vendredi 9 octobre 2015

Corps subtil

Vendredi 9 octobre 2015



Admettre l'existence d'un corps subtil,
c'est considérer qu'on peut passer graduellement 
de la matérialité grossière d'un corps 
(qui se manifeste en dépense d'énergie) 
au psychisme pur. 
Ce que nous appelons énergie physique 
et ce que nous appelons énergie psychique 
ne seraient alors que deux aspects 
d'une seule et même énergie.

 Jung a formulé cette hypothèse dans une lettre à Raymond Smythies
où il envisage l'existence du corps subtil :
:
« Il se pourrait que la psyché doive se concevoir
comme une intensité sans étendue
et non pas comme un corps qui se meut dans le temps.
On pourrait supposer que la psyché s'élève graduellement
de l'extension la plus imperceptible vers une intensité infinie
et irréalise le corps, par exemple en dépassant la vitesse de la lumière...
De ce point de vue, le cerveau pourrait être un transformateur
par lequel la tension ou l'intensité relativement infinie de la psyché en soi
serait transformée en fréquences ou « étendues » perceptibles.
Inversement, l'absence de perceptions introspectives du corps
s'expliquerait par une « psychification » graduelle,
c'est-à-dire une intensification aux dépens de l'étendue.
Psyché = intensité maximale dans un espace minimal. »

Le corps subtil serait donc une forme d'énergie
qui passerait progressivement d'un état physique et mesurable
à un état psychique.
Dans cette perspective, il serait encore proche du corps
et posséderait une certaine masse et une dimension spatio-temporelle,
bien qu'il n'appartienne plus à la matière physique au sens grossier du terme. »

La physique moderne, ne l'oublions pas, a bouleversé
 notre conception de la réalité de la matière, 
comme l'a montré Fritjof Capra  :

"Dans la physique moderne, la masse n'a plus de substance matérielle;
on ne considère plus les particules comme étant constituées
d'une quelconque substance élémentaire, mais comme des faisceaux d'énergie...
On ne les considère plus comme des objets tridimensionnels statiques,
par exemple comme des boules de billard ou des grains de sable,
mais comme des structures quadridimensionnelles dans l'espace-temps.
Elles sont plus dynamiques  que spatio-temporelles.
Les particules subatomiques sont des structures dynamiques,
ayant un aspect spatial et un aspect temporel.
Par leur aspect spatial, elles sont des objets ayant une certaine masse;
 par leur aspect temporel, des processus chargés de l'énergie correspondante. "
Dans cette perspective, l'idée d'un passage progressif d'un corps 
à une concentration d'intensité énergétique 
qui ne relève plus des catégories spatio-temporelles 
cesse d'être inconcevable.

Dans une lettre où il commente le livre d'Edward White,
The unobstructed Universe, Jung écrit :

"L"idée principale de cet ouvrage est certainement
ce qui concerne la fréquence.
Elle m'était déjà apparue au moment où je tentais d'expliquer
 la relative réalité des phénomènes métapsychiques.
Le parallèle avec la nature de la pensée que propose White
me paraît toucher juste.
La pensée ne possède aucune qualité du monde physique,
si ce n'est l'intensité,
qu'on peut parfaitement exprimer en termes mathématiques
comme une fréquence.
On observe une augmentation de cette intensité (ou fréquence)
dans tous les cas où se manifeste l'archétype,
ou lorsque se produit un "abaissement du niveau mental" très profond
qui permet à l'inconscient d'apparaître au premier plan ;
ainsi dans les visions prophétiques, les extases
ou les visions des mourants, etc."
.
Marie-Louise Von Franz
"Les rêves et la mort"
.


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