vendredi 27 mars 2015

Le temps déployé

Vendredi 27 mars 2015




...Espace et temps, constituent les deux sources majeures des angoisses métaphysiques de l'être humain et en même temps les deux remparts les plus solides que l'homme ait construits pour se rassurer, mais aussi pour s'emprisonner.
L'infini spatial et l'éternité sont les deux mystères qui échappent  à la compréhension logique. On peut concevoir la notion d'infini, on ne peut la représenter. le vertige s'empare de la raison lorsqu'elle cherche à se représenter une origine et un terme infinis. l'effroi naît de cette impuissance. Pour se rassurer face à l'insaisissable, l'homme s'est construit des références : les mesures.

En construisant des systèmes de mesure de l'espace et du temps, l'homme s'est donné l'illusion de maîtriser l'incompréhensible. Mais si vaste que soit l'espace qu'il prétend enfermer dans ses calculs, si précise que soit sa compartimentation du temps, tous ses efforts, tout son génie ne lui servent en fait qu'à s'isoler de sa peur, à l'éloigner du mystère. mais celui-ci reste entier, source inépuisable de l'angoisse essentielle.

La pensée rationaliste, merveilleux instrument de maîtrise de la nature par l'homme, paraît toujours plus justifiée par chacun de ses progrès. Elle est dans la nature des choses.
Mais, au contraire de son ancêtre égyptien, l'homme moderne, au nom de la réussite de sa science intellectuelle, s'est cru autorisé à nier le mystère.

Il est d'autant plus enclin à le nier qu'il s'enfonce plus loin dans sa démarche rationalisante. Sans voir qu'il renonce de ce fait à l'indispensable liaison avec l'ineffable. Car le mystère n'est effrayant que pour celui qui le nie. Le rapport naturel au mystère est celui de la communion.




Osiris, dieu de la mesure, est un dieu mort, éternellement figé dans ses bandelettes de momie. La mesure permet, rassure et fige. Elle est principe et permanence.Combien de fois voit-on au début des cures de rêve éveillé, ces images de cadres, de sarcophages, de statues, de momies, qui sont autant de figurations de l'être pétrifié, enfermé dans son besoin, dans sa recherche de cohérence intellectuelle ?

La vie est évolution, liberté, transformation incessante. cela exige l'acceptation de mouvement dans un espace et un temps vécus comme un accueil, non comme une perdition.
C'est le sens d'Isis, déesse de la Vie et de la Transformation.


G. Kolpaktchy constate que l'âme égyptienne communiait avec l'espace et l'éternité. Nous allons voir que notre contemporain le moins averti, le moins tenté par l'aventure spiritualiste, découvre automatiquement cette dimension qui le relie à la totalité...

Le sixième rêve -éveillé- de Marc me paraît rassembler la plupart des thèmes que je souhaite illustrer dans ce chapitre. Cette séance, assez longue, débute par une belle scène de franchissement :

"J'ai l'image d'un rhinocéros qui avance, un peu au galop, avec une résonance...Il va pratiquement droit devant lui....la végétation....la chaleur....d'autres animaux qui s'écartent...Il fait trembler le sol, trembler si fort qu'à des moments on a l'impression que le sol va s'ouvrir...Effectivement, c'est ce qui arrive...Une grande ouverture...et il tombe ! Cela va vite, très vite....Une descente comme dans un ascenseur ultrarapide...et il tombe, un peu comme s'il passait différentes époques....il descend."

En fait , Marc va se trouver dans un temps très reculé, vivre avec une tribu dans une cité lacustre puis se retrouver dans le Paris du Moyen-Âge, où se déroulent de longues scènes très riches sur le plan de la cure, mais sans lien apparent avec ce que j'entends démontrer.
Une fois encore, on assiste dans cette séance au phénomène du "bouclage", qui veut que le scénario se termine sur des scènes ou des thèmes présents dès les premières images. Ici, il s'agit naturellement de la traversée du temps.

"...Ce feu qui ne s'éteint jamais...Il y a toujours un endroit du monde où ces braises existent...Le mot qui me vient , c'est "Jérusalem". Le Christ et ses apôtres...Tibériade....les poissons de Saint-Pierre....les poissons que l'on peut manger dans les cafés au bord du lac...La mer Morte arrive, avec cette sensation étonnante de vagues alors qu'il n'y a pas de vagues....c'est du sel !

...Et puis toujours cette braise qui est une flamme...C'est l'Esprit, c'est la Pentecôte...Tout se rejoint...Il y a toujours l'esprit et...comme un tableau....s'il y a l'esprit, il y a le travail...ces hommes du Moyen-Âge courbés sur leur travail....C'est comme une fresque où ces images apparaissent, une grande fresque où l'on ne retrouve plus un défilement d'images, mais où tout est en même temps, comme une histoire...




La Bastille, qui brûle, le Moyen-Âge, Israël, Jérusalem, tout est là, et cette fresque, en fait, forme un cercle comme un cylindre...On serait à l'intérieur...Il n'y a pas de début, il n'y a pas de fin...C'est le même, on recommence...cela tourne...Cela tourne....Elle tourne, la fresque. On est au centre, un peu comme un point fixe, comme le point central d'une aiguille qui tourne  sur une grande montre...
Le temps...le temps n'existe pas...ni de notion de changement du temps...On est au-dessus du temps...On voit tout...tout en même temps...L'infini et l'immédiat, puisqu'on est au-dessus....comme une cellule où tout est inscrit et tout fait partie d'une unité !

 ...et...Ah oui ! dans chaque cellule on retrouve la même image. Cette notion d'être au centre alors que là, le temps n'existe plus...sinon, on serait au bout de l'aiguille....une pyramide. Là, sur la fresque...avec les têtes des pharaons dont le dessin est à plat sur la fresque...cela fait partie de la fresque, il y a tout sur la fresque...et on pourrait, je pense, décrire toute l'histoire du monde....Il y a un dinosaure....Toute l'histoire du monde est inscrite là...

Puis, là, retour sur une plage où on est au chaud, agréablement, avec cette vision de la fresque...sur une plage où on se laisse aller, devant la mer...On redescend , comme au départ....ouverture de la plage, chute à travers le temps...et à nouveau une région de verdure...On dirait que l'on va recommencer la même chose...Notion du temps et de l'espace...Je crois que je vais arrêter....c'est le renouveau."





On ne peut s'empêcher, devant cette impressionnante roue du temps, de penser à la révélation du Bouddha ainsi qu'au mythe de l'éternel retour.




Mais le lecteur aura, bien entendu, observé aussi que l'Egypte et le pharaon sont encore présents dans la séquence. Cette perspective ouvrant sur "un temps qui n'existe pas", qui n'a ni origine ni fin, mais qui peut être regardé dans sa totalité, se heurte à notre vue étroite et parcimonieuse du temps.
Autant nous admettons avec une relative aisance qu'un espace infini puisse être entièrement déployé, autant la pensée se rebelle contre la représentation d'une éternité également déployée.

Le langage traduit la différence d'approche envers les deux mystères, puisque nous prétendons "parcourir" les distances alors que nous avons l'impression de "subir" des durées. La différence d'impression face à un espace stable et à un temps fugitif provient du fait que nous pouvons avancer ou reculer dans l'espace , alors que nous ne pouvons revenir sur le temps passé.


Mais n'est-ce pas une simple illusion d'optique ? On peut aussi soutenir que l'éternité est une donnée immuable intégralement déployée et que seule la matière et ses changements d'état marquent des repères sur cette immobilité ! Un prisonnier gardé dans l'obscurité totale et sans contacts réguliers perd complètement la notion du temps.

Ces réflexions n'ont pas de prétention métaphysique. Elles ont leur place dans ces pages, parce que, dès que l'on rentre dans l'univers du rêve, diurne ou nocturne, l'expression s'affranchit des catégories contraignantes que sont les références au temps et à l'espace.


Texte de Georges Romey 
"Les pharaons survivent en nous"







jeudi 26 mars 2015

Les rêves et l'Egypte (1)

Jeudi 26 mars 2015


Plusieurs rêves, sur ce blog, nous ont ramenés à l'Egypte et à ses grands symboles :
les pyramides, Isis, la terre noire et fertile...(rêves 32, 29, 22, 1...etc)

On peut se demander pourquoi ces symboles typiquement "égyptiens" 
reviennent aussi souvent dans les rêves et les imaginations
 de nos contemporains, qu'ils soient ou non familiers 
de cette période de l'histoire antique...

Georges Romey, créateur de la technique du "rêve éveillé libre", 
s'est posé la question et y a consacré tout un livre : 
"Les pharaons survivent en nous".
Il a remarqué lui-même la présence étonnamment insistante et dominante 
de ce thème dans l'inconscient de ses "patients", 
y compris chez ceux qui n'avaient aucune connaissance consciente
 à propos de ce pays, et il en tire des conclusions fort intéressantes.

A partir d'un grand nombre de séances "d'imagination spontanée" (rêve éveillé),
il constate la récurrence de certaines images 
(pyramide, disque d'or, soleil, lune, sable, désert, momie, 
barque ou bateau, phénix, plumes, livre sacré...) 
et de certains thèmes associés 
(vie-mort-renaissance, relation libre au temps et à l'espace, 
franchissement d'un seuil, capacité de métamorphose,
 passage du plan horizontal au plan vertical, résurrection...).

Je ne peux vous résumer en quelques lignes toute la richesse de ce livre, 
mais je vais juste reprendre, dans les prochains articles, quelques passages 
qui rejoignent en partie les images des rêves cités sur ce blog...

En attendant, voici un extrait du début du livre :

"Pour l"imaginaire spontané, Rome symbolise la force, l'organisation, le droit,
la Grèce représente l'esthétisme, la philosophie, l'harmonie...,
l'Egypte est spiritualité, mystère, éternité.


Rome correspond à l'intellect rationalisant, la Grèce à l'art, l'Egypte à la démesure.

Je reviendrai plus tard sur ce mot, qu'il faut prendre dans son sens littéral :
ce qui est placé "hors des mesures" spatiales et temporelles...

Pour le chrétien de l'Occident moderne, l'Egypte, c'est le retour aux origines.
Tous les conquérants antiques de ce pays ont été puissamment influencés par celui-ci.
Ce fut le cas de la Grèce, ce fut le cas de Rome.
Mais l'inconscient ne se trompe jamais sur les sources...."
.
La Licorne
.

vendredi 20 mars 2015

Cycles du temps et transformation de l'être

Vendredi 20 mars 2015

Le printemps




(...) Le fil du déroulement temporel nous conduit maintenant vers le printemps qui, on le verra, inaugure un renouveau salvateur après les étapes mortelles de l'automne et de l'hiver.

 L'aspect cyclique du temps prend toute sa valeur avec la remontée de la lumière, la réapparition de la végétation, le retour à la vie de ce qui semblait mort. Cet aspect cyclique fonde l'expérience qualitative du temps que les hommes ont pu éprouver depuis l'apparition de la conscience.

Elle dément l'autre expérience du déroulement temporel, celle d'un temps inexorable, flèche tirée d'un moment inconnu du passé vers un avenir inconnaissable; cette flèche-là conduit l'homme de sa naissance à sa mort -"fugit irreparabile tempus".

Mais le temps cyclique annuel est là pour toujours démentir l'angoisse du temps inexorable.
A chaque printemps, l'être humain, contemplant la végétation renaissante s'imprègne de la sensation d'un renouveau auquel il s'identifie.
C'est lui qui renaît avec le printemps. Le voilà qui espère de nouveau, qui retrouve un élan de jeunesse, des souvenirs d'autres printemps. C'est enfin la belle saison qui s'annonce et ce retour à la vie apparaît comme une fête : fête des fleurs, du mai, de l'espoir, espoir de guérison...

La nature se guérit, comme spontanément, de sa maladie mortelle de l'hiver. Cette mort n'était donc qu'apparente et la vie, toujours présente, couvait dans le secret ; l'éclosion que chacun attendait se prépare, l'espoir de renouveau fait vivre, permet de traverser les périodes sombres, comme l'espoir de guérison soutient le malade.


Qu'est-ce que la guérison ? En termes médicaux, nous dirons que c'est le retour à l'état de santé antérieur. cette définition n'est pas tout à fait exacte car il est bien rare, en effet, que le malade retrouve l'état de santé antérieur sans modification. Au sortir d'une maladie, la personne qui vient de la subir est changée.
Elle a acquis parfois une immunité qui la défendra à tout jamais  d'une nouvelle attaque; elle peut aussi garder des traces, des séquelles, graves ou légères du mal dont elle a été atteinte ou voir la maladie aiguë se transformer en atteinte chronique qui repousse dans le futur l'espoir de guérison.

Est-ce à dire que l'idée même de guérison est illusoire ? Certainement pas, mais il faut souligner que la guérison définit plus un nouvel état de viabilité qu'un simple retour à l'état antérieur. Elle est d'abord et avant tout une victoire sur la mort qui a été déjouée pour cette fois ; elle est ensuite une transformation physique et psychique de la personne qui vient de subir la maladie. A partir de cette transformation, un nouveau cycle vital peut s'amorcer.

Ce qui est vrai pour la médecine du corps l'est encore plus pour la médecine de l'esprit.La guérison en psychologie ne s'avère jamais être un retour à l'état de santé antérieur, mais l'apparition d'un état nouveau qui permettra une saisie différente du problème vital.

C'est si vrai que toutes les attitudes qui cherchent à restaurer le passé tel quel sont vouées à l'échec, essais de régression vers un statu quo dont on garde une nostalgie inguérissable, éternel retour en arrière dans des souvenirs entretenus, incapacité de tourner la page.



Guérir, pourrait-on dire, c'est changer; c'est regarder son passé d'un oeil nouveau, son avenir dans une autre perspective.

 Mais comment changer sans détruire les attitudes de pensée qui, jusque-là, ont soutenu la conduite ? Et comment les détruire parfois, si ce n'est par une violence intérieure qui contraigne à la transformation, par une révolution interne qui amène à une transformation radicale ?

 Si, guérir c'est renaître, il faut pour cette résurrection une mutation profonde. On comprend qu'il a fallu ainsi passer par la déchirure de l'automne et la stase de l'hiver : la mort n'était intervenue là que pour modifier les structures vieillies. Elle s'efface maintenant devant la pulsion vitale qui veut réapparaître : le printemps est là. Le feu qui couvait sous la cendre va briller à nouveau.


Cette "guérison" est donc une transformation en profondeur de l'être qui a subi les interrogations mortelles; c'est un réveil de la vie qui va infuser dans de nouvelles structures psychiques, élaborées pendant l'ombre de l'automne et la stase de l'hiver.

Le temps, on le voit, s'introduit comme une nécessité dans toute évolution psychologique ;

il est le cadre d'un processus psychique qui conduit la personne vers un état nouveau que Jung a appelé "processus d'individuation", indiquant par là que le mouvement vital poursuit son but : celui d'une personnalité réunifiée.

Marie-Claire Dolghin
"Les saisons de l'âme"

Emerveillement devant la magie de la "résurrection" printanière :





P-S : En Egypte, c'était Osiris le "reverdissant" qui était le dieu de la croissance végétale...



jeudi 19 mars 2015

Isis, la guérisseuse

Jeudi 19 mars 2015



 
Isis, créatrice de l'univers,
souveraine du ciel et des étoiles,
maîtresse de la vie, 
magicienne aux excellents conseils,
soleil féminin, 
 qui scelle toute chose de son sceau,
les hommes vivent sur ton ordre, 
rien n'est réalisé sans ton accord.
Hymne à Isis
dans son temple de Philae
.
 
 
 


image ici

 
Isis n'est pas seulement une figure égyptienne
 perdue dans les brumes du passé, 
une belle déesse mythique, fascinante 
mais détachée de nos vies actuelles...

Elle est, elle a été et elle demeurera 
le symbole de l'énergie féminine créatrice.

Cette énergie, source de tout ce qui est,
cette énergie qui crée et qui est donc "sacrée"...
est liée, d'une façon toute naturelle
à la "Mère universelle"...
à celle qu'on a vénérée pendant des milliers d'années
avant qu'on ne la descende de son "trône céleste" 
et qu'on ne la remplace par des dieux masculins.

Isis représente donc cette "puissance de la Nature",
cette puissance féminine, maternelle, fertile et féconde
qui "porte en son sein" et "met au monde"
tout ce qui est...



 
Elle tient dans ses mains la "clé de vie" (ankh)
qui ouvre la porte sur l'infini
et sur les mystères de la vie et de la mort...

Elle tient aussi le sceptre,
le bâton magique,
qui lui donne un grand pouvoir,
et notamment celui de relier
les mondes d'en haut et d'en bas,
car elle maîtrise les forces invisibles
et connaît les "lois cachées"...


 
Enfin, elle porte sur sa tête soit le trône,
soit le disque solaire,
disque d'or hérité d'Hathor et de Nout,
  déesses primordiales dont les cornes
rappellent la "Vache Céleste"...
déesses qui engendrent le soleil et le nourrissent
et qui sont associées à la "Voie Lactée"...

Cette dimension "cosmique" se retrouve d'ailleurs
dans l'aspect de sa pierre,
le lapis-lazuli, pierre bleu azur
parsemée de paillettes étoilées et dorées...




Reste que, d'Isis la Grande, on a surtout retenu
le mythe qui la relie à Osiris,
mythe qui la montre capable de ressusciter miraculeusement
le corps qui avait été "découpé en morceaux"...

Elle est donc avant tout celle qui peut redonner la Vie,
celle qui peut "restaurer l'unité",
celle qui "réunit les éléments épars" 
celle qui rassemble, reconstruit, celle qui "guérit" ...

Elle seule est capable d'insuffler le souffle de la vie
dans ce qui était mortellement blessé
et paraissait "mort"...pour toujours.

Elle seule connaît les secrets de la Vie ...
Elle seule a le pouvoir de reconstituer et de revivifier
ce qui est "déchiqueté" et "dispersé"...

Oui, seule l'énergie "féminine"
peut soigner et guérir
la déchirure de l'âme humaine.
.
La Licorne
.



 
 
Isis's magic was allied to the wisdom of Thoth 
and given to mankind as a skill in Healing...
.
Richard Patrick
"Egyptian Mythology"




mercredi 18 mars 2015

La Féminité réelle (2)

Mercredi 18 mars 2015



En résumé, il faudrait une révolution...

...Etre une femme est évidemment le résultat d'une structure glandulaire.
Mais la Féminité et la Masculinité sont, chez une femme ou un homme, deux manières d'utiliser l'énergie dont ils disposent.

Les femmes et les hommes ne doivent pas être pensés d'abord en tant que sexes, mais comme des récepteurs ou des émetteurs d'énergie.




Une révolution est-elle possible ?

La femme dispose des ressources nécessaires

(...)
Il est vrai que ce chapitre semble une dérision face à ce qui se passe autour de nous et face au chemin qui reste à parcourir. Il n'est que de faire un essai : demandez au premier venu de vous dire le premier mot qui lui viendra à l'esprit en réponse au mot "féminité".

Vous obtiendrez toutes les réponses possibles, sauf  la bonne qui est  :
énergie intérieure, énergie potentielle, énergie fondamentale, base indispensable à toute réalisation humaine.

La Féminité est une puissance en soi, certes. mais que peut faire la femme si on lui montre l'inverse à tout bout de champ ? Si on entretient l'image, l'usage, et la vente d'une multitude de féminités pitoyables, de femmes-végétaux, de femmes-statufiées, de femmes-narcissiques, de femmes-mannequins, de femmes hyperbaguées et perruquées, de marionnettes décolorées, de jeunes filles traînant leur ennui dans la poussière en même temps que leurs pantalons ?

Etant donné leurs maigres énergies, comment pourraient-elles devenir créatrices, de façon autonome et non agressive ?
Il ne leur reste qu'à faire appel à une créativité extérieure qui leur servira de substitut : celle de l'homme.

Mais, en agissant de la sorte, les femmes accumulent, bon an mal an, tant d'amertumes inconscientes qu'elles aboutissent à une sorte de résignation hargneuse, qui est la dégradation type de la féminité.
 Quant aux autres, il est fatal qu''elles méprisent leur condition, puisqu'elles continuent de vivre selon l'équation : Féminité = faiblesse.



Les vertus fondamentales

En somme : ou bien on contraint les femmes à demeurer faussement féminines selon des critères anciens, c'est-à-dire ombreuses, glauques, sans consistance. Ou bien on les oblige à une "masculinité" tout aussi fausse, calquée sur celle des hommes modernes.

De temps à autre apparaissent sur la scène quelques femmes célèbres. Croyez-vous qu'on les présente comme ayant réalisé leur Féminité et leur Masculinité authentiques ? Nullement : on leur attribue a priori du génie; de la sorte, on en fait des exemplaires "exceptionnels", et l'on renforce en conséquence l'état d'infériorité des autres femmes.

Une jeune fille me disait à ce propos :
- Nous avons alors l'impression d'être des demeurées aux dents longues, à qui on dirait : "les femmes aussi sont capables de faire quelque chose !" Pourquoi ne dit-on pas simplement : "Voilà la femme réelle !"

Cette jeune fille avait raison. Un vaste courant d'information psychologique devrait inciter les femmes à entreprendre leur propre révolution.
Il faut décrasser le mot "féminité" de ses taches d'infériorité, de culpabilité, d'angoisse, d'insécurité, d'hostilité.


Certes, une révolution personnelle exige du temps, de la patience, de la tenacité, de la lucidité. les personnes qui entreprennent une psychanalyse (la plus profonde révolution personnelle que l'on puisse opérer) en savent quelque chose.

Or, le temps, la patience, la tenacité, la lucidité sont des caractéristiques de la féminité. Les femmes sont donc prédisposées à cette révolution intérieure. Mais il serait temps, pour elles et pour le monde, qu'elles le comprennent.
(...)



Le rôle de la psychologie moderne

Sa tâche première, mais immense, est de rendre leur véritable sens aux notions de Féminité et de Masculinité.

Sa seconde tâche dérive de la première. Si la Féminité réelle est une force vive et indispensable, il faut la susciter à travers le monde.
C'est-à-dire aider les êtres humains à retrouver au fond d'eux-mêmes les valeurs de compassion, de pitié, d'humanité, de paix.
Je crois que beaucoup le désirent, non pas en raison d'une morale, mais parce que la déshumanisation générale leur fait peur. Peu importe d'ailleurs la motivation de départ si l'on obtient un bon résultat.

Il faut rendre sa place à la féminité : mais il ne s'agit pas d'une révolte des femmes contre la "loi du mâle". La difficulté est bien plus profonde : elle concerne l'angoisse et la peur qui sont à l'origine de cette soi-disant "loi du mâle" (...)

Les technocrates purs ne savent pas à quel point ils ont rompu avec la féminité et la vie.
Poussés par une peur obscure, ils vont de planète en planète, d'idée en idée, de théorie en théorie, de guerre en guerre : comment pourraient-ils s'arrêter aussi longtemps qu'ils n'auront pas retrouvé leur lucidité, leur énergie intérieure, aussi longtemps que le mot "humanité" restera pour eux vide de sens ?

Rendre la Féminité au monde, cela signifie lui redonner une sagesse profonde, puissante, qui s'extériorise immédiatement en des activités humaines, urgentes, et de bon sens.

Cela implique également une modification radicale de l'esprit qui anime la technocratie. Si la technocratie a pris un visage inhumain, c'est que lui manquent les grandes caractéristiques de la féminité : l'ordre, la lucidité profonde, la sagesse, la réflexion, le temps, la paix.




Comprend-on à quel point le monde a besoin de femmes et d'hommes "à deux pôles" ? Combien il est urgent que les humains cessent d'alimenter leur activité à une féminité malade, infantile, désordonnée ?

Quand la féminité aura retrouvé la place qui lui est due - mais des centaines d'années, sans doute, seront nécessaires - les mères redeviendront par le fait même les supports du monde. 
Car toute force intérieure -comme toute faiblesse - chez une fille ou un garçon, sont en provenance directe de la mère.

C'est pourquoi la psychologie moderne devrait se donner comme but premier d'aider la femme à se retrouver. C'est-à-dire :

- Redevenir une observatrice lucide, attentive, perspicace, calme.
- Redevenir davantage spectatrice de soi et du monde, au lieu d'être une "actrice" qui obéit (par culpabilité) aux impératifs anciens et nouveaux
- Réorganiser sa féminité dans l'acception la plus forte du terme
- Prendre un certain "recul" qui lui permettrait de dénoncer et de redresser les erreurs actuelles

Eh oui ! Dans quelques siècles, peut-être...

"Comprendre les femmes"





dimanche 15 mars 2015

La Féminité réelle (1)

Dimanche 15 mars 2015


« La Féminité Réelle n’est pas faiblesse ! Elle n’est pas impuissance !
 Elle n’est pas infantilisme ! Elle n’est pas … 
tout ce qui fut raconté à son sujet. 
Elle n’est pas non plus ce que la société moderne a bien voulu en faire. »



Il ne faut pas rechercher l’utopie : 9 féminités sur 10 sont aussi éloignées de la Féminité qu’une pile électrique peut l’être d’une centrale nucléaire.
 Il n’empêche que, en soi, la Féminité est une puissance ; elle représente l’accumulateur de la personnalité. Si cette force devient fréquemment lourdeur inerte ou vapeur sans consistance, cela est dû à de nombreuses causes qu’il nous faudra essayer de détailler...

« La Féminité Réelle, parce qu’elle est puissamment passive (en dehors de toute connotation péjorative, mais plutôt en terme de polarité), est automatiquement calme…
Elle est directement branchée sur le réel. Elle est à l’écoute des choses et des êtres.
 Elle est liée au Temps. »

Et ceci est capital : Une femme ne saurait posséder une masculinité de bon aloi si sa féminité est abîmée. De même qu’il serait impossible à un artiste d’extérioriser une œuvre importante, si son inspiration est pauvre.

On pourrait même dire que la Masculinité (en tant que principe) n’est jamais créative.
Car toute créativité a lieu à l’intérieur de la personnalité : et donc dans la sphère du féminin. On n’imagine pas une Marie Curie ou un Beethoven extériorisant leur travail sans d’abord avoir laissé s’accumuler l’inspiration nécessaire.
Ou encore : peut-on poser le toit d’une maison (le masculin) sur du vide, sans fondements (le féminin) ?

L’activité créatrice qui est extériorisée dépend de la réceptivité qui la prépare.
 La qualité de l’activité qui est extériorisée dépend de la puissance de la réceptivité. Telle est la loi fondamentale. Et quand une femme ou un homme créent extérieurement, ils ne font que « mettre en œuvre » leur créativité intérieure.

Il est essentiel d’ajouter que la Féminité est une puissance indifférenciée. Le marquis de La Palice dirait qu’avant de prendre forme, il faut avoir été sans forme. Il dirait aussi qu’il est impossible d’être une belle statue, une œuvre, avant d’avoir été matière informelle : glaise ou marbre...

Cela signifie qu’une femme ne peut-être réellement masculine (forme) que si elle est d’abord réellement féminine (informelle). Comme l’eau qui pourvoit à la vie et nourrit l’arbre (masculin et formel) qui s’élève et célèbre celle-ci !

La vie intérieure est indifférenciée : elle capte !  Elle est semblable à un radar qui accumule les informations et renvoie tous les échos, qu’il s’agisse de flocons de neige ou d’avions en vol. C’est l’opérateur qui doit faire le tri et différencier les échos. La féminité est aussi indifférenciée et informelle que la vie intérieure, parce qu’elle se confond avec elle…

Mais quelle forme sortira de la matière informelle ? De cette terre argileuse ? Une statue, un vase, une assiette, une vasque jaillissante ou une maison fleurie ?
De même, que sortira t-il de la matière informelle qui gît dans le ventre d’une femme ? Un garçon ? Une fille ? De façon normale ou anormale ?

Le silence, lui aussi, est informel ! Quelle forme en sortira ? Un cri, un raisonnement, une colère ? De cette passivité (que nous comprenons indispensable) qui accumule les sensations, quelle forme éclatera ? Une œuvre d’art, une musique, une idée ? Une action constructrice ou destructrice ?

« A la lumière de ces questions, il est aisé de comprendre que la femme dispose d’un grand pouvoir de créativité. C’est pourquoi une femme qui ne serait que féminine est impossible ! Elle demeurerait informelle comme un liquide et ne tournerait jamais le puissant commutateur masculin de l’extériorisation. »
 Elle passerait alors sa vie à accumuler les signaux du monde, sans que jamais ait lieu une mise en œuvre. Elle serait semblable à un peintre perpétuellement assis et méditant un tableau qui ne verrait jamais le jour.

Ce qui est toujours le cas de certaines femmes contraintes à la vie au foyer, à qui l’on retire le passeport  de la créativité, par peur de les voir se libérer, sans jamais pouvoir les retenir.

Enfin, la Féminité est une puissance stable !  C’est pourquoi la véritable Féminité demeure égale à elle-même tout en s’adaptant au fluctuations de l’existence ; elle est d’un inattaquable bon sens et d’une grande résistance à la souffrance. C’est pourquoi également une vraie femme est une sorte de « témoin calme » des frasques et des agitations masculines.

Sans jamais exiger l’absolu, qui nous est humainement impossible, qu’est-ce que la féminité réalisée ?

Les femmes ayant atteint (par le biais de leurs valeurs propres et par l’évolution perpétuelle que permet la vie) la réalisation de leur potentiel intérieur demeurent :
Stables, constantes, maternelles, dignes, fidèles, ordonnées, perspicaces… Ces qualités sont le fondement de cette grâce psychique qui permet le rayonnement du véritable Féminin.

Devant cet état de fait, il faudrait être un homme sérieusement malade ou diablement égocentrique pour ne pas pouvoir former un couple joyeusement harmonieux !! Ces femmes représentent la noblesse de leur sexe, et plus encore, la noblesse de l’espèce humaine…

Ceci n’est aucunement physique en soi : il existe de belles femmes dénuées de grâce psychique, avec qui la vie est un enfer ! Il existe des femmes communes disposant de ce degré de réalisation, et vice-versa, toutes les combinaisons sont possibles… il en va exactement de même pour les hommes, qui n’échappent pas non plus aux lois de la nature.

Qu’offrent les femmes réalisées, en couple avec des hommes dignes de les recevoir ?
La réponse est … « Absolument TOUT ! ».

Et la réponse de l’homme sera positive et confiante, car il ne sera pas privé de ses vitamines de sécurité, de bonheur et de chaleur bienveillante. Il pourra alors bénéficier de ce carburant pour sécuriser sa famille, comme un toit sur la maison, et être le symbole, comme l’arbre, des qualités de vie que lui apporte sa femme au quotidien. (...)

Article de F. Trommenschlager

d'après Pierre Daco "Comprendre les femmes" ( p 178 - 179)



samedi 14 mars 2015

Visages du Féminin sacré

Samedi 14 mars 2015


image ici - cliquer pour l'agrandir


Je viens à toi, Lucius, émue par tes prières.
Je suis la Nature,  mère de toutes choses,
maîtresse des éléments, principe originel des siècles,
divinité suprême, reine des Mânes,
la première entre les habitants du ciel,
type universel des dieux et des déesses.

L'Empyrée et ses voûtes lumineuses,
la mer et ses brises salubres,
l'enfer et ses silencieux chaos, obéissent à mes lois:
puissance unique adorée sous autant d'aspects, de formes,
de cultes et de noms qu'il y a de peuples sur la terre.

Pour la race primitive des Phrygiens,
je suis la déesse de Pessinonte et la mère des dieux;
le peuple autochtone de l'Attique me nomme Minerve Cécropienne.
 Je suis Vénus Paphienne pour les insulaires de Chypre,
Diane Dictynne pour les Crétois aux flèches inévitables.
Dans les trois langues de Sicile,
j'ai nom Proserpine Stygienne,
 Cérès Antique à Éleusis.
Les uns m'invoquent sous celui de Junon,
les autres sous celui de Bellone.
Je suis Hécate ici, là je suis Rhamnusie.
Mais les peuples d'Éthiopie,
de l'Ariane et de l'antique et docte Égypte,
contrées que le soleil favorise de ses rayons naissants,
seuls me rendent mon culte propre,
et me donnent mon vrai nom
de déesse Isis. 

.
Apulée
"L'âne d'or ou les métamorphoses"
.



Nature, à ton autel le poète est seul prêtre
Isis, c’est à lui seul que tu te fais connaître
Toi qu’un voile sacré cache aux profanes yeux !
Laisse-moi pénétrer au divin sanctuaire,
Dussé-je en sortir pâle après le grand mystère,
Et puni par les dieux.;
.
Gérard de Nerval 
"Chant d'un soir d'été"
.



Nous avons besoin des dieux et des déesses.
Et d'elle en particulier. Elle?
Isis, dix mille fois nommée mais jamais totalement cernée,
 mirage dans un pays de sable dont elle s'est éloignée un jour
pour entamer sa course d'étoile  à travers le monde,
palimpseste complexe aux écritures superposées
mais qui n'a jamais perdu ses traces anciennes.

Histoire d'un mythe qui prend racine dans les temps immémoriaux
et qui est sans cesse parcouru par la tragédie
et l'espoir fou de renaissance et d'immortalité,
miroir de nos angoisses existentielles et de nos rêves insensés de salut,
Isis a transcendé sa fonction originelle de déesse égyptienne.

Changeant sans cesse de forme,
jamais à bout d'imagination ni de souffle  pour nous appeler à elle,
Isis est finalement devenue une figure archétypique,
 de celles qui irriguent les représentations de l'inconscient collectif.

(...) pourra-t-on jamais comprendre
la vitalité, la permanence et l'omniprésence de cette déesse
dans la psyché et l'imaginaire des hommes ?
(...)

Deux mille ans de christianisme institutionnel ont donné du féminin sacré,
principalement à travers la figure de Notre-Dame ,
une image désexualisée, uniquement maternelle, virginale
et débarrassée de tout aspect ténébreux.
Mais on ne se débarrasse pas ainsi de la grande déesse.

Tout un pan de la féminité avait été occulté, ostracisé ?
Le refoulé fait toujours retour :
les icônes contemporaines de la pop-rock
 jouent sur les symboles de la féminité
et président des concerts aux allures de rituel païen.

 La puissante Isis n'est pas loin avec son visage ambivalent.
 Pas de lumière sans ombre, nous rappelle-t-elle dans sa grande sagesse.


"Dame de vie est son nom" disaient les anciens :
Isis est bien celle qui nous invite à être aussi vivants que possible,
en dépit des événements que nous traversons, entre joie et enténébrement.

Son histoire ne nous enseigne rien d'autre :
tenez-vous du côté de l'espoir, de l'enthousiasme
(étymologiquement "transport divin") et de la vie de l'âme,
ne renoncez ni à l'audace ni à la sainte folie de l'amour.

A toutes les femmes, à toutes les filles
et à tous les hommes  qui ont assumé leur anima
et qui, partout dans le monde, en ce moment même,
se dressent pour leur dignité
et s'opposent à ce qui les dénigre dans leur essence la plus profonde,
la déesse rappelle que le féminin (comme genre et non comme sexe)
 peut être un rempart contre les pires dérives.
Et que, même ordinaires, nous sommes tous -toutes- souverain(e)s.

Dans sa robe constellée d'étoiles gonflée par les vents,
 l'Isis maîtresse des flots tient toujours la barre du monde entre ses mains.
.
Florence Quentin
"Isis l'éternelle"
.

Isis pharia



Isis, omniprésente à toutes les époques...

mercredi 11 mars 2015

Rêve 32 : Un seul mot

Mercredi 11 mars 2015


Il y a une quinzaine d'années,
je reçus, juste au moment du réveil,
 le rêve le plus "court" qu'il soit possible d'imaginer...
puisqu'il s'agissait, en fait, d'un seul mot,
un mot venu de nulle part,
jamais entendu auparavant,
qui s'imprima ce jour-là dans mon esprit
avec une grande "force"...
Ce mot était :
ISIBIS
.

Reçu par La Licorne
en septembre 2000
.
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image ici
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lundi 9 mars 2015

La Langue des Oiseaux (1)

Lundi 9 mars 2015


Dans le rêve précédent (rêve 31),
apparaissait le nom d'un pays "inconnu",
totalement absent des atlas de géographie,
le "Wasisistan"...

Afin de comprendre à quoi ce nom bizarre, étrange, fait référence,
afin donc de "l'interpréter", il est possible de faire appel
à ce qu'on appelle "la langue des oiseaux"...

De quoi s'agit-il ?
Eh bien, il s'agit tout simplement d'examiner le mot en fonction de ses sonorités
et de voir s'il n'y aurait pas un "sens caché" à l'intérieur...

La langue des oiseaux, considérée par certains comme une langue secrète,
 consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase,
soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots,,
soit enfin par le recours à la symbolique des lettres.


Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie
 se fondant sur trois niveaux :

- La correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non dits
permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire,
soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier.

- Les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique,
 les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc.

- La graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés,
peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots,
comme dans les hiéroglyphes.

Longtemps langue d’initiés, système de codage occulte
 lié à l’alchimie et à la poésie hermétique
(de Hermès, dieu patron des phénomènes cachés),
la langue des oiseaux acquiert une dimension psychologique au xxe siècle,
avec les travaux de Carl Gustav Jung ou de Jacques Lacan,
qui y voient un codage inconscient permettant d’amplifier le sens des mots et des idées.




Les jeux de mots : fenêtre sur l’inconscient

Pour la psychanalyse, l’inconscient utilise un langage codé
permettant d’exprimer un sens dit « latent ».
Jacques Lacan, notamment, a démontré que sous les jeux de mots
s'exprime l'inconscient qui choisit de passer des messages,
suivant son expression selon laquelle
 "l’inconscient est structuré comme un langage".
(...)

Sigmund Freud déjà affirmait que « c’est par la langue que l’essentiel se révèle »
 (il emploie le mot allemand de « zurückführen », littéralement « conduire en arrière »,
soit ramener la langue vers son fondement).
 Dans La Science des rêves,
Freud parle du rêve comme d'un rébus
qui s'entend au pied de la lettre ;
un rébus formé des lettres comme signifiant graphiques
 et des sons comme signifiants phoniques ajoute Lacan.


Étienne Perrot, continuateur de Jung,
fait de la langue des oiseaux et des jeux de sonorités
 une capacité du rêve d'exprimer de manière parallèle une réalité psychique :

« Cette synchronicité, ces écoutes extérieures et intérieures,
ces doubles lectures, nous les apprenons donc d'abord dans les rêves.
 Les rêves nous apprennent à décrypter la réalité.
 Les rêves, c'est bien connu, prennent très souvent des matériaux de la vie diurne,
mais c'est pour nous apprendre à les lire autrement.

Cette lecture renferme un élément très important,
qui est le décryptage des mots suivant des lois qui ne sont pas des lois causales,
 mais des lois phonétiques, suivant le mode de formation des calembours.
C'est ce qu'on appelle « la langue des oiseaux », et c'est cela, d'une façon précise,
ce que les alchimistes appelaient « la gaie science »


Perrot reconnaît au rêve une certaine motivation, indépendante de la conscience,
 un certain humour qui transparaît par la langue des oiseaux.
En déstructurant le mot, par les sonorités qu'il contient,
le rêve (l'inconscient en somme) donne à entendre un autre sens.
(...)

Par exemple, un rêve évoquant un « parchemin », contre toute logique,
 pourrait s'interpréter par l'expression « par le chemin » suivant la langue des oiseaux,
 expression qui renvoie aux symboles de liberté,
d'ouverture d'esprit, de développement personnel.

En latin, un romain rêvant d'un livreliber ») aboutirait à la même conclusion :
« liber » renvoie également à liberté ; et cette racine a été conservée en français.

Des personnages, par leurs patronymes, peuvent ainsi correspondre à des symboles.
Le nom de Pierre par exemple, dans un rêve,
renvoie non à une personne réelle ou historique (l'apôtre)
mais à la pierre au sens d'autel ou de pierre philosophale.


Pour Jung, l'existence de ce double langage prouve la continuité
des symboles alchimiques dans le psychisme contemporain.
Rêver d'un « sceau » au sens de clé renverrait ainsi au « scel »,
mot d'ancien français désignant le « sel », composé alchimique,
 et fonction psychique régulatrice.

Par ailleurs, l'étymologie demeure dans le rêve, en dépit de la culture du rêveur.
Elle semble encore signifiante, comme si elle stratifiait dans l'inconscient
 tous les sens d'un mot, et toute son évolution linguistique.
 Le mot « laboratoire » par exemple, en rêve,
continue à contenir les deux sens de « laborare » (travailler)
lui-même provenant du verbe latin « orare » (prier).
En somme, le rêveur pourrait être appelé à « travailler sur sa conscience spirituelle »
 en voyant lors d'un songe un laboratoire.


Pour Perrot et les psychologues analytiques, en effet,
 l'inconscient « connaît » l'étymologie et joue avec. 

Par exemple, rêver de « graisse » renvoie à sa racine latine : adeps
qui évoque le substantif « adepte », celui entré en possession de la pierre philosophale.

 De même, « Luxembourg » renvoie à la « ville de lumière »
(lux en latin),  la forteresse du Soi.
Les jeux de mots sont également à la source d'interprétation des rêves,
 et en premier lieu les anagrammes et calembours,
 combinés au savoir inconscient de l'étymologie.

Rêver d'un « gnome » par exemple pointerait vers la racine grecque « gnomon »
qui désigne l'être surnaturel synonyme de nain
et qui est l'anagramme de « mon gon ».
L'expression de « mon gond » (rendue intelligible, décodée, en graphie conventionnelle)
 pourrait alors mettre en lumière le côté fermé, clos, du rêveur
 face à un problème, et la nécessité pour lui de s'ouvrir au monde.

Les phases de la transformation spirituelle intérieure sont en effet,
dans toutes les cultures, symbolisées par des seuils de porte ou des dispositifs d'ouverture
 (les rêves de maisons sont significatifs : de là, rêver de « restaurant »
 peut inclure le sens de « restauration » psychique, de reconstruction personnelle).

 Les jeux de mots sonores sont souvent très évidents :
rêver de « corbeau » peut évoquer le « corps beau »,
c'est-à-dire le corps qu'une personne complexée
doit apprendre à respecter notamment.




Assez proche de la numérologie, l'interprétation de lettres
 entendues ou vues dans un rêve peut recevoir un éclairage particulier
 grâce à la langue des oiseaux.
 Rêver de la lettre « M » pourrait signifier phonétiquement « aime »
 alors que, inversement rêver de la lettre « N »
correspondrait au concept de « haine ».


Source : Wikipédia
Si vous souhaitez approfondir le sujet...
Texte entier ICI
.

Vidéo de Luc Bigé sur la langue des oiseaux 
(signification des lettres de l'alphabet) :



(son livre est passionnant,  je vous le recommande,
même s'il n'a pas de rapport direct avec les rêves) :

(prénoms, pathologies et quelques autres)
.

Autre vidéo intéressante sur le sujet :


.


Et ci-dessus, en image,
l'un des jeux de mots les plus connus...
Savez-vous pourquoi
de nombreux hôtels se nomment "Au lion d'or" ?
Eh bien, tout simplement
parce que Au lit, on dort... :-)


mardi 3 mars 2015

Rêve 31 : Le temps s'inverse

Mardi 3 mars 2015


Je suis dans une ville. 
Je décide de partir le long d'une route, semble-t-il vers l'Ouest,
 à la recherche d'une maison où habiter, d'un village où m'installer.

Je veux rester sur cette route car je pourrai 
prendre un autobus, le 135, pour aller travailler.


 Je marche longtemps. 
Tout au long de la route, le paysage est superbe :


à ma gauche, il y a une rivière dont l'eau est très claire 
- je vois le fond sablonneux, je me dis qu'il serait facile d'y pêcher 
car on peut voir les poissons - et à ma droite, il y a la mer.

 J'aperçois à un moment, au loin, une jetée et un phare
 mais il n'est pas question d'y habiter.


J'arrive dans une autre ville. 
Je me rends compte que j'ai dû franchir une frontière
sans m'en apercevoir  car je suis dans un autre pays.


 Je suis une femme dans la soixantaine,
et cependant j'observe la scène où elle se trouve d'en-haut,
 comme si je flottais près du plafond.

Elle demande où elle est arrivée, 
et quelqu'un lui répond qu'elle est au pays du Wasisistan
(la ville semble s'appeler "Remember").
 Elle va s'établir là, y travailler.


Elle parle avec un couple, leur montre une photo 
et je les vois se pousser du coude en souriant :

 sur la photo, on peut voir qu'elle perd ses cheveux sur sa nuque
 mais voilà que, depuis qu'elle est arrivée,
 ils ont commencé à repousser... 


 Je me réveille émerveillé:
le temps s'inverse ! 
Elle rajeunit...
.
Rêve reçu par Jean
le 21 mai 2014
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lundi 2 mars 2015

Synchronicités

Samedi 20 décembre 2014



Synchronicités de l’instant,
Lorsque le Tout conte nos histoires
A l’unisson des paysages,
Des chansons et des mémoires.
Tout vient à point
Pour nous recentrer :
Les mots des passants,
Les murmures du vent ;
Les affiches, les enseignes,
Les odeurs et les détails,
Jusqu’alors cachés…
Tous se mêlent à la toile,
A sa place chaque pensée.
Synchronicités de l’instant,
Mémoire d’éternité.
Implacable printemps,
Bourgeons d’envolée.
Insondable mouvement
Elève nos visions.
Synchronicités affolantes,
Labyrinthe de miroirs.
Réincarner le centre,
La source de nos espoirs.
Rivières du dévoilement,
Ouvertures sur le Tout.
Embruns nouveaux et éternels,
Prière adressée à Nous.
Symbiose du Vivant,
Du Verbe qui enfante
Nos rêves et nos histoires,
Nos élans dans l’instant
Au-delà de nos mémoires,
Aux racines de nos futurs.
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Articles "théoriques" sur le sujet 
ICI
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