lundi 9 mars 2015

La Langue des Oiseaux (1)

Lundi 9 mars 2015


Dans le rêve précédent (rêve 31),
apparaissait le nom d'un pays "inconnu",
totalement absent des atlas de géographie,
le "Wasisistan"...

Afin de comprendre à quoi ce nom bizarre, étrange, fait référence,
afin donc de "l'interpréter", il est possible de faire appel
à ce qu'on appelle "la langue des oiseaux"...

De quoi s'agit-il ?
Eh bien, il s'agit tout simplement d'examiner le mot en fonction de ses sonorités
et de voir s'il n'y aurait pas un "sens caché" à l'intérieur...

La langue des oiseaux, considérée par certains comme une langue secrète,
 consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase,
soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots,,
soit enfin par le recours à la symbolique des lettres.


Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie
 se fondant sur trois niveaux :

- La correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non dits
permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire,
soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier.

- Les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique,
 les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc.

- La graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés,
peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots,
comme dans les hiéroglyphes.

Longtemps langue d’initiés, système de codage occulte
 lié à l’alchimie et à la poésie hermétique
(de Hermès, dieu patron des phénomènes cachés),
la langue des oiseaux acquiert une dimension psychologique au xxe siècle,
avec les travaux de Carl Gustav Jung ou de Jacques Lacan,
qui y voient un codage inconscient permettant d’amplifier le sens des mots et des idées.




Les jeux de mots : fenêtre sur l’inconscient

Pour la psychanalyse, l’inconscient utilise un langage codé
permettant d’exprimer un sens dit « latent ».
Jacques Lacan, notamment, a démontré que sous les jeux de mots
s'exprime l'inconscient qui choisit de passer des messages,
suivant son expression selon laquelle
 "l’inconscient est structuré comme un langage".
(...)

Sigmund Freud déjà affirmait que « c’est par la langue que l’essentiel se révèle »
 (il emploie le mot allemand de « zurückführen », littéralement « conduire en arrière »,
soit ramener la langue vers son fondement).
 Dans La Science des rêves,
Freud parle du rêve comme d'un rébus
qui s'entend au pied de la lettre ;
un rébus formé des lettres comme signifiant graphiques
 et des sons comme signifiants phoniques ajoute Lacan.


Étienne Perrot, continuateur de Jung,
fait de la langue des oiseaux et des jeux de sonorités
 une capacité du rêve d'exprimer de manière parallèle une réalité psychique :

« Cette synchronicité, ces écoutes extérieures et intérieures,
ces doubles lectures, nous les apprenons donc d'abord dans les rêves.
 Les rêves nous apprennent à décrypter la réalité.
 Les rêves, c'est bien connu, prennent très souvent des matériaux de la vie diurne,
mais c'est pour nous apprendre à les lire autrement.

Cette lecture renferme un élément très important,
qui est le décryptage des mots suivant des lois qui ne sont pas des lois causales,
 mais des lois phonétiques, suivant le mode de formation des calembours.
C'est ce qu'on appelle « la langue des oiseaux », et c'est cela, d'une façon précise,
ce que les alchimistes appelaient « la gaie science »


Perrot reconnaît au rêve une certaine motivation, indépendante de la conscience,
 un certain humour qui transparaît par la langue des oiseaux.
En déstructurant le mot, par les sonorités qu'il contient,
le rêve (l'inconscient en somme) donne à entendre un autre sens.
(...)

Par exemple, un rêve évoquant un « parchemin », contre toute logique,
 pourrait s'interpréter par l'expression « par le chemin » suivant la langue des oiseaux,
 expression qui renvoie aux symboles de liberté,
d'ouverture d'esprit, de développement personnel.

En latin, un romain rêvant d'un livreliber ») aboutirait à la même conclusion :
« liber » renvoie également à liberté ; et cette racine a été conservée en français.

Des personnages, par leurs patronymes, peuvent ainsi correspondre à des symboles.
Le nom de Pierre par exemple, dans un rêve,
renvoie non à une personne réelle ou historique (l'apôtre)
mais à la pierre au sens d'autel ou de pierre philosophale.


Pour Jung, l'existence de ce double langage prouve la continuité
des symboles alchimiques dans le psychisme contemporain.
Rêver d'un « sceau » au sens de clé renverrait ainsi au « scel »,
mot d'ancien français désignant le « sel », composé alchimique,
 et fonction psychique régulatrice.

Par ailleurs, l'étymologie demeure dans le rêve, en dépit de la culture du rêveur.
Elle semble encore signifiante, comme si elle stratifiait dans l'inconscient
 tous les sens d'un mot, et toute son évolution linguistique.
 Le mot « laboratoire » par exemple, en rêve,
continue à contenir les deux sens de « laborare » (travailler)
lui-même provenant du verbe latin « orare » (prier).
En somme, le rêveur pourrait être appelé à « travailler sur sa conscience spirituelle »
 en voyant lors d'un songe un laboratoire.


Pour Perrot et les psychologues analytiques, en effet,
 l'inconscient « connaît » l'étymologie et joue avec. 

Par exemple, rêver de « graisse » renvoie à sa racine latine : adeps
qui évoque le substantif « adepte », celui entré en possession de la pierre philosophale.

 De même, « Luxembourg » renvoie à la « ville de lumière »
(lux en latin),  la forteresse du Soi.
Les jeux de mots sont également à la source d'interprétation des rêves,
 et en premier lieu les anagrammes et calembours,
 combinés au savoir inconscient de l'étymologie.

Rêver d'un « gnome » par exemple pointerait vers la racine grecque « gnomon »
qui désigne l'être surnaturel synonyme de nain
et qui est l'anagramme de « mon gon ».
L'expression de « mon gond » (rendue intelligible, décodée, en graphie conventionnelle)
 pourrait alors mettre en lumière le côté fermé, clos, du rêveur
 face à un problème, et la nécessité pour lui de s'ouvrir au monde.

Les phases de la transformation spirituelle intérieure sont en effet,
dans toutes les cultures, symbolisées par des seuils de porte ou des dispositifs d'ouverture
 (les rêves de maisons sont significatifs : de là, rêver de « restaurant »
 peut inclure le sens de « restauration » psychique, de reconstruction personnelle).

 Les jeux de mots sonores sont souvent très évidents :
rêver de « corbeau » peut évoquer le « corps beau »,
c'est-à-dire le corps qu'une personne complexée
doit apprendre à respecter notamment.




Assez proche de la numérologie, l'interprétation de lettres
 entendues ou vues dans un rêve peut recevoir un éclairage particulier
 grâce à la langue des oiseaux.
 Rêver de la lettre « M » pourrait signifier phonétiquement « aime »
 alors que, inversement rêver de la lettre « N »
correspondrait au concept de « haine ».


Source : Wikipédia
Si vous souhaitez approfondir le sujet...
Texte entier ICI
.

Vidéo de Luc Bigé sur la langue des oiseaux 
(signification des lettres de l'alphabet) :



(son livre est passionnant,  je vous le recommande,
même s'il n'a pas de rapport direct avec les rêves) :

(prénoms, pathologies et quelques autres)
.

Autre vidéo intéressante sur le sujet :


.


Et ci-dessus, en image,
l'un des jeux de mots les plus connus...
Savez-vous pourquoi
de nombreux hôtels se nomment "Au lion d'or" ?
Eh bien, tout simplement
parce que Au lit, on dort... :-)


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