Samedi 31 décembre 2016
Pour poursuivre la réflexion, je vous propose une petite comparaison mathématique...:-)
Je pense qu'on a pour l'instant une représentation du monde
qui pourrait s'apparenter à celle de l'ensemble des réels
et qu'on est confronté -dans ce "réel" qui est le nôtre -
à des problèmes qui ne trouvent pas de solution .
Or, comme le disait Einstein, "On ne résout pas les problèmes
avec les modes de pensée qui les ont engendrés."
Alors, il faut faire ce que font les mathématiciens,
il faut faire ce qu'a fait Jérôme Cardan pour résoudre les équations du troisième degré,
il faut "sortir du cadre" et passer à un autre ensemble, plus vaste...
pour espérer les résoudre.
Et il faut pour cela faire "un saut conceptuel",
c'est-à-dire oser imaginer l'inimaginable, l'impossible,
imaginer qu'il existe un nombre improbable,
un nombre a priori "impossible", "non-réel" :
le nombre i, la "racine de -1".
Et grâce à ce "saut dans l'inconnu" et dans l'impossible...
on débouche sur un "univers" plus complexe
et qui permet de résoudre certaines équations compliquées...
C'est là "la clé magique" qui peut ouvrir sur un nouveau monde .
C'est, à mon avis, exactement la situation dans laquelle on se trouve actuellement ...
Les niveaux de conscience à atteindre sont comme les ensembles numériques :
ils sont de plus en plus grands et s'emboîtent les uns dans les autres,
à la façon des poupées russes.
L'ensemble des nombres naturels (N) est inclus
dans l'ensemble des nombres relatifs (Z)
qui est inclus dans l'ensemble des nombres rationnels (Q)
qui est inclus dans l'ensemble des nombres réels (R)
qui, à son tour, est inclus dans l'ensemble des nombres complexes (C)...
A chaque fois, pour changer de niveau, on ajoute
des nombres à ceux qu'on connaît déjà :
on ajoute les nombres négatifs...
puis les nombres rationnels...puis les nombres irrationnels...
et enfin les nombres complexes...
Passer de l'un à l'autre demande un "élargissement conceptuel",
qu'on pourrait comparer à un élargissement de conscience.
Ce qui est remarquable, c'est qu'à aucun moment, on ne régresse...
De même, dans la progression de la conscience,
atteindre un niveau supérieur ne suppose jamais, à mon avis,
de rejeter le niveau inférieur mais de l'inclure...
A chaque fois, on "s'appuie" sur la conscience déjà acquise
pour aller vers une conscience encore plus grande...
Si les primitifs avaient, comme les enfants, une conscience du moi très faible...
et que nous, aujourd'hui, nous avons développé cette conscience (personnelle),
ce n'est pas pour ensuite, la rejeter...mais pour la dépasser.
Notre conscience, qui s'est extirpée de la nature et du pré-personnel
(fusion indifférenciée avec le Tout),
ne doit pas y retourner, ce qui serait une régression,
mais doit s'élever vers le niveau suivant,
qui inclut la conscience personnelle, mais la dépasse.
C'est le niveau trans-personnel.
Ce niveau est une conscience accrue et non un retour vers le Tout indifférencié.
C'est un "saut" qui passe par la reconnaissance
de ce qu'on considérait jusque-là comme impossible...
un saut vers un nouveau monde, plus large,
beaucoup plus "complexe" que le précédent...
Et donc, il me semble qu'il faut se méfier de toutes les méthodes ou courants
qui proposent un "retour au primitif", au fusionnel, à l'indifférencié...
et/ou un rejet du Moi, du mental...
et de tout ce qui a été "construit" à grand-peine
pendant les derniers siècles ou millénaires...
Le mental est certes insuffisant... il nous faut accéder au "supramental"
(plus intuitif), mais ne surtout pas jeter le mental à la poubelle.
L'ego est certes insuffisant, il nous faut accéder au Soi...
mais le Soi est totalité, il inclut le Moi.
Donc, on irait, par un "saut vers l'impossible", vers un monde "complexe"
(ce qui fera plaisir à Edgar Morin), et aussi vers une sorte de monde "double"
(puisque l'ensemble des complexes est constitué de "paires de nombres"...
z =a+ib s'écrit aussi z (a, b), a étant la partie réelle et ib la partie imaginaire...
Un monde "double"...?
Mais est-ce que ce ne serait pas le monde psychique-physique
dont nous parlons depuis le début,
celui que Jung et Pauli recherchaient activement...?
Un monde qui relierait les deux autres :
le monde concret et le monde invisible...
et dont le "trait d'union" serait le nombre magique : le "i" ?
"i", qui, en anglais, veut dire "je"...ou "moi"...
Est-ce un hasard ?
Peut-être pas...il n'y pas de hasard, paraît-il...:-)
La personnalité de l'être humain équipée de sa psyché-miroir...
pourrait évoluer de façon à devenir un"trait d'union",
le trait d'union qui peut faire le lien entre le "physique", le matériel, la matière...
et l'imaginaire, l'idéel, le "non-incarné"...(au sens de Platon) ?
Et ce "i" est inscrit sur un "anneau",
qui est un symbole de mariage et d'amour...
Est-ce que ce n'est pas ce, qu'au fond, on soupçonne depuis toujours :
que seul l'Amour, en tant que "force de relation", aurait ce "pouvoir magique"
de relier et d'unir deux mondes qui paraissent séparés ?
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La Licorne
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