Chaque instant de la terre d'Egypte
fait renaître le temps vécu par les sages
à l'aurore de la civilisation pharaonique.(...)
L'Egypte du rêve parle du temps, d'éternité.
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Le pays d'Egypte : la représentation la plus gigantesque
de la contradiction à laquelle l'esprit humain
se trouve depuis toujours confronté :
celle de la durée !
L'Egypte antique témoigne de la foi la plus éperdue
en l'éternité de la vie et, dans le même temps,
de la plus démesurée des volontés
d'ancrage à l'insaisissable présent.
C'est probablement avec l'Egypte et ses symboles
que s'exprime le plus complètement
la difficulté de vivre l'équilibre entre les plans matériel et spirituel,
entre un destin terrestre soumis à la loi de l'éphémère
et un destin éternel impliquant le sacrifice du moi !
Lorsque les pas du rêveur s'engagent dans les sables de l'Egypte,
lorsque sa vision se pose sur les images attachées à cette terre,
on peut, en règle générale, supposer que la phase thérapeutique
de la démarche analytique est, pour l'essentiel, accomplie.
La problématique, allégée de ses classiques aspects freudiens,
permet un élargissement du champ de conscience
qui favorise la sérénité métaphysique.
Le moi, désormais plus assuré, réduit ses protections
et s'offre à la fécondation par les contenus initiateurs de l'inconscient.
L'Egypte du rêve apparaît comme un centre spatial et temporel
où se conjuguent dans l'harmonie l'adhésion au monde et à l'éternité.
Ce processus de réalisation progressive du Soi
tend à unir ce qui était en opposition
et à dissoudre les contradictions fondamentales.
L'Egypte se confond avec le mystère d'une globalité
qui ne sera jamais réductible aux équations du mental.
Elle exerce une puissance attractive capable d'arracher le patient
aux justifications fallacieuses du système de défense.
Elle l'entraîne sur un chemin de régénération des énergies,
de résurrection.
Quand le rêve propose les images qui relient au pays d'Egypte,
il établit une communication avec la Source de vie.
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Georges Romey
"Le guide des rêves"
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