'Esprit,
constituent la nourriture de l'âme.
Ils apportent force et vitalité 
pour survivre dans la dimension physique 
et pour bien prendre en main ses responsabilités.
On nourrit tous les jours le corps physique avec des aliments, 
le corps émotionnel avec des sentiments 
et le corps mental avec des connaissances intellectuelles, 
des lectures, des films et des conversations.
Mais qu'avons-nous à offrir au corps spirituel ?

Le rêve est un outil pour lui permettre 
d'accéder à cette nourriture divine :
..
Nicole Gratton
"L'art de rêver"
.



mardi 26 janvier 2016

Comment incuber un rêve

Mardi 26 janvier 2016

"Le rêve est un remède qu'on a pour rien,
sans médecin ni sorcellerie".
.
Goethe

.

Temple d'Epidaure, Grèce


Manière active d’entrer en relation avec nos rêves, 
«l’incubation onirique» est une pratique très ancienne 
qui remonte à l’Antiquité grecque. 
Durant un millier d'années 
(du VIème siècle avant J-C au Vème siècle après J-C),
elle fut pratiquée dans les temples consacrés à Esculape, 
dieu de la médecine, 
pour guérir de diverses maladies, 
obtenir un conseil ou bien résoudre un problème. 

Mais un temple n'est pas indispensable, 
il est possible de pratiquer chez soi l'incubation onirique 
par un travail préparatoire et le respect de quelques règles 
qui rejoignent celles de l’autosuggestion et de la créativité en général.



1. L’isolement

La première chose est de disposer d'un lieu calme 
où l’on ne sera pas dérangé ou distrait de son objectif d’induction onirique. 
L’incubation onirique est une forme intense de recueillement 
à l'intérieur de soi qui requiert de la quiétude, tant extérieure qu’intérieure. 

2. La formulation du rêve

La question spécifique pour laquelle on attend une réponse en rêve 
sera énoncée de manière aussi simple que possible. 
Une courte phrase positive du type, 
«Cette nuit, dans mes rêves, je vais...», 
permet de focaliser l'esprit sur un objectif clair, facile à retenir 
et à mettre en oeuvre durant le rêve. 
Transcrire cette phrase dans son journal de rêves 
et l'associer à une illustration évocatrice en renforcera l'impact.
3. L’immersion

Partant du principe que le rêve n’est qu’une mise en forme 
de nos pensées et de nos préoccupations,
 il est bon de se plonger à l’état de veille dans le sujet du rêve incubé. 
S’imprégner de tous les matériaux appropriés 
se rapportant au thème choisi (livres, photos, etc.). 
Réfléchir, méditer ou pratiquer du remue-méninges sur la question à poser. 
Faire des observations ou s'impliquer 
dans des activités se rapportant au rêve projeté.
4. Le temps d'incubation

Si notre cerveau, tel un super ordinateur, est une machine admirable, 
sa mémoire et ses capacités de traitement de l'information 
n'en sont pas moins limitées. 
Pour cette raison, il est bon de démarrer le travail de programmation 
2 ou 3 jours à l'avance.
5. L’induction proprement dite

Au coucher, pratiquer si possible un exercice de relaxation corporelle
 pour faciliter la concentration et la réceptivité. 
Une fois détendu, visualiser le rêve projeté 
et se répéter mentalement la phrase d’incubation 
en focalisant nos pensées sur elle. 
Effectuer cette "programmation" interne jusqu’à l’endormissement.
6. Le rappel du rêve

Comme pour les rêves ordinaires, garder les yeux clos sans bouger, 
et laisser émerger les souvenirs du rêve. 
Revivre ensuite ces souvenirs 
pour bien les graver dans la mémoire de veille.
7. La transcription du rêve dans le journal

Noter le rêve aussi fidèlement que possible 
sans réfléchir à sa pertinence 
par rapport à la phrase d’incubation. 
8. L’examen du rêve

Cette phase peut être différée. 
Elle consistera à dégager les enseignements du rêve 
par rapport au contexte de veille. 
Comme les rêves ordinaires, les rêves d’incubation 
ont une dimension créative recouverte bien souvent 
par le voile du symbolisme et de la condensation.
.
Article du site Oniros
.

samedi 23 janvier 2016

L'incubation ou la guérison par les rêves

Samedi 23 janvier 2016

Asclepios et sa fille Hygie soignant un malade

L'incubation est un rite divinatoire
des religions antiques et de certains chrétiens 
consistant le plus souvent à dormir 
dans ou près d'un sanctuaire 
pour obtenir, sous la forme d'un songe, 
les prescriptions d'un dieu guérisseur.

Parfois, au lieu d'un temple,
il peut s'agir d'un lieu sacré, 
une source, une grotte, un puits.

L'incubation a beaucoup été pratiquée à l'époque romaine : 
il y avait environ 400 temples 
où l'on pratiquait ce rite dans le bassin méditerranéen,
 dont celui d'Esculape, l'équivalent romain d'Asclépios

Au Japon, trois temples sont réputés pour leurs rêves d'incubation : 
Ishiyama-dera, près du lac Biwa, 
Hase-dera, au sud de Nara, et Kiyomizu-dera, à Kyoto.
Le maître guérisseur qui apparaît dans les rêves d'incubation est Yakushi Nyorai.

L' istikhàra, en Islam, est la récitation d'une prière 
pour obtenir une réponse à un problème donné ou de faire le bon choix.

L'incubation est en fait répandue partout dans le monde
Amérique centrale, Afrique du nord, Australie, 
Bornéo, Chine, Inde, Iran. 

Souvent utilisée pour la guérison de la stérilité, 
elle peut être aussi une méthode pour guérir d'autres maladies 
comme la paralysie, la cécité, la claudication 
et a été également un moyen de prédire l'avenir

L'étude des inscriptions gravées sur les stèles des temples 
a permis de montrer l'évolution des pratiques de l'incubation. 

Aux premières cures miraculeuses survenant pendant le rêve 
succéda l'indication de remèdes, puis des prescriptions 
qui produisaient une guérison ultérieure.

Asclepios (Esculape), dieu de la médecine

L'incubation se pratiquait 
dans les grottes d'Amphiaraos et de Trophonios.
 Puis, à partir du Ve siècle av. J.-C. 
dans le sanctuaire d'Epidaure en Argolide, 
sous l'égide d'Asclépios
au niveau duquel des stèles ont été retrouvées, 
relatant 43 histoires de guérisons de patients. 

Dans l'incubation thérapeutique, les malades se rendaient 
dans un temple dédié au dieu de la médecine 
et s'étendaient sur une peau d'animal, dans l'adyton, pour y dormir, 
après avoir reçu les instructions des prêtres leur recommandant 
d'être particulièrement attentifs à l'aspect qu'aurait le visage du dieu 
si celui-ci leur apparaissait en rêve.
Le dieu pouvait apparaitre barbu, ou jeune garçon, 
accompagné ou non d'une de ses filles Hygieía, Panákeia ou Iaso, 
mais aussi sous la forme d'un chien ou sous forme d'un serpent.


Lorsqu'il touchait la partie malade, ce dernier guérissait. 
Si le malade n'était pas visité par le dieu, il devenait donc incurable. 
La coïncidence entre le rêve du malade et celui du prêtre était le sumptôma

Le dieu pouvait apparaitre onar (c'est-à-dire dans le rêve), 
ou upar (dans une vision à l'état de veille). 

(...)

.
.
P-S : Si le sujet vous intéresse,
vous pouvez lire d'autres articles
concernant l'incubation
sous les liens (en rouge)...
.
Le bâton d'Asclepios
est à l'origine
du symbole bien connu du caducée :

image ici
.

Le rêve de Péricles

Périclès, 499-429 av. J-C, fut un grand homme d'état, démocrate,
bâtisseur, protecteur des arts et du peuple.
Le récit suivant concerne la construction de L'Acropole, à Athènes :

Un événement merveilleux, survenu au moment de la construction,
révéla que la déesse Athéna ne restait pas à l'écart de l'ouvrage,
mais y apportait sa contribution et aidait à son achèvement.


Le plus actif et le plus zélé des artisans fit un faux-pas 
et tomba du haut de l'édifice ; 
il était dans un état déplorable et abandonné des médecins.
Périclès était découragé, mais...
...la déesse lui apparut en songe et lui prescrivit un traitement 
qui lui permit de guérir cet homme vite et aisément.

A la suite de cet incident,
il éleva aussi la statue de bronze
d'Athéna Hygieia sur l'Acropole,
 près de l'autel qui s'y trouvait auparavant,
d'après ce que l'on dit. »
(Plutarque "Vie de Périclès")

Le récit ne donne pas d'indications
sur la blessure et sur le traitement appliqué...
mais il montre la mentalité de toute une époque :
les hommes étaient encore attentifs à leurs rêves.
.

Article complet ici
.

vendredi 8 janvier 2016

Bouddhisme, taoïsme et grands rêves

Vendredi 8 janvier 2016


LES RÊVES DU DESTIN

Le bouddhisme comporte aussi ses rêves légendaires. 
Les plus célèbres, tous prémonitoires,
accompagnent la vie du Bouddha.

Les Jakatas, récits de ses vies antérieures, 
le montrent déjà expert dans l'interprétation des songes.
Le Lalita Vistara ("le développement des jeux"), 
reprenant au début de notre ère des textes plus anciens, 
raconte la vie du Maître.

Sa mère, la reine Mâyâ, décrit un jour un rêve 
à son mari et aux sages brahmanes : 
"Pareil à la neige et à l'argent, surpassant la lune et le soleil, 
le meilleur des éléphants, magnanime et très beau, 
aux pieds bien proportionnés, aux six défenses, 
aux articulations solides comme le diamant, 
est entré dans mon sein."

Les brahmanes prédisent la naissance d'un fils 
qui se fera moine et deviendra Bouddha. 
Alors que l'enfant est devenu jeune homme, son père le voit en songe
 "sortir de la maison escorté d'une troupe de dieux, 
puis s'en aller, moine errant, couvert d'un vêtement rougeâtre".
Le roi désolé cherche à retenir son fils par les plaisirs du luxe. 
Il le marie à la belle Gôpa, qui fait un terrible cauchemar.

"Toute cette terre était ébranlée avec ses montagnes et ses pics,
 les arbres secoués par le vent, brisés et déracinés,
 étaient tombés au sol.
Elle voit tomber le soleil, la lune et les étoiles, 
ses bijoux et ses meubles brisés, 
ses cheveux, ses mains et ses pieds coupés, 
les affaires de son mari dispersées. 
Des météores sortent de la ville plongée dans l'obscurité, 
l'océan se soulève, 
le mont Mérou, centre mythologique du monde, 
est "ébranlé jusque dans ses fondements".

 Son mari la rassure : 
"Parce que tu as vu les lumières 
sortant de la ville plongée dans les ténèbres, 
bientôt dans le monde entier aveuglé par l'ignorance 
je ferai luire la lumière de la sagesse."
.

Plus tard, cinq grands rêves accompagnent son parcours 
jusqu'à l'illumination qui marque le début de sa vie de Maître. 
Dans le dernier, "assis sur un côté du mont Mérou qui lui sert de trône,
 il voit les disciples et les dieux qui, les mains jointes, s'inclinent. 
Il voit sa victoire au milieu du combat 
et les dieux jetant dans le ciel des cris de joie."

Plus personnalisé que l'hindouisme, 
le bouddhisme rejoint ainsi les autres grandes religions. 
Comme elles, bien qu'il se défende d'en être une 
et qu'il applique au rêve des techniques qu'elles ignorent, 
il retire de l'onirisme visionnaire une caution sacrée.


offrande d'encens pour obtenir un rêve


Ainsi s'intitule l'article que consacre au renouveau des pratiques oniriques taoïstes 
l'ethnologue Brigitte Baptandier dans la revue Terrain de mars 1996. 
Tout au long de l'année,
le pèlerinage au Temple des Neuf Seigneurs Immortels, 
sur le Mont des Pierres et des Bambous
donne lieu à des rites qui ne sont pas sans rappeler 
l'incubation dans la Grèce antique.

Prières, offrandes, méditations, purification et rites divinatoires 
ponctuent les étapes de l'ascension 
des escaliers de pierre qui montent jusqu'au temple, 
où les pèlerins s'allongent, hommes à l'est et femmes à l'ouest, 
pour obtenir en rêvant la réponse à une question, 
une guérison ou la résolution d'un problème.

L'esprit pratique chinois ne faisant pas grande différence 
entre le spirituel et le terrestre, 
tout sujet peut être éclairé par un rêve
L'essentiel est d'avoir assez de "Qi", d'énergie, 
pour produire un grand rêve
Il faut pour cela être sincère, sans désirs parasites, 
et savoir comprendre le message onirique. 
Des rêveurs professionnels proposent leurs services, 
dont le pèlerin peut vérifier la valeur
en tirant des runes sur l'autel des neuf dieux.

Particulièrement populaire, l'incubation onirique montre 
que la quête et l'interprétation des rêves sont indissociables 
de la recherche taoïste d'une conscience supérieure
comprise non comme une augmentation
des capacités intellectuelles à la spéculation mentale,
mais comme l'intégration des différents niveaux 
(physique, inconscient, spirituel)
 de l'expérience humaine.
.
Sylvain Michelet- Roger Ripert- Nicolas Maillard
"Le livre des rêves"
.


mercredi 6 janvier 2016

Carnet de rêves...du 18ème siècle !

Mercredi 6 janvier 2016

Savant de réputation internationale, 
esprit cartésien et encyclopédique
comme en produisit le XVIIIe siècle, 
Emanuel Swedenborg (1688-1772) allait devenir, 
à la surprise de ses contemporains, 
un des grands mystiques de l’Occident.

Après une nuit de visions et de révélations
il appliqua à la pénétration des choses de l’esprit
 les principes et la méthode qui l’avaient guidé jusque-là 
dans l’investigation du monde matériel. 
Il rédigea alors quelques-uns des grands ouvrages de spiritualité 
qui marquèrent l’Europe moderne.

Ses écrits eurent un tel retentissement 
qu’ils devaient inquiéter les philosophes de son temps, 
dont Kant qui publiera les Rêves d’un visionnaire, 
et inspirer à Balzac l’écriture de Séraphîta.
Il annonçait, entre autres, l’avènement d’une église nouvelle
 fondée sur ses propres révélations, 
ce qui lui valut d’être déclaré hérétique.

Il se trouve qu’au moment crucial où se passa sa « conversion » 
Swedenborg nota dans un carnet les rêves qu’il fit, 
suivis des étranges interprétations qu’il en donna. 
Ces textes forment la matière du Livre des rêves.

Au-delà des explications que pourrait en donner la psychanalyse, 
cet ouvrage propose une vision poétique et mystique
 de la Rencontre avec l’Ange
car si « le rêve est une seconde vie », ainsi que le disait Nerval, 
Swedenborg y possédait la clef du Temple Céleste.
.
(Quatrième de couverture :
résumé au dos du livre)
.

samedi 2 janvier 2016

Passage du songe au rêve

Samedi 2 janvier 2016


Le mot rêver apparaît au XIIème siècle. 
Il vient de desvier et signifie délirer, déraisonner 
ou baguenauder, rôder de-ci de-là, s'amuser.
Un rêveur est un personnage masqué 
qui importune les filles pendant le carnaval.

L'utilisation du verbe rêver dans son sens actuel 
commence vers 1650. 
Auparavant, on utilisait en langue d'oïl songer,  
du latin somnium, le sommeil, 
et en langue d'oc somiar, de même étymologie, 
ou pantaisar, du grec phantasia, l'imagination. 

Le dictionnaire de Furetière précise en 1694 : 
"Rêve ne se dit guère que des songes des malades 
qui ont le cerveau aliéné." 
Le XVIII ème siècle l'adoptera définitivement.

L'Encyclopédie de 1765 définit le rêve
comme "un songe qu'on fait en dormant
et précise que "nous avons en dormant 
un sentiment interne de nous-même, 
et en même temps un assez grand délire 
pour voir plusieurs choses hors de nous".
.
Michelet - Ripert - Maillard
"Le livre des rêves"
.
(plus de détails sous le lien)
.